12.

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Je suis de retour dans l'appartement de Severus et me lève doucement pour aller dans la salle de bains. Je parviens à prendre une douche. Puis, j'enfile un boxer et jette un œil à mon reflet. Je vois les traces noires onduler le long de ma peau. J'effleure ma peau du bout des doigts. Est-ce que ça allait vraiment disparaître ? Je commence à avoir des doutes. Je détourne les yeux et me lave les dents. Je rince ma bouche et prends la serviette pour m'essuyer la bouche. Je sens mes jambes lâcher et je me retiens au lavabo pour éviter de tomber. "Sev'" appelais-je. Je sens que mes forces m'abandonne et Severus arrive juste au moment où je ne parvenais plus à me retenir. Il me rattrape de justesse et me soulève dans ses bras. "Tu as un peu trop forcé aujourd'hui. Il faut te reposer" dit-il alors qu'il me mène à mon lit. "J'aurais dû attendre un peu plus avant de t'emmener dans la grande salle." "Severus, tu n'y es pour rien. Et ça m'a fait du bien. C'est rien, je vais bien." Je vois bien que je ne parviens pas à le convaincre. Je soupire doucement puis me glisse sous la couette avec son aide. J'ai juste le temps de murmurer "merci". Me voilà dans les bras de Morphée. Stupide lionceau. Toujours à vouloir jouer les fortes têtes et les héros. Il est épuisé et d'ailleurs, il s'endort directement une fois que je l'ai installé dans son lit. Je me masse les yeux une seconde.

Je ne sais plus comment faire pour que son état s'améliore. Je suis au courant de ce que je suis censé faire mais je ne sais pas comment m'y prendre. Et d'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi .. il n'y a que cette solution. Lily a donné sa vie pour Harry. Et cet idiot en avait fait autant pour moi. Je n'aurais jamais imaginé cela possible. Surtout après toutes ses années à le descendre plus bas que terre. Et pourtant... Harry semble éprouver des sentiments à mon égard au point de risquer sa vie. Je me surprends même à penser alors qu'il dort paisiblement qu'il est mignon ainsi. Depuis plusieurs jours, je me sens de plus en plus attiré par mon élève. Je sais que c'est pas une bonne chose. Je ne devrais pas. Sauf que Potter me fait plus d'effets que je ne veux bien l'admettre. Et Dumbledore ne semble même pas contre cette idée saugrenue. En attendant, il est vrai qu'il a raison sur un point. Harry est majeur maintenant et donc libre de faire ce qu'il veut. Mais, je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est mal. Et je ne parviens toujours pas à comprendre ce qu'il peut bien me trouver pour ressentir des sentiments à mon égard. Je ne suis pas du tout habitué à ce genre d'attentions. Et de toute façon, lorsque le ministère apprendra qu'il est éveillé, ils m'enverront tout droit à Azkaban. Je ne suis qu'un simple espion, un mangemort et je ne mérite certainement pas l'attention de leur précieux héros. Je songe alors au baiser que Harry m'a donné ce matin près du lac et au fait que j'avais même prolongé. Je ne réalise pas encore ce qui s'est produit. Jamais je n'aurais cru que ce genre de choses pourrait se produire entre Harry et moi. Et contre tout attente, j'avais même apprécié. Et je culpabilise aussi d'avoir cédé à mon envie. Je n'aurais pas dû faire ça. c'est mal. C'est complètement immoral. Son père me tuerait sur place s'il était encore là et il aurait raison. Je chasse tout cela de mon esprit et m'assure que Potter est bien sous sa couverture puis je me rends dans le salon et me sert un verre de whisky pur feu et commence à corriger quelques copies. J'ai pris un peu de retard ces derniers jours. Faut dire que j'alterne entre les soins de Harry et ses cours particuliers pour qu'il ne prenne pas trop de retard. Je me concentre sur les copies de ces cornichons sans cervelle tâchant d'oublier les images du lac qui ne semblent pas vouloir quitter mon esprit. Je pousse un juron et avale mon verre rapidement. Je n'ai clairement pas envie de m'occuper de ses satanées copies. Je soupire et me sert un second verre.

