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– Alors ? demanda l'homme.

– Il arrive, répondit la femme.

– Il est fiable ?

– J'en sais rien. On verra bien. On n'a pas trop le choix, de toute façon.

L'homme hocha la tête. Il démarra le van et mit la radio. Il posa les avant-bras sur le volant. Il était fatigué. Les dernières semaines avaient été harassantes. Mais tout cela allait bientôt finir. Plus que quelques semaines.

La porte arrière s'ouvrit. Quelqu'un monta, tranquillement.

– Si vous voulez partir, c'est le bon moment.

L'agent derrière le volant se retourna. Dans l'obscurité du fourgon, il ne put distinguer qui était monté.

– On y va, ordonna l'autre, un sourire aux lèvres.

Elle avait consulté sa montre. 5 minutes et 36 secondes. Parfaitement. 294 détacha ses menottes, à l'aide d'une clé volée à un gardien. Les bracelets métalliques tombèrent lourdement sur le sol.

– Il y a des vêtements pour vous, dans le sac, dit la femme.

294 se changea. L'agent l'observa du coin de l'œil. Aucune forme de son corps ne laissait penser que 294 était de l'un ou l'autre sexe. C'était très troublant, ce corps mince, élancé, svelte. A peine musclé. Pas de forme.

– Vous essayez de voir quoi ? demanda 294 d'un air narquois.

– Rien.

– Je vous vois, vous savez.

Ce n'était pas possible. 294 avait le dos tourné. Pourtant, la femme n'insista pas. Elle se tourna vers la route.

Le conducteur arrêta le van quelques minutes plus tard. Les trois passagers sortirent et montèrent dans une voiture grise. 294, à l'arrière, ferma les yeux et les rouvrit lorsque la voiture s'arrêta.

294Où les histoires vivent. Découvrez maintenant