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C'est la rentrée. J'arrive en seconde, dans un lycée à environ trente minutes en voiture de chez moi. En arrivant devant le grand bâtiment de l'entrée, je me rends compte dans quoi je vais passer les trois années suivantes. Je regarde de quoi ont l'air les gens de ma classe. Bien évidemment, il faut déjà que je trouve l'endroit où se situe ma classe. Lorsque je le trouve enfin, je trouve un rang de personnes assez vaste, rempli de gens différents. Je ne connais personne. Il y a peu de garçons, mais ceux qui sont là ont l'air plutôt sympas. Et il y a une bien plus grande majorité de filles. De tout genre. De « garçon manqué » à fille trop soignée, à même, fille aux jupes mille fois trop courtes et qui me donnent envie de ne jamais m'habiller de la même manière. La première sonnerie résonne. D'après ce que je sais, il y en a deux. Une première indiquant que nous devons nous mettre en route pour notre salle, et une deuxième signifiant que nous devons nous trouver en classe au moment même de la sonnerie, sous peine de sanction ou de remarque. Heureusement, je suis en avance. Mon père m'a ramené pour mon premier jour. Alors que nous commençons à marcher en troupeau pour trouver notre salle de cours, un cri retentit derrière nous. Puis un deuxième. Et ainsi de suite. En nous retournant, nous apercevons deux garçons, qui se crient dessus. Puis, quelques instants après, l'un deux se rue sur l'autre et commence à le frapper. Les surveillants interviennent, et nous devons reprendre le cours de notre marche en quête de notre salle où notre professeur nous attend probablement. Puis nous arrivons en classe et nous nous installons. J'opte pour une place ni trop devant ni trop derrière, dont les deux chaises sont vides et dont personne ne me rejoindra pour se placer à mes côtés. Le professeur commence par se présenter. Il s'appelle monsieur Hobst, et c'est un professeur d'anglais. Une fois ses présentations faites, il fait l'appel.

-Faure Izaid ?

Mais personne ne répond présent. Le prof dit ensuite que c'est normal qu'il ne soit pas là, et que son frère ne doit pas être présent non plus, après leur bagarre de la matinée. Ils sont donc dans ma classe, les deux garçons d'avant ? Je me pose cette question mais leur arrivée vient tout de suite y répondre.

-Bonjour monsieur. Désolé du retard. Je suis Mathieu Magnard. Et lui, c'est Izaid. Dis l'un des deux garçons.

-Asseyez vous aux places qu'il reste. Réponds froidement le prof.

Je scrute calmement chacune des deux personnes. Vu d'ici, Mathieu a l'air beaucoup plus sérieux. Celui-ci s'assoit à côté d'un garçon de la classe, et s'installe calmement, sortant ses affaires soigneusement, les disposant de manière organisée. Tout l'inverse de son frère, qui s'assoit à côté de moi. Lui, sort de son sac une trousse et un cahier déchiré. Puis il soupire d'ennui et d'énervement. Super... Après cette interruption de cours, le prof nous annonce que nous devrons garder les même places tout au long de l'année, à moins que nous posions problème. Il nous annonce nos emplois du temps, nous donne les salles respectives où auront lieu les cours, ainsi que le nom des profs avec qui nous auront classe. Puis, mon camarade de table lève le bras, et donne une feuille au prof. Celui-ci la prend, la regarde et regarde ce fameux Izaid.

-Oui. Comme l'année dernière. Dit le prof.

Comme l'année dernière ? Cest-à-dire ? Dans la classe, tout le monde commence à parler plus ou moins fort, laissant paraître le sujet de conversation. C'est un redoublant. Celui-ci ayant entendu toutes les conversations autour de lui, sert les points et paraît agacé. Sa mâchoire se contracte, et ses yeux se remplissent de haine. Je me retrouve à être la seule qui ne parle pas. Mais mon fameux voisin de table ne prête absolument pas attention à moi.

