𝗱𝗮𝗻𝘀 𝘂𝗻𝗲 𝗮𝘂𝘁𝗿𝗲 𝘃𝗶𝗲 - bokuaka

chapitre dix-huit.

Le reflet du générique de fin du film pouvait être vu dans les yeux d'Akaashi alors qu'ils défilaient le long de l'écran de son ordinateur portable.

Se reposant, il tendit la main et interrompit le film qui était à l'écran.

"Alors, comment c'était, regarder le film pour la millième fois?" Il y avait presque un soupçon de sarcasme dans sa voix.

Allongé à côté d'Akaashi, un Bokuto pâle et fantomatique sourit.

"... Bien ..." Bokuto recula et enfouit sa tête dans son oreiller. Il regarda dans la direction d'Akaashi. Il fallut un moment à Bokuto pour se concentrer sur lui.

Approchant son ordinateur portable, Akaashi passa son doigt le long du tapis de souris. Il regarda dans le coin inférieur droit de l'écran. 19 janvier, 18h40.

Akaashi fit une grimace solennelle et ferma l'ordinateur portable. Il bougea dans son siège et s'assit droit contre la tête du lit, puis baissa les yeux sur Bokuto.

Ses yeux fatigués étaient sur Akaashi.Il souriait.

Se forçant à un sourire, Akaashi inclina légèrement la tête.

"A quoi souris-tu?" Il tendit la main et toucha le front de Bokuto. Il était cool au toucher - plus froid que la plupart. Akaashi ne tarda pas à retirer sa main, mais il y parvint discrètement.

Il fallut un moment à Bokuto pour répondre, mais après un certain temps, il réussit quelques mots.

"... Merci..."

"Ne t'inquiète pas pour ça." Un sourire penaud enroula les lèvres d'Akaashi. "Je sais que tu aimes ce film." Il baissa les yeux sur Bokuto en disant cela, et détourna les yeux peu de temps après. Quelque chose lui disait que ces mots n'étaient pas destinés au film, mais Akaashi repoussa cette pensée.

Il se tordit le corps pour atteindre la boîte de Pocky qui était posée sur le comptoir. Il l'ouvrit et en sortit un.

"Tu en veut un?"

Bokuto hocha la tête et étira un bras tremblant. Akaashi le plaça entre ses doigts, et Bokuto rétracta sa main pour tenir le biscuit contre lui-même. Il le tint contre son nez avec une certaine difficulté et respira l'odeur de fraise, puis laissa tomber son bras. Il la toucha légèrement, la fit tournoyer en tremblant entre ses doigts et l'étudia, mais il ne la mangea jamais.

Akaashi remit la boîte sur le comptoir et souffla doucement.

"Tu sembles être devenu plus attaché à ce Pocky qu'a moi..."

Bokuto leva les yeux, surpris, et baissa les yeux sur la collation dans ses mains. Il fallut du temps aux mots d'Akaashi pour l'atteindre, mais quand ils le firent finalement, son visage s'illumina alors qu'il éclatait de rire.

C'était le son le plus faible qu'Akaashi ait jamais entendu.

"Ah, j'ai enfin dit quelque chose de drôle." Akaashi gloussa avec Bokuto, croisant les bras dans le processus. "Je t'ai dit que j'avais mes moments de temps en temps."

Le rire de Bokuto s'éteignit et il ferma les yeux.

"Rarement..."

"Donne moi encore du temps." Le gloussement d'Akaashi avait été traîné pendant quelques secondes de plus avant que lui aussi ne se calme.

Ils restèrent sans voix en compagnie l'un de l'autre pendant plusieurs minutes avant que Bokuto ne prenne la parole, sa voix sonnant comme rien de plus qu'un simple murmure.

"Keiji..."

Akaashi le regarda.

"M-hm?"

Bokuto avala sa salive et joua avec le Pocky dans sa main.

"Demande ... M-moi P ... Pourquoi j'aime tellement ... Cloud Atlas."

Perplexe, Akaashi dirigea toute son attention sur Bokuto.

"Très bien ... Koutarou, pourquoi aimes-tu autant Cloud Atlas?" Il regarda Bokuto attentivement, curieux de savoir quelle serait sa réponse.

