Chapitre 11: Deuxième Acte...(parti 2)

18 2 0
                                    

Jusqu'à maintenant, je ne mettais jamais réellement posé de questions, je ne faisais pas confiance en mon instinct et me voilà submergé par des preuves accablantes. J'ai sous-estimé la gravité des événements, et malheureusement, il n'y a pas de possible retour en arrière. La Catastrophe est sur le point d'arriver et je ne peux rien faire pour l'arrêter. Dans le carnet que j'ai récupéré, rien ne mentionne comment stopper la Chose, ni comment la tuer. Je ne trouve pas de meilleures solutions, il faut que je l'appelle, il doit sûrement avoir une idée pour m'aider... Et s'il n'y avait aucun moyen de la contrer ? Qu'il ne trouve pas de moyens concluant pour tout arrêter ? Et si toute la ville mourrait par ma faute ? Et si... NON ! Il ne faut surtout pas que je panique, il faut rester calme. ISAAC CALME TOI BON SANG ! IL NE FAUT PAS QUE LA PANIQUE TE GAGNE ! IL FAUT RESTER ZEN ET IMPASSIBLE COMME TU AS TOUJOURS EU L'HABITUDE DE LE FAIRE. RESPIRE... EXPIRE...

Isaac ferma les yeux et prit une profonde inspiration avant de se décider à aller détacher les otages. Il marcha en direction de la cible située derrière Murfy, mais s'arrêta en chemin pour se pencher vers l'oreille de Sandy, tout regardant droit dans les yeux bouclettes brunes avec un demi-sourire. Il lui chuchota à l'oreille ces quelques mots, sur un ton enjôleur :

- Si tu veux jouer à ce petit jeu avec moi, très bien. Mais fais attention de ne pas y laisser tes doigts.

Avec élégance, il se redressa et prit d'une main adroite le couteau planté dans le mur. De son côté, Sandy s'était mordu la lèvre inférieure et avait légèrement rougi, mal à l'aise et intimidée par Isaac.

Il détacha d'abord Murfy en prenant tout son temps, puis sur un coup de tête, finis pas se résoudre à remettre du ruban adhésif sur la bouche de Sandy. Il prit du recul afin de la contempler entièrement. Il la regarda de manière enjouée en penchant sa tête sur le côté, fière de ce qu'il venait d'accomplir. Sandy, elle, bouillonnait de rage. Mais lui, s'en fichait éperdument, il venait de gagner la première manche. Il proposa au jeune garçon de se préparer un petit-déjeuner en fouillant dans le sac de course qu'il venait de ramener pendant qu'il passait un coup de fil urgent.

Il s'éloigna du séjour et sorti son téléphone de sa poche. Il composa un numéro et sélectionna le bouton « appelé ». La sonnerie retentit deux fois et l'interlocuteur répondit au bout de la troisième sonnerie :

- Novak, j'écoute... Répondit une voix rauque.

- C'est moi, on a un problème. Des intrus se sont infiltrés dans la base et ont découvert les documents. Nous sommes déjà au stade 2, je vous tiens au courant des prochains changements.

- Bien, de mon côté, j'essaierai de trouver une solution au Problème. Soyez vigilant et tenez-les à l'œil.

Le correspondant téléphonique raccrocha, sans avoir laissé le temps à Isaac de répliquer. Il fut assez surpris de la durée de la conversation, il s'attendait à ce qu'il réponde à une panoplie de questions et qu'il entre plus dans les détails. Mais il n'eut rien de tout ça. Quoi qu'il en soit il n'en teint pas compte. Novak savait ce qu'il faisait et n'avait pas de raisons de douter de lui.

Il soupira puis rangea son smartphone dans sa poche avant-gauche. Il resta un moment seul, immobile, le regard dans le vide, perdu dans ses pensées. À regarder un point fixe sans réellement le regarder. Cette sensation lui était agréable, il se sentait comme apaiser. Il se ressaisit rapidement après s'être souvenu avoir laissé son "co-équipier" seul. Il longea le couloir et ouvra le placard. Il vit James encore sous l'effet du chloroforme. Il grimaça en le voyant dans cet état... Il se demandait s'il n'y avait pas été un peu fort avec la dose.

Il referma gentiment la porte et retourna dans le séjour. Il balaya du regard la pièce. Là, il vit Murfy; trop concentré à s'empiffrer des donuts et des pancakes pour faire attention à son apparition. Néanmoins, il remarqua un détail. Le bout de scotch était à moitié décollé de la bouche de l'adolescente. Malgré la buée opaque sur ses lunettes rondes, Sandy souffla sur la mèche rebelle qui lui entravait sa vue. On pouvait sentir le regard intense qu'elle posait sur Isaac. Lui, ne cillait pas du regard, il lui rendait le même regard tout aussi intense que le sien. Il se rapprocha du centre de la pièce, prit une chaise au passage et s'assit de sorte qu'il soit en face du dossier. Il y posa ses avant-bras sur le dessus, puis plaça sa tête par-dessus en la penchant sur le côté. Il avait un faux sourire scotché aux lèvres, ses dents blanches impeccables faisaient ressortir ses jolies fossettes.

- Vous et moi, je crois qu'on a des choses très intéressantes à se dire...

La Dame En NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant