Emmène-moi - Larry Stylinson

Chapitre 25 - Échec et mat

En voyant sa mère courir pour aller ouvrir la porte, Louis, c'était reculé dans un coin du salon, laissant son père allait accueillir la famille Matthews avec toute l'hypocrisie dont il savait faire preuve, la langue déjà pendue pour pouvoir lui lécher les bottes. Si quelqu'un avait entendu leur conversation à cet instant, il n'aurait sûrement jamais pu douter de ce qui s'était réellement passé. Oh, bien évidemment, n'importe qui d'un peu futé pouvait comprendre que rien dans ces échanges ne semblait vrais, mais qui aurait pu deviner à quel point tout était faux et à quel point la réalité était triste.

Louis ne cessait de se répéter qu'il devait être fort, de se tenir droit, la tête haute. Il n'avait aucune raison d'avoir honte, aucune raison de trembler où de se sentir mal à l'aise. Ce n'était pas à lui d'être mal. Il prit une grande inspiration et arrêta de regarder le sol, avec toute l'assurance qu'il était capable d'avoir. Il tomba sur la famille Matthews, qui le regardait avec un sourire tout aussi faux que le reste. Il détailla quelques secondes Julian et malgré le haut-le-cœur qui menaça de le prendre, un sourire en coin se dessina légèrement sur ses lèvres. Harry ne l'avait pas loupé, s'il n'avait plus de bleus, il gardait cependant des points de suture à l'arcade et Louis avait le plaisir de constater que son nez avait également changé de direction et que la ligne parfaitement droite de celui-ci comportait à présent un virage. C'était tout ce qu'il méritait, après tout le mal qu'il lui avait fait.

« Venez vous asseoir, je vous en prie, l'apéritif est prêt ! »

La mère de Louis présenta la table basse où se trouvait tout un tas de mignardises et des coupes déjà prêtes à recevoir le champagne le plus cher que sa famille avait, pour se faire toujours bien voir. Tout sourire, chacun d'eux partirent s'asseoir sur le canapé, les chefs de famille commençant à discuter entre eux pendant que sa mère s'extasiait sur la tenue de celle de Julian. Maintenant qu'il était extérieur à tout ça, il réalisait à quel point tout ça sonnait faux, il avait l'impression de se trouver dans un sitcom pitoyable des années soixante. Les femmes parlaient chiffons, les hommes affaires et dirigeaient tout ce petit monde qui n'avait pas le droit de paroles.

« Je suis tellement contente que nous soyons tous réunis, ça fait si longtemps ! »

Sa mère sauta presque de joie sur sa place avant de se redresser pour servir six coupes de champagne. Son père lui, lui fit un signe de tête.

« Viens t'asseoir Louis. »

Ces quelques mots suffirent à le réveiller et il secoua la tête et recula de quelques pas.

« Et jouer à la famille modèle ? Vous comptez discuter de nos prochaines vacances en famille peut-être ? Merci, mais vous ne m'en voudrez pas, les miennes viennent de se terminer. Vous voulez que je vous raconte mon meilleur souvenir ? »
« Louis... Tais-toi. »
« Oh, mais ça va vous plaire, c'est une histoire drôle ! Alors... On était dans un bar, j'y ai fait ma meilleure performance sur un morceau de Queen. Mais passons... Je buvais un verre tranquillement, je regardais l'homme le plus sexy que je connaisse, chanter et là qui je vois arrivé. Enfin, je ne l'ai pas vraiment vu arrivé, il a fait ça plutôt par surprise, sans vraiment me demander mon avis, comme il le fait constamment, Julian ! Apparemment venu me chercher, mais je n'étais pas vraiment pressé. »

Louis haussa les sourcils et fit quelques pas dans le salon en soupirant.

« Mais c'est pas ça le meilleur moment, oh ça non ! »
« Louis, je t'ai demandé de te taire. »

Louis fit un signe de la main pour faire taire son père, ça non. Et il savoura pendant quelques secondes les expressions tendues sur chacun de ces visages.