AMICUS AD ARAS

CHAPITRE 1

Il était six-heure dix du matin et le soleil commençait à peine à montrer le bout de son nez. Baignant lentement la ville de sa lumière, il laissant tout de même ses habitants se réveiller doucement. Parmi eux se trouvait un jeune adulte prénommé Jeong Wooyoung, âgé de seulement vingt et un an. Dans son appartement situé au cinquième étage d'un immeuble sans problème et plutôt bien situé, il y était, semble-t-il, paisiblement endormi.

Allongé en diagonale dans son lit deux places, Wooyoung était confortablement blotti dans sa couette. Celle-ci lui tenant parfois trop chaud alors il avait opté pour la technique d'une jambe par-dessous, une jambe par-dessus, afin de réguler la température. Ses doigts étaient agrippés dans le tissu qui le recouvrait partiellement, traduisant que son sommeil n'était pas si calme qu'il y paraissait. Mais pourtant son souffle était doux et régulier, enfin... Jusqu'à ce que l'alarme de son téléphone ne fende le calme apaisant de la chambre.

Prit par surprise par ce son assourdissant malgré la douce mélodie qui s'élevait dans la pièce, Wooyoung ne put que pousser un grognement de frustration tout en étirant ses membres aux quatre coins de son lit. Ne supportant pas ce bruit qui martyrisait ses oreilles, il tendit machinalement son bras vers sa table de chevet pour se saisir de son téléphone, coupant l'alarme avant de le lâcher à côté de lui. Il soupira rapidement d'aise lorsque le calme revint autour de lui, se blottissant à nouveau contre son oreiller qu'il serra entre ses deux bras tout en fermant à nouveaux les yeux.

S'étant presque rendormi, Wooyoung sursauta à nouveau lorsque sa seconde alarme raisonna à ses côtés. Poussant un profond soupir de désolation à l'idée de se lever si tôt, il finit cependant par ouvrir péniblement les yeux, regardant le vide qui se trouvait face à lui durant de longues minutes. Et comme chaque matin, il tendit sa main sur l'espace autour de lui, comme pour chercher quelque chose qui n'était définitivement plus là. Et chaque matin, il serra les draps à cet endroit, fermant les yeux avant de se redresser.

Et réitérant sa précédente action, il reprit son téléphone en main, et s'assit en tailleur. Il resta quelques secondes assis sur son matelas, bercé par la mélodie qui s'échappait de son téléphone. C'est en poussant un long bâillement qu'il désactiva finalement l'alarme, jetant son appareil entre ses oreillers. Puis, enchaînant les gestes devenus automatiques, il se frotta doucement le visage pour se réveiller, passant ses mains dans ses cheveux pour les remettre en place.

Wooyoung se leva enfin de son lit, ramassant son paquet de cigarettes qui traînait sur sa table de chevet. Puis il traîna des pieds jusqu'à arriver à sa fenêtre qu'il ouvrit, ainsi que les volets. L'air frais du matin rencontra violemment sa peau quasiment entièrement nue et le fit frissonner.

S'appuyant contre le rebord de la fenêtre, Wooyoung sortit une clope de son paquet, la plaçant entre ses lèvres avant de l'allumer, rangeant le briquet dans la boîte avant de se retourner pour le jeter sur son lit. Inspirant profondément une longue taffe, il expira longuement toute la fumée qu'il avait aspirée, plongeant son regard dans l'immensité du parc qui s'étendait devant sa fenêtre.

Cet appartement, il l'avait trouvé il y a deux ans, grâce à l'oncle de son meilleur ami. Et pour son plus grand bonheur, il se trouvait face à l'un des nombreux parcs de la ville. Le plus beau, d'après lui. De la verdure à perte de vue, c'était ce qu'il aimait. C'était si calme. Si beau. Il avait besoin de ça. Il avait besoin d'entendre le chant des oiseaux qui commençaient leur journée du bon pied, contrairement à lui. Alors tout en prenant une nouvelle bouffée de ce poison qui lui faisait pourtant tant de bien, il lança son regard sur ce qui se trouvait devant lui. Plongeant rapidement dans ses pensées, il fit machinalement rouler la bague située sur son majeur.