Chapitre 4: Rapprochement

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La nuit avait été courte. Fragmenté, anxieux, chahuté, mon sommeil ne sait pas prolonger au-delà de six heures du matin.
Une fois levé, après une douche qui m'a redonné un peu de tonus, je refermai la porte d'entrée, séparant la maison – dans laquelle mes parents dormaient encore – du reste du voisinage. Puis je me suis mise à marcher entre la rue déserte et les maisons calmes.

   Les lumières des immeubles luisent faiblement, l'atmosphère est paisible et silencieuse, les oiseaux n'ont pas encore poussé leur premier cri et tout le monde semble encore plongé dans son sommeil.
Je marche donc le cœur léger avec pour seul objectif : savourer ce moment magique que m'offre l'aurore.

Je coupe vers une rue menant au parc. Plus j'avance, plus je me sens exister, mes pensés divaguent, ce calme qui m'entoure me laisse rêveuse et je me rappelle à quel point j'aime pratiquer cette activité.

Alors qu'autour de moi, le jour pointe doucement le bout de son nez et que la ville commence à se réveiller, je fais un dernier détour pour retarder au maximum mon retour à la maison et prolonger cette parenthèse plaisir avant de regagner la réalité, quand soudain, je m'immobilise en apercevant

     Mackenzie assise sur un banc, en train de contempler le ciel. Mais qu'est-ce qu'elle fait là ?
Elle est vêtue d'une veste en cuir noire par-dessus son chandail noir et d'un pantalon noir... on dirait qu'elle sort tout droit d'un magazine gothique. Elle a des cernes sous les yeux et ses cheveux épars se lèvent au vent. Qu'a-t-elle fait de sa nuit ? J'ai envie de le lui demander mais je suis trop furieuse contre elle.

Je fais demi-tour pour éviter d'entamer la conversation mais en me voyant, elle m'appelle. Zut, alors ! Elle m'appelle à nouveau mais je ne la réponds pas ; je tourne les talons et pars dans l'autre sens. Je suis déjà épuisé par la course que je faite mais mon adrénaline joue à plein régime et je réussi à accélérer l'allure. Pourtant quand j'arrive au bout de la rue, elle me rattrape. Merde ! Elle est rapide.

_ Emma, arrête-toi !

Et je m'arrête effectivement. Je m'arrête net si brusquement qu'elle manque de me rentrer dedans. Et d'abord pourquoi est-ce que je cours pour lui échapper ? Je dois la demander des explications. Pourquoi m'a-t-elle embrassé ? En sachant pertinemment que je suis la petite amie de son frère ?

_ Quoi Mackenzie ? À quoi tu joues ?

Quand je me retourne pour la faire face, elle n'est qu'à quelques mètres de moi et elle a l'air stupéfaite, elle ne s'attendait pas à ce que je m'arrête.

_ Je ne joue à rien, Emma ! dit-elle en passant la main dans ses cheveux.

_ Alors quoi ? Qu'est-ce que tu me veux, à la fin ?

Je hurle, mon cœur cogne dans ma poitrine à cause d'avoir courue mais aussi parce que je suis trop énervé.
Quelques joggers passes à côté de nous et nous observe, intrigué. J'aimerais me faire toute petite et disparaître dans un trou. En même temps, ça m'intéresse de savoir ce qu'elle a à me dire.

    Pourquoi je n'arrive pas à me tenir à l'écart ? Je sais qu'elle est dangereuse et toxique, la preuve, je ne me suis jamais montrée aussi méchante avec personne. Elle fait ressortir ce qu'il y a de pire en moi.

_ Emma, j... je suis désolé de t'avoir embrassé, mais tu ne m'as pas arrêté, non plus... Avoue que ça doit être épuisant !

_ Qu'est-ce qui doit être épuisant ?

_ De faire comme si tu n'avais pas envie de moi, alors que nous savons toutes les deux que c'est le contraire.

_ Quoi ? Moi ? Je n'ai pas du tout envie de toi. J'ai un copain, figure-toi et il s'agit justement de ton frère.

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