Dracula

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Le vendredi s'annonça tout aussi maussade et pluvieux que le reste de la semaine. Hermione était assise près du feux dans la salle commune, vidant sa troisième Bièreaubeurre. Tout le monde était rentré tôt du dîner pour fêter l'entrée du nouveau gardien dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor : Ron. Hermione avait été très heureuse de la nouvelle, elle savait que toute la semaine Ron allait s'entraîner en catimini chaque soirs pendant que Harry était en retenue avec Ombrage. La dévotion de Ron lui faisait chaud au cœur, elle l'avait même trouvé mignon, faisant tout son possible pour ne pas se faire voir lorsqu'il partait s'entraîner. Mais l'idée de sa propre retenue en compagnie de Malefoy l'avait un peu refroidie, elle avait réussit à l'éviter toute la semaine après l'incident près de la hutte de Hagrid, et là, elle serait enfermée une heure entière seule avec lui. Elle tentait d'oublier que dans dix petites minutes elle allait entrer de son plein gré en enfer, et vida d'une traite sa Bièreaubeurre. Les crépitements du feu étaient apaisants et il semblait envelopper son corps tout entier d'une chaleur délicieuse.

Lorsqu'elle se retrouva, cinq minutes plus tard à marcher sans grande détermination dans les couloirs froids du château, elle aurait tout fait pour retrouver ce sentiment de réconfort. Arrivée devant la salle des Potions, Rusard s'y tenait déjà fièrement devant, un grand sourire presque sadomasochiste aux lèvres, révélant ses dents jaunâtres, la main tendu. Hermione comprit tout de suite, arrivée à sa hauteur, qu'il attendait sa baguette. Elle la lui déposa aux creux sa main, si ridée qu'elle semblait presque crasseuse, et se dit qu'elle la nettoierait directement un fois rentrée dans son dortoir.

Elle entra dans la salle avec la peur au ventre, suivie du regard amusée du concierge. Une fois entrée, la porte claqua derrière elle. Elle était seule.

Elle avait cette fois ci, pensé à prendre sa montre, histoire de pouvoir compter chaque minute de ce supplice. Il restait deux minutes avant que 21h sonne. Et elle était seule.

Une minute. Drago Malefoy avait une minute pour arriver, elle s'était assise à la première table qui lui faisait face, dos à la porte les yeux rivés sur la petite aiguille de sa montre. Si il n'arrivait pas, peut-être que la porte se fermerait pour une heure, sans lui. Et alors elle devrait ranger cette salle seule, elle ne lui pardonnerait pas. Enfin... Il devait venir, elle l'attendait. Une pointe de déception lui pinçait le cœur quand elle vit qu'il ne restait que 20 secondes. Elle se reprit vite, elle serait certainement mieux sans lui ! Mais elle ne lâcha pas du regard l'aiguille pour autant. Dix secondes.

- Qu'est ce que tu regardes ?

Ce murmure moqueur qu'elle connaissait si bien à présent eut tout de même le don de la surprendre. Et la puissance de la main du blond contre le bois de la table l'avait fait sursauter, il avait placé sa main contre la table, juste à côté d'elle, et se penchait par dessus son épaule pour voir ce qu'elle fixait, l'encadrant de tout son corps. Quelque chose de froid sur sa chemise l'étonna, une goutte d'eau était tombé d'une mèche de cheveux de Drago Malefoy et avait atterrit sur le haut de son épaule.

Lorsqu'il vit la montre au poignet d'Hermione, il la délivra d'un geste, se repoussant en arrière, soufflant du nez. Visiblement fier qu'Hermione semblait compter les minutes avant qu'il arrive, il passa une main dans ses cheveux mouillés, Hermione pensa qu'il devait à peine sortir de la douche, quel idiot.

- Te fais pas d'idées Malefoy, je comptais les secondes espérant que la porte se referme sur ta grosse tête. Dit-elle à la seconde où elle comprit que le blond avait tiré une conclusion qu'elle savait proche de la vérité.

Apparement, ça n'avait pas vraiment fait rire le Serpentard, il sembla se renfrogner en faisait le tout de la salle d'un pas lent.

- Ah tu sais parler, ces derniers temps je pensais que tu avais perdus l'usage de la parole, rétorqua Drago. Je commençais à me dire que ça servait plus à rien que je vienne t'embêter si tu n'étais même plus capable de te défendre ne serait-ce qu'un petit peu. À moins que c'est parce que je te fais de l'effet Granger ? Je sais que je laisse souvent les filles bouche-bée.

Marché conclu (Dramione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant