Chapitre 1

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Elle avait une conscience inanimée. Elle vivait dans un monde pessimiste, si bien qu'une routine qu'elle qualifiait d'insupportable s'était installée dans sa vie.

Elle peinait à s'observer à travers son miroir. Elle avait tant de mal à repérer son reflet, alors elle pleurait.

Quel supplice.

Elle ne pensait qu'à correspondre aux standards de la société.
Mais elle oubliait vite que le pays et le monde avaient besoin de la diversité physique et mentale pour poursuivre son parcours.

Malheureusement, personne n'était là pour le lui dire.
Personne n'était là pour la soutenir.
Personne n'était là pour lui dire d'arrêter de se faire du mal.
Personne n'était là pour lui avouer à quel point elle était magnifique.

Mais tout le monde se tenait présent pour lui faire remarquer ouvertement la différence entre elle et la normalité.

Alors elle se disait hideuse. Elle se rabaissait en toutes circonstances, parce que personne ne lui avait jamais décrit la vraie valeur de sa beauté.

Elle voulait tant paraître optimiste en journée qu'elle avait fini par en devenir le contraire à force de se cacher derrière son sourire et de sortir avec cette constante insécurité.
Elle n'en pouvait plus.

Elle se sentait comme enchaînée à sa propre vie, prise par sa routine infernale et le jugement porté aux yeux de tous.

Alors toutes les nuits, elle se rendait discrètement au jardin public et s'asseyait en tailleur sur l'herbe au milieu des fleurs qui bougeaient au rythme du vent.

Elle prenait le temps d'aérer ses pensées, et de laisser ses larmes couler derrière son masque imaginaire qu'était le visage joyeux qu'elle avait l'habitude de montrer.
Et malgré tout, en gardant le sourire qu'elle s'était si bien appropriée.

Elle ne cessait de ressasser son passé proche et douloureux, et n'arrêtait jamais de repenser malgré tout à son enfance heureuse.

Plus jeune, elle s'amusait à fabriquer des dizaines de châteaux de sable, à creuser d'énormes trous, et à courir partout comme une détraquée, peu importe les regards des gens.

Elle voulait tant revenir dans le passé et redevenir insouciante, se réincarner en une femme, qui, malgré tout ce qu'on lui dit et tout ce qui nuirait à l'apparition de l'ombre de sa joie de vivre, ignorerait les propos blessants de la population.

Et pourtant, elle se retrouvait prisonnière de sa propre vie, comme un fléau qu'elle supportait depuis plus d'une dizaine d'années.

Elle était seule à ressentir toute cette pression que lui apportait la normalité.

Elle se combattait dans sa propre vie.

La solitude l'accompagnait dans le champs de fleurs dans lequel elle était assise. La joie et la vivacité des fleurs s'étaient soudainement retrouvées autour d'une boule de mal-être intérieure que représentait les épines de la tige d'une fleur.

Son nom, c'est Suki.
Et elle était victime d'une société souhaitant une population trop parfaite.

« 외로움이 가득히 피어있는 garden 가시투성이. 모래성에 매었어.
La solitude fleurit dans ce jardin couvert d'épines. Je me suis enchaîné à ce château de sable. »

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Je ferai très certainement une réécriture bientôt. Toujours pas satisfaite après la 3ème version de ce chapitre, mais bon hein on fait avec ce qu'on a :(

Dites moi sincèrement ce que vous en pensez :)

Publication : 17 août 2020

ᴜɴᴅᴇʟɪᴠᴇʀᴇᴅ ᴛʀᴜᴛʜ [ᴊ.ᴊᴋ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant