Me retrouvant devant mon armoire, j'hésitai entre deux hauts tous deux noirs, l'un détenait une assez large ouverture laissant découvrir une partie du dos et le deuxième était simplement fermé.
Les deux vêtements étaient assez similaires, tenant chaud avec des manches trois quarts. J'optais finalement pour le premier, non pour une raison de coquetterie mais plutôt de pratique, nous devons toujours être près en cas de danger. Je pris également un pantalon dans la pile d'uniformes tous similaires, faits avec une matière élastique, confortable et résistante.
Je me dirigeai vers la salle de bain, voulant rester à jamais sous ces cascades d'eau brûlante, mais le temps me manquait et c'est à contre cœur que je m'efforçais de quitter les sources chaudes. Une fois entièrement vêtue, je dus attacher mes cheveux et enfiler le blazer portant le blason de l'institution dont je faisais partie. C'était risqué certes, mais tant pis, si je m'étais fait prendre je n'aurais eu qu'à mordre dans la capsule de secours et tout aurait été arrangé, en fin, pour l'école.
Secouant la tête afin de m'ôter ces idées noires, je remis de l'ordre dans mon sac. Une boite de pâtisseries, une bouteille d'eau, ma carte de transports et mon portefeuille. Un sac trop pauvrement rempli à mon gout mais visiblement suffisamment plein pour mes supérieurs. Je glissais quand même une lame dans chacune de mes bottes ainsi que dans les fourreaux attachés à mes poignets, et un assortiment de poudres et de produits dans ma ceinture. Vous pourriez croire que je vais basculer dans un monde post-apocalyptique ou en pleine guerre nucléaire entre les Etats Unis et la Corée du Nord, même si dans ce cas-là aucune lame ne parviendrait à me sauver la peau. Mais non, tout se passe bien là dehors, ou du moins ça dépend de quel point de vue on se place.
- Tu es prête ?
- Oui j'y vais papa. Répondis-je avant de placer la capsule de survie dans ma bouche, accrochée aux molaires du fond.
Le froid me brûla les poumons lorsque je sortis, et me poussa à resserrer l'étreinte de mon manteau sur mon corps. Il était maintenant dix-neuf heures, et en plein mois d'octobre il ne faisait plus très jour à cette heure si. Il y avait tout juste assez de lumière pour persuader les rôdeurs de nuit d'attendre encore quelques temps avant de sortir. Mais ce n'est pas ce qui m'effrayait, un être humain est métrisable, surtout si celui-ci est handicapé visuellement. Non ce dont j'ai vraiment peur, ce sont les traqueurs. Ils recherchent activement des étudiants comme moi dans l'espoir de trouver la base. Mais pour nous faire parler ils seraient prêts à tout...même au pire.
Et c'est bien ce que je redoute, c'est pour cela que j'ai interdit aux membres de ma famille la moindre interférence avec ma discrétion. Il serait plus prudent que j'y aille seule. Pour leur bien ? Ou le tien ?
Bon elle commence à sacrement m'énerver celle-là, je pris cette pensée et allai la ranger avec toutes les autres dans le placard du fond. Cette voix s'amuse visiblement à me poser des questions douteuses m'empêchant de réfléchir, et dans le cas présent je ne peux me permettre le moindre moment d'inattention. (NDA : on part sur un cas de schizophrénie les amis.)
Cela faisait maintenant dix minutes que je marchais en direction de la gare. Je peux à présent distinguer les lumières s'échappant de l'édifice. Arrivée sur le quai, je descendis les marches des couloirs souterrains me conduisant au côté bus de la gare. Il y avait du monde comme prévu, nous ne sommes jamais mieux cachées qu'à découvert. Plus les gens me remarquent, moins j'éveillerai les soupçons et plus ma petite sortie à la gare semblerait normale. C'est sûr que prendre le bus aux heures de pointe est un bon moyen de camouflage.
Quelques mètres me séparaient maintenant de l'arrêt de bus situé en face de la sortie du souterrain, lorsqu'un jeune homme adossé au mur attira mon attention. Il était assez grand et semblait athlétique. Il avait la parfaite image du garçon populaire avec ses écouteurs et son regard bleu glacial rivé sur son téléphone. Son visage était moucheté de taches de rousseur contrastant avec le brun foncé de ses cheveux bouclés. Il portait un habit simple, une veste en cuir, une écharpe et des bottes sombres, rien de très original. L'inconnu me jeta un regard rempli de dédain lorsque j'arrivais à l'arrêt avant de reporter son attention sur son cellulaire. Effectivement, je suis loin d'être attirante, du haut de mes 16 ans et de mon mètre soixante-huit je ressemble plus à un panda insomniaque qu'a un top model. De plus après une rude journée scolaire, je doute que quiconque reste frais et dispos.
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Unknown ≠ Non-existent
Adventure"Un être humain est métrisable, surtout si celui-ci est handicapé visuellement. Non ce dont j'ai vraiment peur, ce sont les traqueurs. Ils recherchent activement des étudiants comme moi dans l'espoir de trouver la base. Mais pour nous faire parler i...