Regardant Akaashi avec des yeux avides, comme si on lui avait posé la question de son plein gré, Bokuto répondit avec joie.

"A ... Alors tu ... sais dans le f-film quand ... Le ... Les personnages meurent dans une vie ...?" Il garda ses yeux jaunes fatigués sur Akaashi, attendant qu'il acquiesce. Une fois qu'il l'a fait, Bokuto a continué. "Eh bien ... je ... J'aime quand ... Ils se retrouvent ... dans une autre vie."

La voix de Bokuto était douce, maigre et sans force. Mais alors qu'il parlait de sa scène préférée, Akaashi pouvait sentir une puissante vibration venant de lui ... Une qui n'était pas là avant.

Un espoir.

"Ça me donne... l'impression que je vais avoir une autre vie ... Une au-delà de celle-ci ... Une qui est meilleure ... Où ... Où je peux réellement me réveiller ... et être avec toi ... toi ..." Un sourire joua sur ses lèvres pâles et fines. "Une où nous ... pouvons ... vivre dans ... des vies normales au lieu de ... vivre ... celle-là."

Akaashi ne trouva aucun mot à dire sur le moment. Il fixa Bokuto et ne put que hocher la tête avec ce avec quoi il pensait être d'accord. Il avait l'impression que tout l'air avait été expulsé de son corps par les mots que Bokuto avait prononcés.

De toutes les choses que Bokuto a trouvées les plus attachantes du film, Akaashi n'a jamais pensé que ce serait cela.

Gérant un sourire misérable, Akaashi se frotta brutalement la paume avec son pouce.

"Tu sais ... j'aimerais ça. Vraiment." Il parla doucement dans la direction de Bokuto.

"Moi aussi..." Les yeux de Bokuto ne quittèrent jamais Akaashi. Il le fixa attentivement et observa chaque mouvement qu'il faisait, au point que cela avait capté l'attention d'Akaashi.

"Pourquoi tu me regardes comme ça?" Ses yeux émeraude rencontrèrent des yeux dorés.

Bien que la question ait été posée clairement, Bokuto ne fit pas de bruit et ne bougea pas. Il continua à la place de regarder dans la direction d'Akaashi avec des yeux pleins d'espoir.

Après ce qui sembla être les dix secondes les plus longues de sa vie, un frisson soudain parcourut la colonne vertébrale d'Akaashi, provoquant la chair de poule sur sa chair. Il retint son souffle, puis recommença à demander.

"Koutarou ... Pourquoi me regardes-tu comme ça?" Il lui fallait chaque fibre de son être pour empêcher sa voix de trembler.

C'est alors que les yeux de Bokuto clignèrent en le faisant sortir de sa transe, et lentement mais sûrement, il bougea ses lèvres pour répondre.

"Juste ... Parce que ..." répondit-il sur ce qui ressemblait presque à un ton surpris. "Je ne ... Je ne voulais pas que tu partes. Parfois, quand je ... cligne des yeux ... tu n'es plus là ..." Bokuto frotta l'un de ses yeux, puis l'autre, et laissa tomber sa main ses côtés.

Akaashi essaya de cacher son froncement de sourcils. Ses yeux se baissèrent sur les mains de Bokuto. Ils étaient minces et osseux, et il pouvait voir ces veines bleues lisses s'enrouler sur les os sous sa chair.

Il tendit une main et prit celle de Bokuto dans la sienne.

La réaction automatique de Bokuto à la chaleur fut d'enrouler ses doigts autour de l'étreinte d'Akaashi. Il le regarda et expira doucement par le nez.

Akaashi croisa son regard, puis baissa les yeux.

"Ne t'inquiète pas. Je suis toujours là."

Bokuto hocha faiblement la tête contre son oreiller.

"Je suis toujours ... Ici aussi ..." Sa voix était plus faible qu'avant, si possible.

Akaashi hocha la tête, avec lui.

"Ouais. Tu es toujours là aussi ..."

Avec le peu de force qu'il lui restait, Bokuto rayonnait.

Akaashi souhaitait pouvoir faire de même.

Il pique un peu ce chap