Un rayon de soleil se glissa doucement contre le visage d'Hortense. Sa chaleur était réconfortante. Hortense ouvrit un œil. Le soleil avait dépassé le toit de la maison d'en face, et éclairait sa chambre à travers la fenêtre. Elle avait oublié de fermer les volets. Et elle avait aussi oublié de mettre son réveil à sonner, visiblement, puisque d'après la position du soleil, il devait être au moins onze heures.
Hortense se leva péniblement. Son dos lui faisait très mal. Ses jambes la portaient avec difficulté. Le poids de son grand âge faisait souffrir chaque parcelle de son corps frêle. Lentement, Hortense sortit de sa chambre et se dirigea vers la petite salle à manger. Elle avait faim. Mais quand elle vit son réfrigérateur, elle s'arrêta.
La porte était couverte de post-its. Hortense s'en approcha lentement. Chaque post-it avait un petit message, écrit de sa propre main. Elle se dit qu'il fallait qu'elle les lise. Mais ils étaient sans importance. « Achète du lait ». « Le journal arrive devant la porte tous les matins ». « Pense à changer les glaçons du bocal ». « N'oublie pas de fermer tes volets avant de t'endormir ». Hortense sourit. Apparemment, elle n'avait pas regardé la porte de son frigo la veille. Son ventre gronda. Elle ouvrit la porte pour grignoter quelque chose, mais il y avait un autre post-it à l'intérieur, qui disait « Ne prend pas ton petit-déjeuner après 9h, tu n'auras plus faim ce midi ! ». Hortense soupira. Elle avait faim. Mais elle décida de se faire confiance. Et de toute façon, elle n'avait plus de lait. Elle ferma la porte du frigo, et se dirigea vers la porte d'entrée afin de récupérer le journal du jour.
Sur le chemin, son regard se posa sur la petite commode de bois qui était à sa gauche, et son cœur s'arrêta. Il y avait un grand bocal rempli de petits glaçons. Et au milieu de ces glaçons, il y avait un doigt. Hortense avait le souffle coupé. Quelle horreur ! Comment ce bocal s'était-il retrouvé ici ? Elle s'en approcha lentement. À côté du bocal, il y avait une petite médaille dorée, ainsi qu'un autre post-it qui disait « Ton fils est mort en héros ». Juste à côté, il y avait, dans un cadre, la photo d'un jeune garçon blond, joufflu, qui portait un sourire jusqu'aux oreilles. En voyant cette photo, elle n'eût pas besoin de post-it pour se souvenir.
Peter. Son fils Peter. Comment avait-elle pu oublier ? Lui, qui s'était sacrifié pour protéger ses amis. Comment avait-elle osé oublier ? Une larme coula le long de sa joue.
Après quelques instants de mélancholie, Hortense reprit son chemin vers la porte d'entrée. Elle s'essuya le visage d'un revers de manche avant d'ouvrir, puis ramassa le journal qui était au sol. Ne se préoccupant pas de ce qui se passait dans la rue, elle regarda la date inscrite sur l'édition du jour. Le 1er Novembre 1998. Elle soupira, n'ayant aucune idée de ce que cette date signifiait. Elle ne savait plus ce qui se passait dans le monde en ce moment. Elle ne savait plus ce qui s'était passé d'important l'année d'avant, ni le mois d'avant, ni même le jour d'avant. Elle ne savait pas combien de temps séparait ce jour de son dernier souvenir. Elle jeta le journal dans un coin à gauche en rentrant, et s'aperçut alors que ce coin était rempli de papiers journaux qui y avaient été jetés. Exaspérée, elle frappa lentement sa lourde tête contre la porte encore ouverte.
- Mrs. Pettigrow ? fit une voix venant de la rue.
Hortense tourna la tête en direction de la voix. Elle repéra deux hommes étranges qui se tenaient à quelques mètres d'elle, devant le petit portail qui séparait la rue de sa minuscule terrasse. L'un était grand, vieux, et avait les cheveux blancs et un regard sévère. L'autre était plus petit, plus jeune aussi, avait des cheveux noirs qui partaient dans tous les sens, et portait une curieuse cicatrice en forme d'éclair sur son front. Tous les deux étaient vêtus d'étranges robes de couleurs sombres.
- Qui êtes-vous ? demanda Hortense en fronçant les sourcils.
- Nous sommes des Aurors, répondit le vieil homme. Aurors Muldoon et Potter, madame.
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Ton fils est mort en héros
Fanfiction- Et voilà toute l'histoire, dit Fudge d'un ton grave. Black a été emmené par vingt sorciers de la brigade magique et Pettigrow a été décoré de l'Ordre de Merlin, première classe, à titre posthume, ce qui a représenté, je crois, un certain réconfort...