Nos différences mélangées

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Ils se sont montrés à nous avec cette peau aussi sombre qu'une nuit sans étoiles.

Nous nous sommes regardés, nous nous sommes souris. Nos différences se sont plues et ont voulu s'unir.

Nous avons alors cohabité, laissant interagir ce qui nous différait, et laissant s'associer ce qui nous rassemblait.

C'était tellement beau de voir ses sourires et entendre ses rires retentir. De voir ces mains se tenir, se complaisant dans les beautés parallèles de nos peaux.

Car ça oui elles étaient belles nos peaux.

Leurs contours, leurs imperfections, leur senteur... s'aimantaient les uns les autres, faisant s'entrechoquer leurs différences, pour un mélange homogène d'amour.

Nous nous apportions de nouvelles connaissances, des valeurs. Nous nous imprégnons de nos cultures respectives, pour créer du nouveau, de l'unique.

Tous ensemble nous existions, nous vivions, prenant la vie aussi joliment qu'elle venait.

Puis un jour, des semblables de peaux se sont eux aussi montrés à nous.

Nous étions heureux d'accueillir parmi nous de nouvelles têtes, de nouvelles particularités.

Nous leur avons offert du sourire, de la joie, et surtout nous avons laissé devant eux s'étaler, le bien-être de notre cocon de paix.

Mais eux, avec leurs armes, ils l'ont privé d'air le faisant chuter.

Avec leurs mots, mitrailleuses de leur coeur, ils ont écorché l'âme de ceux dont ils se sentaient supérieurs. Ceux dont pourtant nous aimions la différence...

Nos diamants de la nuit

Ils ont soumis leur chair, leur esprit, ils les ont brisé, ont violé leur corps et leur dignité. Ils les ont fait animaux, simple bétails, sous nos yeux choqués et nos bras impuissants.

Ils ont souffert de partout nos diamants, ils ont été emmenés en enfer. Nos coeurs se sont par cela fait trucider, violenter comme l'étaient leurs pauvres âmes innocentes.

Supérieurs?

Non. Equivalent de la merde.

Indignes d'avoir existé auprès des couleurs vivaces, de nos différences anciennement mélangées.
Exécrables de n'avoir pas pu les apercevoir, et de par leur vice, avoir détruit tout ce que nous avions construit.

Mais, force et courage sont les caractéristiques de ces martyrs.

Ils ont fait en sortes de reconquérir leur dignité et leur honneur . Ils ont combattu pour eux et pour prouver que "sombre" cette caractéristique de leur peau, ne veut nullement signifier qu'ils sont inférieurs ni non plus supérieurs. Ils sont tout simplement eux-mêmes, humains dans toute leur splendeur. Différents de par le créateur qui aime les différences, et surtout les voir s'assembler comme aux prémices de notre rencontre.

Et puis surtout, ils sont comme nous et nous sommes comme eux. Les mêmes pensées, les mêmes corps, même espèce en somme.

Mais pourtant tout cela, il a fallu par la force le faire comprendre à ces démons qui se prétendaient anges. Et encore, en ayant été vaincus ils le voyaient mais ne l'acceptaient pas.

C'était d'une tristesse...

Mais nous est-ce que nous valions mieux qu'eux?

Nous n'avions pas le courage de leur demander de revenir, car tout comme ils s'étaient faits violence, nous aurions pu nous aussi le faire et pour eux agir.

Être blessé, souffrir, ou même mourir pour une cause juste et valable, n'était-il pas mieux que de rester dans la peur, craindre le châtiment de ses bourreaux?

Nous étions tellement honteux et plein de remords. Mais ils sont revenus, reformant petit à petit notre cocon.

Leurs écorchures frennaient un peu cette reconstruction, car la peine et la haine avaient aussi pris place dans leur coeur au côté de l'amour.

Nous nous sommes alors évertuer à les soigner, à les embrasser, à les apaiser.

C'était ce que nous étions encore capables de faire, nous nous y sommes alors bien appliqués.

Nos peaux se sont de nouveau unies, nos différences, aimantées.

Nous nous sommes jurés cette fois de ne plus rester immobile et à chaque fois qu'ils seraient rejetés, de nous battre avec eux, de nous battre pour leur cause.

Nous ne voulions plus laisser sévir sous nos yeux l'injustice. Car pour être nous, il nous fallait être ensemble.

Pour produire de la beauté, il nous fallait

Nos différences mélangées