La pause de dix heures arrive. Les deux frères se rejoignent, tandis que tout le monde va dans la coure. Aujourdhui, tout le monde termine à midi. Deux surveillants arrivent et interceptent Izaid Faure, qui sen va avec eux, laissant son frère seul. Appréciant son caractère et sa manière d'être ordonné, je m'approche de lui pour lui parler. Je pourrais peut-être me faire un ami qui sait. Ce serait un bon point pour ma rentrée scolaire, moi ne connaissant personne.

-Salut. Je m'appelle Aimée. Ton frère a l'air coriace.

-Salut, dit-il, sourire aux lèvres. Un sourire super mignon qui plus est. Oui, mais ce n'est pas vraiment mon frère. Son père était marié à ma mère. Mais ils sont en plein divorce. Hum... Désolé. Parler du divorce de ma mère pour faire connaissance n'est pas très commun ahah. Je suis un peu embarrassé.

-Ce n'est rien.

Je remarque qu'il a un œil au beurre noir. C'est un garçon charmant, qui fait bien plus que son âge.

-Ce qui s'est passé ce matin... Hum... Tu vas bien ? C'est bien lui qui t'as frappé, non ?

-Oui, c'est vrai. Mais ça va, merci. Ce n'est pas la première fois. Izaid est légèrement impulsif. Je te plains de te retrouver à côté de lui. Mais, il ne sera pas beaucoup là, je pense. Alors, c'est déjà ça. Il passe son temps à sécher. Je suis bien heureux qu'il ne soit pas mon vrai frère, nous n'avons rien en commun.

Il a l'air tellement gentil. J'espère vraiment m'en faire un ami. Nous devons retourner en cours, et le prof continue son discours sur les objectifs que nous devons atteindre jusqu'en terminale. Puis, il finit par citer le nom de chaque élève en disant quelles sont leur options, s'ils font section euro ou non. Et midi arrive.

Je rentre chez mon père en voiture, et celui-ci m'annonce que nous allons manger chez sa nouvelle compagne pour me la présenter. Il est vrai que mon père me parle depuis longtemps qu'il a une compagne mais je ne l'ai encore jamais vue. Nous arrivons devant une grande maison. Elle est plutôt jolie.

-Bon. Elle a deux enfants. J'espère que ça ne te dérange pas. Dit mon père, embarrassé, et stressé à l'idée de manger chez elle en ma compagnie.

Une dame finit par nous ouvrir. Elle est souriante et chaleureuse. Elle nous salue en nous faisant la bise. Pour moi, sur la joue. Pour mon père, sur la bouche. Je ne my ferais jamais.

-Mes enfants sont à l'étage si tu veux. Tu as seize ans cest bien ça ? Mon fils a un an de plus que toi. Et ma fille a douze ans. Vous vous entendriez bien toutes les deux. Avec Izaid, cela risque d'être plus compliqué ahah. Il est très solitaire.

Elle a bien dit... Izaid ? Ne me dîtes pas que...

-Oh ! Bonjour les enfants ! Dit mon père, devant une jeune fille, accompagnée de son grand frère.

En effet, il s'agit bien de CE Izaid... il finit par nous lancer un regard haineux, à mon père et moi. Ce qui gêne particulièrement mon père. Puis il s'en va.

-Il est dans ma classe. C'est même mon voisin de table en cours de maths. Dis-je, perturbée.

La jeune fille s'approche de moi et commence à vouloir faire connaissance. Elle se nomme Chiara, et est plutôt gentille. Même si nous avons trois ans d'écart, elle reste plutôt mature, comparé aux filles de son âge que je rencontre dans la rue. Arrive le moment de passer à table.

-D'après ce que ton père m'a dit, Aimée, tu es brillante à l'école ? Tu pourrais donner tes secret d'apprentissage à Izaid, ahah. Lui, il ne veut rien entendre.

-Je suis là, et je t'entends, maman. Merci de dire que je suis non foutiste. C'est sympa. Rétorque son fils, d'un ton sec et impassible.

Celui-ci se lève de table, et débarrasse son assiette. Il n'a rien mangé. Puis, il monte à l'étage et quelques instants plus tard, nous entendons une porte claquer.

Détestable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant