42.

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Aria

— Je te déteste ! Lâche-moi, Mario, s'il te plaît.

Pourquoi il a fait ça, Wes...

— Aria, il faut qu'on s'éloigne.

— Il faut retourner le chercher.

Samuel, Jared et Thomas accourent vers moi et me prennent dans leurs bras.

— Les gars, il y a une bombe, il faut qu'on s'éloigne au plus vite.

— Et l'autre taré ? Demande Jared.

Je secoue la tête, les larmes aux yeux.

— Ce fils de chien a disparu.

— On a attrapé un qui essayait de s'enfuir et on l'a attaché avec les autres, dit Thomas.

— Bordel, on s'en fout ! criais-je, il faut aller sauver...

Mais je n'ai même pas eu le temps de finir qu'une explosion se fait entendre. Je me retourne vers la grange, qui est en feu.

— Oh mon Dieu ! s'écrie la voix d'Addis.

— Où est Wes ? demande Sacha.

e veux me précipiter vers la grange, mais deux bras me retiennent et m'empêchent d'avancer plus. La réalité de ce qui vient de se produire me frappe de plein fouet. Wes... Il a sacrifié sa vie pour nous. Mon cœur se serre dans ma poitrine, tandis que je me débats pour m'échapper des bras qui me retiennent, mais c'est inutile. Wes est parti. Celui que j'aime est parti. Une vague de chagrin m'envahit, me laissant impuissante face à la douleur dévastatrice qui me submerge.

— WESLEY ! WESLEY !

Je hurle, et hurle aussi fort que mes poumons le peuvent. Non, non, il n'est pas mort. Il n'est pas... Je m'effondre au sol.

— Il... n'est pas... Wes n'est pas mort.

— Je suis sûr qu'il a réussi à s'échapper, me dit Sacha.

— S'échapper ? S'échapper ? De ça ! Dis-je en pointant la grange en feu.

La réalité de la situation m'écrase, me laissant dans un état de choc. La douleur est insupportable, chaque fibre de mon être crie de chagrin. On entend des sirènes, les secours sont enfin arrivés, mettant un terme à notre cauchemar. Mais même avec l'arrivée des autorités, la perte de Wes pèse lourdement sur nos cœurs. L'incendie fait rage derrière nous.

— C'est fini Aria, me dit Mario.

— Il... Il ne peut pas être parti. Pas comme ça, murmure Sacha, les larmes aux yeux.

Il me prend dans ses bras, je le serre.

Bordel, je n'arrive pas à y croire...

— Moi... moi non plus, sanglotais-je.

— Non, Aria, je n'arrive pas à croire que cette tête de nœud a réussi.

Mario essaie de sourire malgré l'émotion qui étreint notre groupe. Je relève les yeux vers lui.

— Quoi ?

Il m'agrippe les épaules et me retourne vers le côté de la grange. Est-ce que c'est... Oh mon Dieu, Wes. Il titube un peu, son visage et ses vêtements sont noirs, mais il est vivant. Il ne regarde que moi, je cours vers lui et le prends dans mes bras, il lâche un cri de douleur, mais me serre contre lui.

— Tu es vivant.

— J'ai repensé... à cette magnifique robe... que je devais retirer ce soir.

Je rigole et l'embrasse. Wes est vivant, il est là, dans mes bras, miraculeusement échappé à l'explosion de la grange. Les larmes coulent sur mes joues alors que je le serre encore plus fort, ne voulant jamais le laisser partir. La joie et le soulagement me submergent, effaçant temporairement la douleur de notre récente perte.

— Je ne peux pas croire que tu sois là, que tu sois vivant, murmurai-je, mon cœur battant la chamade.

— Comment tu t'es sorti de là ?! demande Mario en s'approchant avec tous les autres.

— J'ai vu une... porte coulissante à l'arrière, alors j'ai tenté... le tout pour le tout et j'ai couru au dernier moment.

— Tu m'as fait une peur bleue.

— Mais je suis là.

— Oui, tu es là et pour la peine tu es privée de sexe pendant un mois, dis-je en m'éloignant légèrement de lui.

— Tu ne peux pas me faire ça, je t'ai sauvé la vie.

Je me retourne vers lui avec un sourire espiègle.

— Peut-être, mais ça ne veut pas dire que tu peux échapper aux conséquences de tes actes. Un mois, c'est le prix à payer pour me faire vivre ce genre d'angoisse.

* * *

Des policiers sont venus prendre notre déposition à tous, ils ont arrêté Taylor et ses complices. Une ambulance s'est ramenée, ils ont soigné Aden et Wesley et jeté un œil à ma cuisse.

— Quand est-ce que tu arrêteras de te mettre dans des situations dangereuses, me dit Samuel.

— Eh ! Ce n'est pas ma faute si je suis sortie... enfin oui techniquement c'est ma faute.

— C'est ce qui me semblait, on part après-demain, es-tu sûr de t'en sortir sans nous ? Demande Thomas.

— Et puis vous revenez pour les vacances de février, alors oui, jusque-là je peux m'en sortir.

— Et puis tu n'es pas seule, me dit Jared en lançant un regard vers mes amis.

— Ça c'est clair.

— De toute façon, s'il te brise le cœur, on viendra personnellement s'occuper de lui, s'exclame Samuel.

Je ris, reconnaissante d'avoir des frères aussi protecteurs et dévoués.

— Vous êtes les meilleurs, vous savez ça ? Mais je pense qu'une certaine personne sera déjà en train de « s'occuper » de lui, dis-je en pensant à Mario.

Wes me rejoint, mes frères le frappent à l'épaule avec un sourire de remerciement avant de nous laisser.

— Qu'est-ce qu'ils ont dit ?

— Que j'avais eu beaucoup de chance de m'en sortir vivant, et que tu devais me guérir avec énormément de baisers.

— Ah oui ?

— Absolument.

Il m'attire doucement contre lui, et nos lèvres se rejoignent dans un baiser tendre et passionné. j'entends même les sifflements de nos amis. Wes sourit.

— Bande de voyeurs ! Vous n'avez pas autre chose à faire.

— Je te rappelle quand même que c'est ma sœur, crie Thomas.

— Et la mienne, rétorque Jared.

— La mienne aussi, répond Samuel.

— Ainsi que la mienne ! lui crie Mario.

Wesley me serre dans ses bras.

— Comment l'oublier, les gars.

Nous rions tous ensemble.

— Je crois qu'on devrait rentrer, dis-je.

— Très bonne idée, quelle heure est-il ?

Je regarde sur ma montre, trois heures du matin.

— Il est tard, très tard.

— Bien, est-ce qu'il est trop tard pour qu'on rentre et que je puisse enfin retirer cette robe qui m'appelle.

— Tu ne penses qu'à ça ma parole ! dis-je en rigolant.

— Eh ! J'ai failli mourir pour toi.

— Tu as raison, rentrons chez toi.

— J'aime mieux ça, femme, dit-il en me donnant une tape sur la fesse gauche.

Je lui lance un regard choqué en riant. Wes est là, sain et sauf, et c'est tout ce qui compte maintenant. Nous avons survécu à l'horreur de cette nuit, et ensemble, nous affronterons tout ce que l'avenir nous réserve. Pour l'instant, je savoure l'instant présent, reconnaissante d'avoir retrouvé Wes et tous les autres, sains et saufs.

The (Im)Perfect PactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant