Tome 3 : 31 Jours de vacances

10 Août

— T'as un maillot au moins ? me demande-t-il, sa voix résonnant dans l'appartement, provenant de la salle de bain qu'il a à tout prix voulu garder ouverte.

Non pas que je l'imaginais en exhibitionniste, mais quelque part cette lubie ne m'étonne même pas. J'ai pris soin de ne jamais regarder en passant devant la porte même si une part de mon cerveau - n'était-ce pas plutôt de ma libido ? - désirait vraiment jeter un coup d'œil par inadvertance. Sauf que je n'aurais pas su réagir s'il m'avait pris en flagrant délit alors je m'en suis tenu à raser le sol tout en espérant devenir invisible.

Je râle tout en sortant de mon lit, la flemme ayant prit possession de mon corps. Je sais que j'ai insisté pour faire un tour à la plage puisque nous ne sommes pas loin, mais l'après-midi est beaucoup trop chaude. On dirait que l'on pourrait cuire un œuf sur ma peau. Je fouille dans ma valise afin de lui mettre mon short de bain sous le nez pour qu'il cesse de s'inquiéter inutilement quand je tombe sur quelque chose qui me perturbe.

Paralysé, j'observe cette maudite boîte qui aurait dû rester sous mon bureau et me demande comment elle a bien pu atterrir à l'intérieur de ma valise. Ma mère... Je la prend comme s'il s'agissait d'une chaussette puante et me demande quoi en faire.

— Pourquoi tu ne répond plus ?

Affublé d'une simple serviette nouée autour de sa taille, Alex débarque dans la chambre comme si de rien n'était. Comme si mes yeux pouvaient éviter son magnifique torse sur lequel j'aurai bien fondu si j'étais un peu plus entreprenant. Je rougis sans parvenir à le détailler et range précipitamment les capotes au fond de mon bagage.

Mon geste n'étant pas très discret, Alex arque un sourcil et s'adosse contre la chambranle de la porte en me souriant narquoisement.

— Qu'est-ce que tu caches ? T'as pris un string et tu n'ose pas m'avouer l'un de tes fantasmes ?

Je tente de retrouver mon état normal en sommant mon cœur de se taire et lui jette un regard blasé avant de répondre :

— N'importe quoi... va t'habiller !

— Quel intérêt ? Dans vingt minutes, je vais me retrouver en maillot de bain pour profiter de la mer. Et puis... je suis pas sexy comme ça ?

Il ouvre les bras devant lui et hausse ses sourcils de façon suggestive tout en souriant, fier de son corps. Je rougis un peu plus et détourne le regard, en profitant pour ressortir mon short de plage.

— Hey Aïdan !

— Hum ? je demande sans le regarder, faisant mine de chercher la crème solaire.

— Pourquoi tu rougis ? me taquine-t-il. C'est moi qui te fais tant d'effet ?

Ses doigts effleurent ma joue et je recule, le cœur battant. Ayant réagit trop précipitamment, mes pieds s'entremêlent et je chute. Alex me regarde avec un air moqueur sur le visage, puis se mord l'intérieur des joues pour éviter d'éclater de rire. Il me tend la main pour m'aider à me relever tout en me charriant.

— Tu es beaucoup trop maladroit.

Je la frappe un peu trop violemment et me fige en constatant que mon geste l'a surpris. Merde... Je fais mine de rien et me relève tout en essayant de ne pas trop m'attarder sur ma réaction un peu trop excessive.

— Va t'habiller, je vais me changer.

Évitant son regard, je file dans la salle de bain tout en prenant soin de verrouiller la porte avant d'enfiler mon maillot de bain. Un sentiment dérangeant naît en moi. Je sais que si je l'ai repoussé, ce n'était pas parce qu'il se moquait de moi. Je crois... je crois que je n'ai toujours pas digéré la façon dont il m'a dévalorisé.