Chap 1.

121 7 3
                                    

- Tu penses qu'à Dakar je ne vais pas étudier? Demanda-t-il à son papa

- Je ne m'inquiète pas trop pour ça. T'es plein de qualités le problème est que je n'ai pas trop de confiance à votre jeunesse.

- Maman m'en a déjà parlé, si toutefois tu veux que je reste, fais le moi savoir. Je respecterai ta décision.

- On verra fiston. Vas y on en reparle après...



Après sa circoncision, Cheikh Ibrahim est parti directement au DAARA, précisément à Touba pour faire ses études coraniques et il a bien maitrisé le coran. Ces 5 années sont loin d'être ses meilleures vécues dans ce monde. Il a rencontré pleine de difficultés là-bas et c'est ce qui a, d'ailleurs, fait de lui un garçon brave, déterminé et plein d'humour... Sa maman, connaissant les difficultés qu'un petit garçon peut rencontrer en se séparant de ses parents à bas âge, avait trop de peine pour lui. Elle pensait incessamment à son fils mais malgré tout, elle se raisonnait, elle se disait que c'était la meilleure chose pour lui et pour son avenir.

Son père quant à lui, faisais le brave, lui disait toujours : << Cheikh Ibrahim Diop, si tu veux vraiment revenir à la maison, il faut faire le nécessaire pour maitriser le coran. Tant que tu ne le fais pas tu ne reviendras jamais à la maison. Je te connais; tu es trop têtu et tu es capable de tenter de fuir mais tout cela sera tout simplement un temps perdu car je ne serai jamais clément ou tolérant envers ces genres de chose. Tout ce qui peut te sauver c'est que tu fasses le maximum pour maitriser le coran, ainsi tu vas rentrer à la maison ou à Dakar même si tu veux >>. Mais au fond de lui, son fils ainé lui manquait grave. Il avait envie de le retrouver le plus vite possible. il l'avait trop gâté.

Ibrahim n'avait pas trop de problèmes à s'adopter, après quelques petites bagarres, quelques querelles avec d'autres talibés, il a fini par s'accommoder. Il a vite compris la vie au DAARA, il a aussi vite su que s'il ne fait pas ce que son père lui a dit, il peut mourir là-bas sans rentrer. Son père ne badine pas avec ses paroles. Alors, il a vite mis le paquet et a travaillé durement.

5ans après son arrivée, il a maitrisé le coran, un jour inoubliable pour ce jeune garçon et ses parents. Issu d'une famille assez compliquée et critique, personne ne croyait qu'il allait réussir. Pourtant il est parti là-bas en même temps avec les fils de deux frères à son père mais y a que lui qui en est sorti aussi vite. Il faisait la fierté de sa mère surtout. Oui, sa mère était trop fière.

Ces moments ont coïncidés au mois de Mars, alors son père n'a pas jugé nécessaire de le récupérer instantanément, il attendait l'ouverture des classes prochaines. Ibrahim en a profité pour apprendre quelques livres qui parlent de la religion musulmane, d'autres de la charia...

Au mois d'octobre, il quitta son daara tristement, ce lieu, il le connaissait par cœur, en ce moment, mieux que la maison de son père même. Ses camarades devenaient des frères pour lui, il n'était plus pressé de les quitter. Mais désormais il n'avait plus rien à faire là-bas son temps est passé. Son professeur coranique était aussi très content de lui et il a formulé beaucoup de prières pour lui. Il quitta, le cœur lourd mais content de retrouver sa famille, sa vraie famille.

Il fut inscrit dans une école de franco-arabe où il a fait 4 ans. Oui il avait un excellent niveau en lecture arabe, il pouvait aussi lire le français. il a directement fait la classe de C1. Son parcours dans cette école reste inoubliable, il a fait un clean sheet on peut dire. De la C1 à la CM 2 il n'a jamais occupé un rang outre que 1er de sa classe. Sauf lors de son examen de CFEE où il s'est placé 2em. Mais disons comme tout enfant souvent très terrible, ses notes de conduite n'ont pas toujours été brillantes mais tous ses profs ont témoins sa bravoure et son amour des études.

Après l'obtention de son certificat, son père décide, pour la première fois depuis qu'il a quitté dakar, de le ramener dans la capitale sénégalaise pour passer les grandes vacances et retourner encore à Touba continuer ses études. Mais là, Ibrahim n'a pas voulu rentrer, il voulait rester dans sa ville natale. Il n'a pas fait la tête à son père non plus, il l'a discuté tranquillement avec lui :

-Papa, une fois à Dakar je veux vraiment me concentrer sur l'école française et continuer mes études là-bas.

son père ne dit rien, il l'a écouté calmement et semble réfléchir un peu. Mais Ibrahim a compris et lui a posé encore une question :

- Tu penses qu'à Dakar je ne vais pas étudier? Demanda-t-il à son papa

- Je ne m'inquiète pas trop pour ça, t'es plein de qualités. Le problème est que je n'ai pas trop de confiance en votre jeunesse.

- Maman m'en a déjà parlé, si toutefois tu ne veux pas que je reste fais le moi savoir. Je respecterai ta décision.

- On verra fiston. Vas y on en reparlera.



Ses vacances se passaient à merveille, il est retourné là où il connaissait, là où il est né et qu'il n'a plus posé pied depuis 9 ans ou plus. Il était content, vraiment très content. Ses retrouvailles furent un réel plaisir. Au deuxième mois de ses vacances, son père accepte finalement qu'il reste étudier à Dakar. Il lui prévient qu'il n'aura pas du tout l'indépendance de faire ce qu'il veut, trainer etc. Mais par réplique Ibrahim aussi l'a fait savoir que tout ce que tu veux mais pas le foot. Sa mère, elle reste à Touba mais ne s'inquiétait pas sachant qu'il est entre les mains de sa sœur et vit avec ses cousins et cousines. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de le sermonner.

Il commença à étudier d'abord dans une école privée (6em), puis au CEM, jusqu'au BFEM. Il travaillait toujours avec abnégation tout le monde pouvait s'asseoir sur une table et dire qu'il est très sérieux et il est travailleur. Il était très bon en français, excellent en Anglais, HG, EPS et Arabe, assez bon en maths. Disons un élève satisfaisant très doué. Au BFEM il fut le premier du centre, gagnant ainsi la confiance de toute sa famille du coté de sa mère. Son père aussi demeurait très fier et adorable avec lui. Il commençait à voir que ce qu'il voulait pour son fils, tout était toujours en cours d'exécution. Il est aussi très pieux, chose qui intéressait plus son père que toute autre. Sa famille, coté père reste toujours un peu jaloux de lui, du fait qu'il a surpassé certains de ses cousins. Mais il n'en a jamais fait cas. Il savait bien cacher sa déception, il savait aussi apparaitre à l'état zéro. C'est à dire il pouvait avoir mal mais apparaitre comme si de rien n'était.

comme tout jeune aussi il a découvert l'amour quand il était en classe de 5em, c'est tout naturel surtout que c'est un homme aussi. Mais cette page reste toujours floue en lui. Il était beau, gentil, adorable et taille exceptionnelle mais il avait toujours l'impression qu'il est difficile de l'aimer car sa déception dans sa première relation lui suivait encore. Il avait toujours peur de retomber amoureux, et c'est une chose très normale. De ce fait, il avait tout laissé de coté et se concentrer sur ses études.

Quand il fut orienté au Lycée, c'est là que sa vie commence à prendre tout son sens. Son coeur s'oriente, son esprit agit et ainsi son âme aussi grandit...

Heureux mais souffrant...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant