THE HUNGER GAMES: The parallel universe

Chapitre 1

Agenouillée dans les hautes herbes, j'attendais patiemment l'arrivée d'un animal. Le piège, constitué de cordes solidement attachées entre elles, était placé au pied d'un grand arbre à quelques mètres de moi. Il était assez bien caché pour qu'un lapin en pleine course ne le voie pas et s'accroche dedans. Je changeai de position alors que je commençais à avoir des fourmis dans les jambes et tendis le cou pour mieux voir. Toujours rien.

- Artémis ?

Je me retournai en pinçant les lèvres et fit signe à Anissa de se baisser. Mon amie leva les yeux au ciel et s'accroupit derrière moi. Tandis que je guettais le moment où le piège se déclencherait, elle protesta à voix basse.

- Sincèrement, tout ce cirque n'est pas nécéssaire. Je t'ai déjà dit que si tu avais besoin de quelque chose, je pouvais te le rapporter de mon district.

À mon tour de rouler des yeux.

- Merci mais on se débrouille, dis-je simplement.

J'avais refusé l'aide d'Anissa nombre de fois par fierté pour mon district. L'honneur était une notion très importante là-bas et je ne tenais pas à déroger à la norme. La tentation était pourtant forte lors des pénuries qui frappaient régulièrement la région.

Le District 9 était sans doute l'un des districts les plus rapides à décrire. Spécialisé dans le travail du bois, on entendait très rarement parler de lui. Il était placé à l'orée d'une forêt relativement dense, près de la ligne de chemin de fer aujourd'hui utilisée pour le transport du charbon, et c'était tout. Comme la majorité des habitants de Panem, j'étais née et avais toujours vécu dans mon district d'origine. J'avais grandi seule avec ma mère, mon père s'étant un jour volatilisé après s'être rendu au Capitole pour chercher du travail. On ne m'avait jamais vraiment expliqué pourquoi mais il paraissait que toute forme de communication entre les employés de la ville-centre et les autres districts était interdite. La seul chose dont nous étions sûres était que nous recevions une somme d'argent chaque mois parce que mon père travaillait au Capitole, nous savions donc qu'il allait bien. En tout cas ma mère n'avait jamais voulu en parler. Elle m'avait élevée seule comme si de rien n'était. À l'époque, avoir un enfant était tout à fait normal. Parce qu'à l'époque il n'y avait pas les Jeux.

Slap !

Le claquement sec indiquant le déclenchement du piège me fit bondir sur mes pieds. Je m'approchai pour constater la prise. Un énorme lièvre aux couleurs sombres pendait au bout de la corde. Je fermai les yeux un instant. Je détestais faire ça. La vision de l'animal sans vie, mort sur le coup, la nuque brisée comme le voulait le piège, me procurait toujours un pincement au coeur. Mais je pensai à la quantité de beurre et de sel que l'épicier nous échangerait contre ce lièvre et le détachai de la corde sans plus y penser. Anissa me tendit un sac et je mis l'animal à l'intérieur. Elle le balança sur son épaule et fit demi-tour.

-Prête pour le Reaping ? demanda-t-elle.

Je hôchai la tête, pas convaincue de ma propre réponse. Si j'étais prête... Non, je n'étais définitivement pas prête pour le Reaping qui se déroulait dans l'après-midi. Pourtant je la connaissais, la chanson. Une fille et un garçon âgés de douze à dix-huit ans étaient piochés chaque année pour représenter leur district, on les appelait les tributs. Ensuite, on envoyait ces vingt-quatre tributs dans une arène qui changeait tous les ans et on les laissait s'entretuer. C'était le principe des Hunger Games. À l'issue des Jeux, il n'y avait qu'un seul gagnant. Une manière pour le Capitole de montrer qui était le patron.

Mais moi, je n'étais pas prête pour ça. J'avais eu dix-sept ans cette année et c'était mon avant-dernière année d'éligibilité aux Hunger Games. Comme chaque année s'additionnait, mon nom aurait dû se trouver six fois dans les urnes du tirage au sort. On pouvait cependant acheter un supplément d'huile et de grains contre une entrée de plus aux Jeux. J'en avais déjà pris quatre. Chaque année, le nombre de tickets à mon nom augmentait et chaque année, j'étais encore plus terrorisée d'être choisie, de devoir quitter ma famille et mon district pour aller me faire assassiner dans les bois - si je ne mourais pas de mort naturelle avant.