On frappa à la porte au même moment. Je grogne et laisse la porte s'ouvrir d'un mouvement de la main et Dumbledore entre. Comme c'est étonnant. "Albus.. que me vaut le plaisir de votre visite?" marmonnais-je. "Un verre?" ajoutais-je, en levant les yeux sur lui. "Severus.. je venais voir si tout allait bien pour vous. Je vous ai trouvé fort distrait ce midi.. ça ne vous ressemble pas." Je soupire. Ce vieux fou a l'art de tout deviner et c'est agaçant au final. "Je ne vois pas du tout ce que vous voulez dire." Je bois une gorgée. "Vraiment? Allons Severus, je vous connais bien depuis le temps. Vous êtes préoccupé, comme maintenant." Je fais apparaître un autre verre et sers Dumbledore puis lui tend celui-ci qu'il prend entre ses doigts. "Oui, je suis préoccupé par le fait que je vais bientôt finir à Azkaban étant donné que Potter est réveillé et que ça n'est qu'une question de temps avant que le Ministère ne soit au courant."

"Ils ne vont emmèneront nul part tant que je serais là. Et puis, Harry a besoin de vous, ne l'oubliez pas. Son état de santé est lié à vous." "Albus, vous croyez vraiment que ce sera ainsi éternellement? Je veux dire... Harry ne va rester en vie que si.." si je cède pensa t-il. Severus réalise qu'il a dit Harry et non Potter devant Albus et il termine son verre d'une traite. Par Merlin, il disjoncte complètement. Albus eut un sourire amusé sur les lèvres. "Vous vous voilé la face, mon garçon... Et je pense qu'il faut que vous cessiez un peu de vous préoccupez des autres. Je vous le répète, il est plus que temps de penser à vous et à votre propre bonheur. Cessez de vous préoccupez de ce qu'on pourrait bien dire de vous.. Harry se moque bien lui-même de ce qu'on peut dire à son sujet depuis toutes ses années. Il n'y accorde pas autant d'attentions. Faites-en autant, vous verrez, ça ira beaucoup mieux ensuite."

Plus facile à dire. Je me sers un troisième verre pour la peine. Je fais mine de reprendre mes corrections sans intérêts espérant que le directeur s'en aille. Mais, je crois que c'est peine perdue. "Si vous êtes venu voir Potter, il s'est endormi." Finis-je, par ajouter. "C'est vous que je suis venu voir. Cessez votre jalousie." Je relève les yeux sur lui - Pardon ? Ai-je bien compris ce que vous venez d'insinuer ? Albus éclate de rire et je lève les yeux au ciel. Par Merlin, il ne s'arrange pas avec les années. "Un bonbon au citron?" - Sans façon. Y a t-il autre chose Albus? J'ai du travail en retard, je n'ai pas le temps. "Pardon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps... Nous discuterons plus tard" c'est ça... Il peut toujours rêver. Je n'ai rien à dire et surtout pas le fait que je commence à divaguer au sujet du jeune garçon endormi dans la pièce voisine. Je rajoute simplement : - Potter est exténué de sa virée du matin. Il est plus sage qu'il mange ici ce soir. "Sans doute est-ce plus sage, effectivement... Mais, il semble que ça lui ai fait du bien également de prendre l'air et devoir ses amis." Je me raidis à sa phrase. Nous a t-il vu? Est-ce un hasard ? Par Merlin ne me dites pas qu'il sait. Je prends une nouvelle gorgée. "Soyez moins dur envers vous-même" Il n'attend pas de réponse, il s'en va. Ça m'arrange.

Je me réveille en sursaut couvert de sueur. Je tremble comme une feuille. J'allume la lumière d'un sort et ne voit pas Severus. Ça ne veut rien dire ... N'est-ce pas ? Pourtant, la panique me gagne et je fais pour me lever mais je n'ai pas de force et tombe sur le sol. Et merde! Mais, le bruit à alerter mon professeur, il m'aide à me relever. -Qu'est-ce que tu fabriques ? Dit-il d'un ton un peu brusque et je sens une odeur de Whisky pur feu. "Désolé", dis-je, piteusement. "J'ai fais un cauchemar... J'ai juste eu peur qu'il soit... Réel" - Tout va bien... Y a pas de raison de paniquer. C'était un cauchemar. Est-ce que tu veux en parler? "Non, je préfère oublier." Je me pose sur mon lit et me sens gêné. Je suis aussi soulagé que Severus aille bien. Ma hantise ne s'est pas réalisé. Il était toujours avec moi, à Poudlard.

Je me réinstalle dans mon lit mais je sais que je n'arriverai pas à redormir. Pas dans l'immédiat. "Est-ce que tu veux bien rester près de moi, Severus... Le temps que je m'endors, s'il te plaît" - Bon d'accord. De toute façon, je n'ai pas la motivation nécessaire pour m'occuper de mes copies. Je souris en coin alors qu'il éteint et que je l'entends virer ses vêtements. Je me sens frémir en imaginant Severus nu comme un vers. "Merci" finis-je par chuchoter.

C'est Le Début De La Fin...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant