« Dans le noir, existe notre secret »

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Sortant de ma chambre en catimini, il me fallut un certain temps avant d'atteindre le bout du couloir... Peut-être était-ce parce que je stressais trop, ou encore parce que j'essayais d'être au plus discret possible... Mais cela devait être dû au fait que je faisais attention au moindre bruit. Une fois la porte qui était ma cible atteinte, je fis en sorte d'être au plus discret possible, en toquant trois petits coups, avant de compter jusqu'à cinq, et d'en donner un quatrième. Dans la pièce, quelque chose sembla bouger avant que des pas ne se rapprochent finalement de la séparation boisée.
- Et la mort s'était enfuie dans un immense tunnel... entama faiblement une voix qui, à cette simple phrase me fit sourire.
- Un chemin dissimulé qui permettait de voir l'éclat de la lune, terminais-je simplement.
La porte se déverrouilla en un faible cliquetis avant de s'entrouvrir, me laissant juste ce qu'il fallait d'espace pour me faufiler à l'intérieur de la pièce plongée dans le noir. La personne qui me faisais face, de deux ans mon cadet, et de deux pouces plus grand que moi referma le battant avant de remettre le verrou en place, pour finalement me prendre dans ses bras .
- Tu n'as réveillé personne? susurra-t-il doucement en nichant son crâne dans mon cou.
- Je ne pense pas...
Un long frisson couru mes cervicales comme son souffle, léger et chaleureux les englobait délicatement. Esquissant un léger sourire, j'effleurais d'une phalange son sternum, au travers de son sweat, le faisant soupirer faiblement.
- Tu m'as manqué... soufflais-je, d'une petite voix, en entourant sa taille de mes bras.
- Toi aussi...
Raven s'écarta à peine, caressant ma pommette du pouce avant de prendre mes dents en otage, sa main libre venant cajoler ma nuque sous mon écharpe tandis que je répondais à son baiser avec une certaine note de tendresse. Un faible gémissement trahit mon ravissement à retrouver sa présence, aussi plaisante que troublante fut-elle. Sa langue happa la mienne en un ballet à la douceur mensongère, peu à peu remplacée par la fougue de notre envie partagée. Sa main à ma nuque chuta jusqu'à mes hanches, faisant frissonner mon corps d'une douce anticipation alors qu'il m'entraînait sans précipitation aucune en direction de son lit... Nous aimions bien trop prendre notre temps avant de passer à l'acte, et dans un sens, cela nous facilitait cent fois la tâche, quand quelqu'un se levait la nuit.
- Tu as fait quoi aujourd'hui? murmura-t-il en s'écartant, me laissant difficilement reprendre mon souffle tandis qu'il faisait de même.
- J'ai passé l'aprem avec Palette... Et toi?
Un faible grognement lui échappa, comme il me laissait tomber en arrière sur son lit, s'installant au-dessus de moi, un genou appuyé entre mes jambes à la manière d'un appui, puisque son équilibre était réellement pourri.
- Pourquoi tu le vois encore? marmonna-t-il sur un ton de reproche, me fusillant du regard.
- Parce qu'il reste mon meilleur ami... Je ne te dis rien, quand toi tu vois Blueprint, et pourtant tu sais ce que j'en pense.
- Ce n'est pas la même chose. Je ne suis pas sorti avec, moi.
Il avait rétorqué cela sur un ton faussement moqueur, tout en glissant une main sous mon t-shirt, pour venir effleurer la désagréable cicatrice que je gardais de l'année dernière, me faisant frissonner, autant de plaisir que de dégoût... Une marque dû à une erreur, pour la mauvaise personne.
- Non, encore mieux, il essaie une fois sur quatre de coucher avec toi.
- Goth... Tu sais bien que c'est toi que j'aime, soupira-t-il faiblement, me faisant secouer doucement le crâne.
- Je sais... Désolé, je m'inquiète trop...
Preuve à l'appui de mes mots, ses dents vinrent cueillir les miennes en un tendre baiser. Cette fois, pas destiné à m'exciter et me donner envie de coucher avec lui, mais bel et bien à me rassurer et me montrer qu'il m'aimait. Un faible ronronnement naquit de ma gorge tandis que je répondais à son baiser, passant mes bras autour de sa nuque tout en répondant à son baiser, avec autant de douceur que possible, rassuré par sa simple présence. Ça avait commencé comme ça, entre nous. Après ma rupture avec Palette. Je sanglotait, caché dans un lieu que je pensais être seul à connaître, et il avait fini par me rejoindre, par m'enlacer et finalement m'embrasser.
- Est-ce que tu es heureux, avec moi? murmura-t-il soudainement, me sortant de mes pensées tout en venant s'allonger à mes côtés.
Son ton, plus que la question qu'il venait de me poser me fit doucement frissonner tandis que nous nous installions correctement dans le lit, nous enfouissent sous les couvertures avant que je ne me glisse dans ses bras, posant le crâne sur son épaule en inspirant longuement son odeur.
- J'ai toujours était apaisé avec toi, et depuis que nous sommes vraiment ensemble, je suis l'être le plus heureux du monde, rétorquais-je d'une voix douce et aimante, tout en effleurant sa nuque d'une phalange.
Un faible sourire étira ses dents sans qu'il ne dise rien, se contentant de me serrer dans ses bras un instant avant de décider de passer aux choses sérieuses, prenant possession de mes dents tout en passant au-dessus de moi, m'arrachant un éclat de rire, avant que sa main ne passe sous mon t-shirt, me faisant gémir faiblement, ses phalanges courent sur la surface lisse des os de ma cage thoracique, esquivant soigneusement l'immonde cicatrice que je portais. Un fin sourire étira mes dents alors que d'un mouvement habile, je faisais disparaître son haut, le mien suivant rapidement, sans un mot. Nos regards suffisaient, Raven lisait en moi comme dans un livre et l'inverse était tout à fait valable. Nous avions appris à nous connaître avant même d'apprendre à nous aimer... C'était un peu ça, l'avantage d'être frère, en fin de compte. Mais pour le moment nous n'étions plus frère, mais bel et bien amant, et ses mains sur mon corps commençaient sérieusement à me faire tourner le crâne. Tandis que les miennes glissaient de ses omoplates à ses côtes, puis sur sa colonne, en une légère griffure, le faisant se cambrer, pour finalement venir câliner avec une douceur factice les os de son bassin.
- T'ai-je donc tant manqué, mon ange? fredonna-t-il en s'écartant à peine, avant de se redresser en changeant de position, se glissant entre mes jambes pour s'asseoir sur ses talons, me faisant frissonner.
- Tu me manque toujours... susurrai-je en me redressant à mon tour, venant chercher ses dents.
Car en réalité, le sexe à nos orbites n'était qu'un plus, nous passions plus de temps à nous embrasser, nous câliner, et flâner en tête à tête qu'autre chose. Quand tombait la nuit, notre couple vivait. Bien sûr, nous savions ne pas avoir réellement besoin de nous cacher, mais la peur du jugement restait bien présente. Le problème n'était pas notre relation homosexuelle... Nous avions deux pères... Mais bien le côté incestueux de celle-ci.
- Mmh... Arrête de te prendre le crâne chaton...
- Pardon, pardon... Nous avions mieux à faire, oui.
Un rire commun nous échappa encore, tandis qu'il me repoussait contre le matelas, me faisant frissonner, sa main glissant sur ma colonne pour venir pianoter sur les os de mon bassin, me faisant fermer les orbites sous l'attente, avant que je ne sente mon pantalon de pyjama disparaître, libérant mon membre dont je n'avais pas encore remarqué la présence. Comme à l'accoutumé, une pointe de gêne envahi mon âme, alors qu'il l'effleurait en une légère griffure, du bout d'une phalange sur toute la longueur, me coupant le souffle. Sa main vint finalement se poser à la base de ce dernier, et elle entama un lent mouvement de va et vient, tandis que je le sentais glisser et s'écarter légèrement, jusqu'à ce que son souffle chaleureux n'englobe l'extrémité de mon sexe, me faisant trembler. Sa main descendit, et sa langue dessina une courbe légère sur mon membre, faisant naître un faible gémissement comme il me prenait en sa cavité buccale, laissant entendre un léger son de satisfaction.
- J-Je... suis censé rester silencieux comment... quand tu fais ça..? haletais-je en serrant les dents, en le sentant reprendre le mouvement de sa main avec sa cavité buccale, tandis qu'il me regardait d'un air innocent.
Ce qui voulait très exactement dire qu'il n'en avait pas la moindre idée. Et la seule qui me paru viable, fut de me mordre le poignet quand son mouvement devenait bien trop plaisant, et plus il s'y amusait, moins mon esprit réussissait à rester intact, jusqu'à ce qu'il ne se redresse et n'écarte mon bras de mes dents, me permettant de reprendre mon souffle à peine quelques secondes avant de s'emparer de mes dents, me faisant ronronner tandis qu'il venait prendre possession de ma langue en un mouvement habile. Mais le peu de souffle que j'avais réussi à avoir m'échappa à la sensation d'une phalange contre mon intimité, qui en traçait le contour, de sorte à me faire comprendre qu'il ne risquait pas d'y aller directement, tandis que je me cambrais sous l'impatience. Impatience dont Raven s'amusa un instant, pour finalement s'introduire en moi, m'arrachant un geignement de douleur et de plaisir mêlé. Le second bien plus puissant que la première d'ailleurs, qui fini par rapidement disparaître, comme mon corps se détendait un peu plus, lui permettant d'en ajouter un second manquant de me faire gémir faiblement avant qu'un grincement caractéristique ne me face frissonner faiblement, tandis que mon frère posait un doigt sur mes dents. Entrouvrant les orbites, je fus directement happé par son regard de braiser, rassuré par son sourire chaleureux tandis qu'il se débrouillait sans que je ne sache trop comment pour maintenir son équilibre. Il s'était arrêté là, penché au-dessus de moi, un doigt sur mes dents tandis que deux autres, de sa deuxième main allaient et venaient au cœur de mon intimité, le silence imposé manquant de me faire geindre sous son regard amusé. Tout proche, dans le couloir, notre père se déplaçait, sans doute pour aller boire, ou recoucher l'un des plus jeunes. Tremblant, j'entrouvris les mâchoires, le suppliant du regard de m'embrasser afin de me faire taire. La situation aurait dû nous mettre mal à l'aise, nous faire nous arrêter, mais bien au contraire, et cela, nous le tenions de nos parents, le risque de nous faire prendre sur le fait nous amusait... Nous excitait. Ses dents heurtèrent les miennes comme j'écarquillais les pupilles à la sensation du troisième doigt glissant en moi, accompagnant les deux premiers, me faisant gémir à l'étouffée, d'une voix si faible, que seul Raven pouvait entendre, tandis que lui, il souriait tout en prenant ma langue en otage. Dans la pièce d'à côté, qui se trouvait être la salle de bain, le robinet s'activa, nous faisant savoir que notre père était en train de boire, et le faible gazouillis qui suivit, nous apprit que le dernier né de la famille de dormait pas non plus. Mais alors que j'allais m'écarter, au bout de quelques minutes, pour dire quelque chose, mon frère se retira soudainement, me faisant geindre d'incompréhension...
- Patience, chéri... patience, fredonna-t-il tout bas, sa voix presque couverte par le bruit de l'eau.
- Mais...
Ma phrase se coupa à l'instant même ou la présence imposante de son membre contre mon intimité me fit écarquiller les pupilles, sous le choc. Il le savait autant que moi, je n'allais pas pouvoir me taire s'il faisait ça, et les murs, plus ou moins fins, associés à l'ouïe fine de notre paternel risquaient grandement de nous porter défaut. Mais la lueur dans son regard me faisait clairement s'avoir qu'il s'en moquait, et qu'il me voulait maintenant. Alors inspirant longuement, je finis par fermer les orbites et hocher légèrement le crâne avant de sentir ses dents effleurer les miennes, puis son souffle se déplacer jusqu'à mon conduit auditif.
- Je m'en moque... S'il t'entend, murmura-t-il finalement après quelques secondes d'hésitation.
Entrouvrant les mâchoires pour rétorquer, mon avis changea en une fraction de seconde tandis que mes bras passaient dans son dos pour l'enlacer. J'enfouis mon crâne contre son épaule, inspirant longuement avant de bloquer mon souffle, espérant avoir un minimum de discrétion... Tout en sachant que ce ne serait pas le cas. Et effectivement, quand ses dents vinrent effleurer mes cervicales avec douceur, avant de les mordiller, tandis que je sentais son membre appuyer contre mon intimité avant de s'y glisser au plus lentement possible, je ne pus que me cambrer contre lui, en étouffant un geignement de plaisir, les dents serrées, tandis que les battements de mon âme accéléraient graduellement à son avancée. Quand enfin, Raven fut entièrement en moi, il m'embrassa l'épaule, puis la clavicule, avant de se passer le bout de la langue sur le tranchant des dents, prenant appui sur ses bras tremblants pour m'embrasser avec douceur.
- J'adore quand tu te cambres comme ça... susurra-t-il en effleurant ma pommette d'un pouce, la voix rauque et basse.
- Mmh... ta faute...
J'avais marmonné cela, sur un ton à peine boudeur, gêné par la remarque, malheureusement pour moi, mon frère n'était pas du genre à me laisser diriger, et mon ton lui déplu. Pas de beaucoup, juste ce qu'il fallait pour qu'il ne se mette en mouvement, me faisant écarquiller les pupilles peu à peu, tandis qu'un gémissement, bien plus sonore que les précédents naissait en ma gorge, pas même étouffé par ses dents alors que je sentais son regard peser sur moi, à la manière d'une enclume. Un regard aussi aimant que désireux, qui me donna l'impression, douce et agréable impression de fondre dans ses bras, comme il se penchait et reprenait appui sur ses deux mains. Un sifflement m'échappa quelques secondes après, alors que mes hanches se déplaçaient d'elle-même, sans même que je ne fasse exprès.Mouvement réflexe qui fut reprit par Raven, qui se retira lentement... Avant de revenir d'un coup sec, changeant le rythme, me faisant frissonner longuement sans que je ne fasse le moindre son,bien trop conscient de la présence de notre père dans la pièce d'à côté... Ce qui en somme n'était pas un détail pour nous arrêter ou nous déranger, mais notre jeu se basait là-dessus... Nous faire plaisir, sans être découvert, sans que personne n'entende rien,alors quand il se décida à se caler sur un rythme moyen, je ne pu que me blottir contre lui, l'embrassant pour me taire, écartant un peu plus les jambes pour lui offrir une meilleure profondeur... Chose dont il profita pleinement, m'arrachant un geignement que j'espérais faible. Il n'y avait pas à dire, Raven me rendait dingue. Qu'il soit le plus jeune de nous deux ne changeait rien au fait qu'entre nous,c'était bel et bien lui le dominant... Et surtout le meilleur pour nous trouver des excuses dans les pires des cas.
-J-Je...veux t'entendre...grogna-t-il en accélérant graduellement, me faisant me mordre la langue.
- M-Mais...les autres... tentais-je piteusement avant que l'air ne me manque, comme il atteignait un point précis, me faisant gémir en serrant les dents.
- Tu veux rire Goth? Je les emmerde les autres...
À peine eut-il dit cela qu'il s'y mit réellement, allant et venant en moi comme il ne se le permettait que rarement, quand nous étions dans l'une de nos planques, ou que cette maison était vide... L'un comme l'autre étant rare. Mon âme rata un battement... puis deux,et un troisième encore tandis que la vague de chaleur qui animait déjà mon corps prenait en intensité, me faisant me cambrer en cherchant un peu d'air. Mes mains sur ses épaules se serraient et se desserraient de manière spasmodique, il en fallait généralement peu à mon frère pour me rendre dingue. Paradoxalement, il savait comment faire... L'une de ses mains cajolant ma hanche, l'autre retraçant ma cicatrice en une légère griffure, jouant de sa sensibilité pour manipuler mon corps comme il le faisait toujours.Et comme il le voulait, finalement, je ne pus me retenir de gémir,faiblement d'abord, puis à hauteur du bien qu'il me faisait enjouant de son endurance. J'eus vaguement l'impression d'entendre quelqu'un s'étouffer quelque part, mais ce détail quitta rapidement mon esprit, bien trop noyé sous les sensations que les coups de bassin de Raven faisaient naître en moi.
-R-Raven..! finis-je par lancer en me sentant venir, sous son regard appréciateur.
-Viens chéri... Fait-le pour moi.
Il avait susurré, d'une voix rauque et profonde, qui m'électrisa instantanément, comme je pouvais sentir mon membre se tendre à l'extrême pour libérer ma semence, mon corps se cambrant et mon intimité se contractant autour de son sexe, le faisant gronder de plaisir tandis qu'il plaquait ses dents aux miennes, juste à temps pour m'empêcher d'être trop bruyant... Ce qui devait déjà être le cas depuis quelques minutes, malgré tout. Mais comme je pouvais m'y attendre, il ne s'arrêta pas, ralentissant à peine pour me permettre de garder l'esprit clair tout en me faisant me redresser lentement, jusqu'à me prendre sur ses genoux et gagner en profondeur. Ce fut, encore une fois, à ce moment-là, que ma perception du temps et de ce qui nous entourait vola littéralement en éclats, ne laissant apparaître plus rien d'autre que nous deux et notre débauche, le bien qu'il me faisait... Celui que je lui faisait... Un geignement plaintif, une plainte de plaisir naquit dema gorge à la sensation ravageante de l'orgasme parcourant mon corps, tandis qu'il me serrait contre lui, ses dents proches de mon conduit auditif me laissant entendre les mots doux qu'il me susurrait, et les décharges électriques de ses pénétrations me permettant, de manière inconsciente, de remarquer son rythme erratique et sa respiration inexistante, juste avant qu'il ne s'enfonce en moins en me maintenant contre lui, d'une habile pression sur mes hanches, ses dents mordants ma clavicule sans que la douleur ne m'atteigne, tandis qu'en moi je pouvais sentir son membre pulser,laissant couler sa semence au cœur de mon être sans qu'il ne desserre son étreinte d'autour de mes épaules. Au bout de quelques secondes, il me regarda droit dans les pupilles, quémandant un baiser à la manière d'un enfant. Baiser que je lui accordait avec douceur, moi-même en ayant autant envie que besoin le serrant dans mes bras en fournissant l'effort achevant de me soulever, le laissant glisser hors de mon intimité avant de m'écrouler sur son matelas,lui-même suivant le mouvement avant de se blottir contre moi,redevenant un instant mon petit frère.
-Tu...vas nous trouver quoi, comme excuse, là..? marmonnais-je en rigolant à moitié, un bras autour de sa taille tout en caressant ses côtes du pouce.
- Mmh...Aucune, c'est bien aucune, qu'est-ce que t'en pense?
Une légère grimace se dessina sur mes dents tandis que je prenais conscience de son sérieux... Mais l'idée de dire la vérité n'était pas pour me déplaire, et je commençais sérieusement à me moquer des avis... Mais le risque de nous faire virer de la maison planait encore, et c'était principalement, ce qui nous faisait nous taire.
-J'en pense que j'aimerai vraiment... entamais-je d'une voix douce avant de l'embrasser tristement. Mais s'ils nous foutent dehors, on va pas s'en sortir...
Il hocha le crâne, sans rien ajouter, se contentant de me serrer dans ses bras en prenant conscience de tout ce que cela pouvait impliquer,et quand bien même l'ambiance dans la chambre restait plaisante et légère, une fois endormi, cette peur sourde et malsaine que notre relation ne soit pas acceptée revint me hanter, sous forme de cauchemars plus déplaisants les uns que les autres. Au réveil,pourtant, je ne pu retenir un sourire attendri, observant Raven se frotter une orbite en m'observant, l'air ensommeillé, il se pencha et happa mes dents en un léger baiser, le genre de baiser si doux,qu'ils font fondre en quelques secondes à peine, avant de se lever et de mettre la cavité nasale dans son armoire. Toujours l'air endormi, il attrapa, par habitude, son sweat blanc et son jean de même couleur avant de piocher dans ses sous-vêtements pour finalement se saisir de sa cape.
-Mmh...T-shirt noir et jean noir, ça te va chéri..? marmonna-t-il avant de bâiller légèrement en me tendant une tenue complète...
-Nickel,merci.
Nous habiller ne nous prit pas plus de cinq minutes... Et en réalité,cela aurait pu prendre moins si Raven avait été un peu plus réveiller, terminant de nouer, pour ma part mon écharpe, et pour la sienne, les lacets de sa cape, côte à côte devant le miroir de son armoire, nous eûmes un temps de retard à l'entente du grincement de la porte de sa chambre, l'ombre caractéristique de notre père se dessinant dans l'encadrement de la porte sans le moindre bruit.Jusqu'à ce que mon regard ne croise le sien au travers de la glace.
-Ah. Vous êtes déjà réveillé? hasarda-t-il,comme surpris, tandis que je pâlissait à vue d'orbite.
- Ouais, pourquoi?
Le ton dégagé de Raven et son sourire, à peine visible et encourageant me permis de me ressaisir et de me retourner, grand sourire aux dents, sourire de façade. Comme à chacune des rares fois où l'un de nos pères nous avait trouvé l'un dans la chambre de l'autre les dix derniers mois.
-Salut P'pa, y'a un truc important aujourd'hui? fredonnais-je sous son regard blasé avant qu'il ne soupire longuement.
- Bon, ok... Vous voulez jouer la carte de l'innocence?
Il avait grondé cela en entrant dans la chambre, claquant la porte derrière lui tandis que son regard passait de neutre à menaçant,et glacial, nous faisant reculer immédiatement, autant mon frère que moi. Une vaguelette de magie émana du squelette en face de nous,drapé de sa cape caractérielle, laissant savoir qu'il était la Faucheuse... Nous laissent clairement comprendre qu'il venait d'isoler ma pièce, aucun son n'en sortirait... Ce qui n'était pas particulièrement rassurant.
-Vous comptez en parler un jour?
-Écoute, P'pa, je sais pas de quoi tu parles... entama mon frère avant de soupirer longuement.
- Va savoir... Le fait que vous couchez ensemble peut-être?!
Son ton de voix avait brusquement augmenté, me faisant sursauter et reculer à l'autre bout de la pièce, clairement tétanisé d'effroi tandis que Raven se décalait devant moi, son instinct protecteur jouant encore une fois à passer au-dessus de son instinct de survie.
-En fait, on couche pas ensemble, entama-t-il, me faisant écarquiller les pupilles. On sort ensemble, nuance.
-...
Notre père nous fixait du regard, tour à tour, en silence, ne laissant rien voir de ce qu'il pensait, ni même de ce qu'il allait se passer à partir de maintenant, et quand mon frère se tourna pour me rejoindre, je cru voir une lueur d'intérêt passer dans le regard de la Faucheuse nous faisant face, avant de me concentrer sur les bras tendu de Raven, et son sourire réconfortant... Lui aussi, il avait peur, mais il ne voulait pas le montrer, pourtant je le lisais dans ses pupilles. Cédant, je vins me blottir contre lui, nichant mon crâne contre son épaule en silence tandis qu'il refermait une étreinte chaleureuse et aimante autour de mes épaules, paraissant toujours plus adulte qu'il ne l'était réellement, et moi, toujours plus enfantin que je ne le serais jamais.
-Hey chaton... souffla-t-il en effleurant ma pommette d'un pouce comme à son habitude. Tu le sais que je ne te laisserai pas, hein? Que même s'ils sont pas d'accord, on restera ensemble, hmm? Dans cette maison ou à la rue... Je t'ai promis de toujours être avec toi, tu te souviens?
-O-Oui mais...
-Attendez... Vous en êtes venu à penser qu'on allait vous foutre dehors?
Cette fois, le ton avait été hébété, comme si notre père s'était attendu à tout, mais pas à ça. Tournant le crâne vers lui, je pu lire la surprise et le choc sur ses traits avant qu'il ne soupire et ne secoue le crâne.
-Deux secondes... marmonna-t-il en ouvrant la porte. Geno,tu peux venir s'il-te-plaît? Ravy' et Gothy' viennent de m'en sortir une pendable.
Notre deuxième père arriva, presque en courant, et je ne pus m'empêcher de me recroqueviller dans les bras de mon frère... amant et petit ami par la même occasion, ce qui semblait être problématique... ou non, je n'arrivais pas à savoir.
-Comment ça?
-Il sont peur qu'on les foute dehors, laissa tomber notre père, tout en finesse, faisant sursauter le deuxième.
- Mais il vous manque une case? Vous foutre dehors? Mais vous allez pas bien dans vos crânes?
Notre deuxième père avait enchaîné d'une voix suraiguë, celle qu'il avait quand il entendait quelque chose d'impensable, avant de nous fusiller d'un regard courroucé... Puis tout simplement déçu et vexé.
-On aurait simplement aimé être au courant... D'une autre manière,même si on s'en doutait et qu'on vous avez déjà surpris en train de vous embrasser... soupira-t-il finalement d'une voix douce, en arquant une arcade, nous faisant baisser le crâne, honteux. Par ceque sérieusement... Vous passiez votre temps à vous battre et à vous disputer, et vous pensiez qu'on ne remarquerait pas que du jour au lendemain, tout allait parfaitement mieux entre vous?
Raven grimaça avant de lever les pupilles au plafond, c'était un fait,avant qu'il ne m'avoue avoir développé des sentiments à mon égard,nous passions la plus grande partie de nos journées à nous disputer... Mais seulement quand l'un d'entre nous voyait quelqu'un d'autre. Le nom de ce genre de comportement? La jalousie,effectivement.
-En fait...
-Si vous étiez au courant, pourquoi vous nous en parlez que maintenant? lançais-je du tac au tac, surprenant mon frère et nos pères... Le courage et moi, c'était pas une très grande histoire d'amour.
-On attendez que vous soyez prêts à en parler...
-...Bon d'accord, et on trouvait la plupart de vos excuses mignonnes... Plus que de vous trouver à os enlacé dans le même lit, certes, votre pauvre papa a frôlé l'arrêt âmediaque ce matin-là...
Si le concerné remonta son écharpe au-dessus de ses dents, juste en dessous de son bug, pour cacher sa gêne, Raven lui écarquilla les pupilles, sous le choc, et moi... Je ne pus que me planquer contre lui, mort de honte, en ayant vaguement l'envie de disparaître sous terre à cet instant précis. Et comme d'habitude, qui était imperturbable? La personnification de la Mort elle-même. Notre paternel, Reaper, qui nous lançait un regard mesquin et moqueur, ce que je pouvais clairement identifier comme une vengeance.
-Attends... C'est la fois où on s'est réveillé couvert alors qu'à la base j'avais pas de couverture dans mon lit? Marmonna soudainement mon frère, pensif.
- Cette fois-là oui, sifflota notre père tandis que le second lui donnait un coup de coude dans les côtes.
- Mais... C'était au tout début ça... Non?
-Si, si... Notre deuxième fois...
Une seconde passa, puis deux, puis trois, avant qu'on ne se regarde,Raven et moi, après avoir replacé les choses dans le temps... Ce qui voulait donc dire... Qu'ils étaient au courant depuis un peu plus de huit mois... Le choc passa lentement, sans que nos parents ne disent rien, nous laissent prendre conscience peu à peu du fait qu'ils étaient Vraiment ouvert d'esprit. Un sourire timide naquit peu à peu sur mes dents,comme en effet miroir à celui qui apparaissait lentement sur celle de mon frère... amant et petit ami, plus précisément.
-Geno, ferme les orbites.
-Pourquoi?
La prévention de notre père avait suivit de peu le fait que Raven ne prenne possession de mes dents, me faisant fermer les orbites rapidement, sous une gêne légendaire alors que la Faucheuse explosait de rire, tandis que le Demi-Mort glapissait faiblement.Tendre, aimant, encourageant et rassurant, voilà ce qu'était le baiser qui commençait à devenir plus personnel que nous échangions avant de devoir nous séparer par manque d'air.
-J't'avais dit... que j'en serais capable, ronronna mon frère, taquin, me faisant grincer des dents.
- Ça va! J'm'occupe de tes tâches ménagères pour la semaine... Traître va.
-Oui mais tu m'aimes.
Il avait murmuré cela à mon conduit auditif, faisant soupirer nos pères de concert qui s'éclipsèrent rapidement en nous avertissant que le petit déjeuner était prêt et nous attendait. Alors on se permit enfin une chose dont nous avions envie : descendre déjeuner, son bras autour de ma taille et vice-versa. Comme un couple, et non des frères, le sourire aux dents, profitant du couloir vide pour nous embrasser quelques secondes, avant d'entrer dans la cuisine, en ignorant le regard plus que moqueur de nos frères et sœurs.

« Dans le noir, existe notre secret »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant