Le bruit du RER l'avait réveillé en pleine nuit. Accoudée à sa fenêtre, elle observait la rue devant chez elle plongée dans la quiétude de la nuit. Seul un vieux lampadaire clignotant éclairait le passage du train citadin. Il ne devait pas être plus de trois heures du matin. Les infimes bruits de la nuit et de la ville venaient s'infiltrer par l'ouverture de sa fenêtre.
Elle habitait à l'étage d'une vieille bâtisse, vestige d'un ancien temps oublié. Autrefois, elle devait être une charmante propriété, faite de brique d'un orange flamboyant entourée de verdure, au cœur d'une petite bourgade. Bien droite, elle devait se dresser, avec ces deux étages, imposante parmi ces semblables. Mais aujourd'hui, la verdure avait laissé place à des colosses fait de béton et d'acier aux milles petits yeux uniformes jaunes ou bleus. Au revoir sa grandeur d'antan, à présent, elle semblait si fragile et ridicule au milieu de ces mastodontes, comme affaissée sur elle-même. Elle n'était que craquelures, bosses et trous. Elle était déformée, défoncée, ternie par le temps. Son âge se ressentait à travers ces rides et ces cicatrices qui démontraient une longue vie agitée. Comment un lieu de vie, comme celui-ci, jadis noble et impressionnant, se retrouvait perdu dans cette immense fourmilière uniforme ?
Le ciel était d'un noir d'encre épais. Les seules étoiles aux alentours étaient celles provenant des fenêtres carrées des buildings qui encerclaient la vielle demeure. Une ambiance étrangement calme se dégageait de ce paysage surréaliste. Ces étoiles dénaturées semblaient s'étendre à l'infinis, suivant le chemin tracé par les rails du RER.
La chaleur du mois d'août se faisait encore sentir à cette heure-là. Une petite brise typique de cette saison venait souffler son air chaud sur son visage. Son corps dénudé recouvert d'un voile de transpiration fut pris d'un petit frisson. Un soupire s'échappa de ses lèvres. Des sentiments contradictoires de bien-être et de solitude vinrent se mélanger pour l'aspirer dans cette immensité apparente, la laissant pensante, toujours accoudée à sa fenêtre. Il ne devait pas être plus de trois heure dix du matin.
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Nouvelle : Pensée d'une nuit d'été
Short StoryDepuis pas mal d'années déjà, je me régale à lire des histoires sur Whattpad avec passion et envie. Aujourd'hui, je me suis dis pourquoi pas écrire. Je publie donc ce court texte pour avoir vos avis. Laissez vous tenter à le lire, il est très court...
