GABRIEL

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Je l'aimais bien, Gabriel. Dès que je l'ai rencontré, j'ai su qu'on était les mêmes. J'adorais quand il souriait et que ses joues se creusaient, laissant place à ses magnifiques fossettes.

Malgré son passé tumultueux, Gabriel était un homme épanoui.
Gabriel souriait beaucoup.

Je l'ai rencontré quand je suis entrée à l'université et il m'était rentré dedans parce qu'il courait, étant en retard pour son cours de droit pénal. Il m'avait aidé à me relever et à ramasser mes affaires. Nous étions ensuite aller en cours ensemble, vu que nous avions le même.

Oh, il ne s'était même pas excusé.
Il ne s'excusait jamais. Il disait toujours : << si tu t'excuse, tu vas t'en souvenir >>, alors il ne s'excusait pas et il me demandait de ne pas m'excuser.

Pourtant, je m'en souvenais, de notre rencontre. Mais Gabriel n'avais jamais tort, alors quand je lui disais que bien qu'il ne m'ai pas fait d'excuse, je n'avais pas oublié. Il me répondait que c'était simplement que je n'avais pas encore vécu mieux. Et c'était vrai ça, je le croyais.

Il disait qu'on pouvait toujours vivre quelque chose de meilleur qu'hier.
J'étais certaine qu'il avait raison, mais Gabriel avait toujours raison.

Mais il avait peur. Gabriel. Il avait peur de moi. Peur que je l'abandonne.
Alors il s'était un jour éloigné, je me souviens. C'était il y'a deux ans.
Du jour au lendemain, il avait demandé à changer de chambre et même de dortoir dans notre université. Sans aucune raison ni explication.

J'avais pleurer, il faut dire que je m'étais vraiment attachée à lui. Et savoir qu'il me fuyait, me faisait atrocement mal.

Il m'avait dit : " je ne vais pas m'excuser, parce que sinon tu vas t'en souvenir trop longtemps ", et il était parti avec sa valise.

Après ça, il avait disparu quarante huit heures, avant que, en me reveillant deux jours plus tard, je le vois assis au sol devant mon lit, la mine triste.

Je l'avais pris dans mes bras en m'excusant pour je ne sais quelle raison, mais il m'avait dit, comme toujours d'ailleurs, que je n'avais pas le droit de m'excuser.

Il m'avait dit qu'il avait voulu s'éloigner de moi pour ne pas que ce soit moi qui m'éloigne de lui.

Et je lui avais promis que je ne comptais jamais l'abandonner, mais il ne m'avait rien promis en retour.

Et aujourd'hui, c'était la quatrième année qu'on fêtait notre amitié. Mais, il n'y avait pas que de l'amitié. Gabriel, je l'aimais. Et il m'aimait aussi. Mais il m'avait aussi défendu d'en parler.
Une fois, je lui avais avouer, au beau milieu de notre chambre alors que le froid des premières semaines de l'hiver s'infiltrait à travers le bas de la porte. Il tremblait, je m'en souviens.
Mais je ne savais pas si il tremblait à cause du froid ou de ce que je lui avais dit. " Je t'aime " que je lui avais dit, en le regardant pitoyablement dans les yeux, à son entière merci maintenant qu'il savait qu'il ne me laissait pas indifférente.
Gabriel s'était fendu la poire, comme si je lui avais raconté une plaisanterie.
Je ne m'étais même pas senti offensée. C'était normal, je l'aimais, je n'arrivais pas à lui en vouloir. J'avais même fini par le rejoindre dans son rire.
Puis, je me souviens qu'il s'était progressivement arrêter de rire et avait posé sa main sur son estomac en grimaçant.

GabrielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant