CHAPITRE 1

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Les gens qui attendent les grands événements, les grands moments pour aimer ne savent pas aimer; ceux qui savent apprécier le peu et donner le peu qu'ils ont sont ceux qui connaissent réellement l'amour. En attendant le moment idéal pour prouver à ceux qui nous entourent qu'on les aime, on pourrait bien finir à ne jamais y arriver, car tout simplement l'amour est la petite attention que l'on apporte à ses amis, ses parents, ses proches... c'est le fait de les prendre dans les bras et les dire qu'on les aime, c'est leur demander s'ils ont passé une bonne journée et prendre le temps de les écouter raconter leurs aventures (qu'elles paraissent ennuyantes ou intéressantes)... Il y a tellement de petits gestes, de petits cadeaux pour prouver son amour à ceux qui nous sont chers que nous ne finirons jamais de les citer.

Dans la vie, si nous étions tous les mêmes le monde serait beaucoup trop ennuyeux. Ce sont nos différences qui font de nous ce que nous sommes et le besoin de fréquenter les autres, c'est ce qui fait l'originalité de chacun d'entre nous. Nous rencontrons des personnes souriantes et extraverties, qui n'ont pas peur de se faire des amis et aller vers l'inconnu, puis il y a aussi ceux qui préfèrent leur solitude, qui ne sont entourées que par leur famille et petit groupe d'amis, car pour eux être trop entourer est étouffante. Je fais bien partis de cette catégorie de personnes jugées trop réservées et trop froides, dites souvent de « mauvais caractère ». Nommée Kathiana Angélie Benthel, âgée de 18 ans, je vis avec mes deux parents au Canada depuis que j'ai l'âge de trois ans, ainsi que ma grande sœur, Marie Pauline Benthel, qui a aujourd'hui 22 ans. Ma mère, Agathe M. Benthel est âgée de 44 ans et mon père, Frantz Édouard Benthel, a 48 ans. C'est aujourd'hui son anniversaire (10 aout), lui et moi sommes nés le même mois. Parfois nous attendons mon jour (27 aout) pour le fêter ensemble, d'autres fois (surtout quand il est en voyage pour son travail), nous le fêtons nos jours respectifs.

Vivre au canada ne fait pas de nous des blancs, car tout simplement dans notre famille nous avons le sang du nègre qui coule dans nos veines. Mes deux parents sont haïtiens purs, ma sœur et moi sommes nées là bas. Après tant d'années à vivre dans ce pays inconnu, mon père a voulu nous naturaliser (ma sœur et moi) mais ma mère n'a pas été de cet avis, elle veut que cette décision soit prise par nous, car nous avons une terre propre à nous, elle refuse qu'il nous impose une autre. La seule fois que j'ai abordé ce sujet avec ma sœur elle m'a avoué quelle ne comptait pas le faire, parce qu'elle aime son pays (elle y a vécu six ans comparé à moi), elle y a passé une partie de son enfance et qu'elle aimerait y retourner un jour. De toute façon, moi aussi j'aimerais aller voir ce pays, son beau soleil, ses belles plages, boire ses noix de coco jusqu'à ne plus pouvoir respirer, visiter ses lieux touristiques, apprendre son histoire, faire connaissance avec ses nègres pour lesquels leurs ancêtres ont combattu et fait coulé leur sang pour leur liberté... Même si c'est avant de mourir, que Dieu m'accorde cette chance de poser mes pieds sur cette terre poussiéreuse et me laisser bercer par la chaleur de celle-ci. Presque toute notre famille vit là bas, certaines tantes savent venir nous voir, mais ne passent pas plus que deux ou trois semaines. Depuis ma connaissance avec quelques de mes petits cousins et cousines (depuis environ 5 ans), je n'ai plus posé les yeux sur eux (à part en photo). Il y a seulement Bella avec qui je communique, elle a 15 ans et a un téléphone, du coup elle me donne des nouvelles des plus petits. Il y en a d'autres que je connais que de noms, parce que ma mère n'a pas bonne relation avec eux, du coup je ne les ai jamais vus. Du coté de mon père, je ne connais presque personne, à part ma tante Phanie, car elle voyage beaucoup et a l'habitude de venir nous voir avec son mari et aussi son fils, Jeff, âgée de 20. C'est un cousin éloigné, car sa mère est la demie sœur de mon père du coté de ma grand-mère. Il ne me reste aucun grand parent du coté de ma mère, sa mère est morte depuis son jeune âge, quelques années après, mon grand père l'a suivi, car il ne supportait pas la douleur de la perte de sa femme. C'est le même cas du coté de mon père, mes deux grands parents sont morts, mais mon arrière grand mère est toujours là, ce qui est incroyable, elle a 104 ans, dans deux mois elle aura 105. Elle est bénie cette femme. Malgré la vieillesse elle ne souffre d'aucune maladie, elle vit et est en pleine forme, alors que de nos jours des enfants souffrent de mille et une maladie et meurent à cause de celles-ci. Ah! C'est la preuve que nous devenons trop méchants, c'est notre punition du Seigneur.

***

Ce matin, étant l'anniversaire de mon cher père, je me suis levée pour aller lui préparer un bon petit déjeuner. Par la suite, je sortirai avec ma sœur pour aller acheter un cadeau pour lui. Nous avions fait la réservation dans le magasin, il suffit d'aller le chercher. J'aime offrir des cadeaux a mes parents, déjà que je suis quelqu'un de froid, cela me permet de leur montrer que je pense a eux. Et, aussi, je me dis que parmi tout ce que mes parents font pour moi, je n'arriverai jamais à les payer; alors ce n'est pas à réfléchir à acheter un petit cadeau à ces gens que Dieu nous a donné pour s'occuper de nous. Et ceci, même si ce n'est pas un jour spécial, j'essaie de leur faire des petits cadeaux, selon mes économies.

Une fois le petit déjeuner prêt je vais réveiller ma sœur pour qu'elle aille se préparer, car cette fille doit passer presque deux heures dans la salle de bain par jour, (bon j'exagère, mais elle passe quand même beaucoup de temps). Après, je me dirige vers la chambre de mes parents pour aller les réveiller (avec le petit déjeuner de papa sur un plateau). Mais, à ce qu'il parait, ils étaient déjà debout, car j'entendis ma mère dire : « Elle est grande maintenant, je pense elle doit savoir la vérité. "

MA TERRE MON HISTOIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant