Nos Maux

PROLOGUE ✔️✔️✔️

Trois ans plus tard,
Londres, hôpital psychiatrique.
03:12

Une seconde de plus dans cette pièce, attachée à ce lit, et je deviens folle. Les murs de l'hôpital psychiatrique sont imprégnés d'une odeur âcre de désinfectant, mêlée à une légère note de moisi. Les couloirs étroits résonnent des échos étouffés des pas des patients et du cliquetis des clés des infirmiers. Une lumière blafarde éclaire les lieux, créant une atmosphère oppressante et sombre. Les bruits lointains de chuchotements incohérents et de pleurs étouffés s’ajoutent à l’ambiance lourde et troublante de cet endroit.

Mes mains tremblent, mes yeux sont rouges, et la tristesse qui m'envahit se mêle à une crise d'anxiété qui vient de se déclencher. Si seulement j'avais une petite dose de cocaïne, tout cela s'arrangerait, je pense, clignant plusieurs fois des yeux pour dissiper les larmes prêtes à s'écouler.

Je m'abandonne sur le sol glacé, ne retennant plus mes larmes. Le goût salé qui envahit ma bouche amplifie ma frustration.

Comment ai-je pu tomber aussi bas ?

Lorsque le bruit de la porte qui me retient prisonnière résonne dans la pièce, je demeure allongée, mes cheveux masquant ma vue.

Les pensées tourbillonnent dans ma tête, mélangeant frustration et espoir fragile. Une partie de moi espère pouvoir sortir un jour de cet endroit, mais à quoi bon ? Ma vie normale n'a plus qu'un nom depuis longtemps.

Pourtant, chaque seconde qui passe me fait douter un peu plus de ma santé mentale. Je sais que je ne suis pas comme toutes ces personnes ici. Je dois juste trouver un moyen de guérir mes maux.

_Je ne suis putain pas folle, je vous le promets. Ne me faites pas de piqûres, pleure-je à l'écoute de l'ouverture de la porte, sachant pertinemment que cela ne changera pas mon sort.

Le silence règne dans la pièce et je ne comprends pas :
Un

Deux

Trois

Quatre

Cinq

Et

Six pas.

L'air est chargé d'une tension palpable, comme si le monde entier retenait son souffle. Je peux sentir mon cœur battre à tout rompre, un rythme désordonné qui accompagne mes pensées tourmentées.

Je me remémore les événements qui m'ont conduit ici, chaque souvenir étant une pièce du puzzle complexe qu'est devenue ma vie. Les décisions que j'ai prises, les visages que j'ai croisés, tous gravés dans mon esprit comme des ombres insaisissables. Comment ai-je pu en arriver là ?
Comme une réponse qu'on a sur le bout du nez, mon cerveau me répète sans cesse la question mais je n'y trouve jamais de réponse.

Les souvenirs affluent – des rires partagés, des promesses échangées, la trahison et finalement le décès qui m'a laissée seule face à mes démons. Je ferme les yeux un instant, espérant chasser ces images, mais elles reviennent toujours, inévitables.

_Comment avez-vous pu tomber aussi bas Hiddleston?
La voix cristalline résonne dans la pièce apportant une lueur d'espoir dans l'obscurité qui m'entoure.

Je ne relève néanmoins pas le visage tandis que mes larmes s'intensifient; pourtant cette personne venait de me poser une question que je me pose depuis bien longtemps.

_Parlez-moi Hiddleston, ou restez silencieuse mais s'il vous plaît arrêtez de pleurer.