Je m'appel Achta , je vis avec mes parents à Ndjaména , la capital du Tchad. Aujourd'hui je vous livre mon témoignage et vous raconte mon terrible histoire que j'ai vécu depuis 9ans déjà.
En décembre 2010, j'ai été mariée un homme âgé de 23 ans alors que je n'avais que 12ans.
Mon mariage a été célébré à Ndjaména. Mes parents m'ont conduit chez mon prétendu mari à Koundoul, à quelques kilomètres de la capital.
Mes parents m'ont mariée à Souleymane sans mon consentement. Je ne l'aime pas et à cause de lui ,j'ai abandonné l'école. Obligée de me marier avec Souleymane, j'ai fuis trois fois de chez mon mari pour rejoindre mes parents à Ndjaména. Mais à chaque fois je fuyais , mes parents me ramenaient de force chez mon mari.
Ayant perdu espoir et me rendant compte que fuir chez mes parents n'était pas une solution, j'ai pris une destination inconnue. Toute seule ,j'ai parcouru plusieurs kilomètres à pieds sans aucun soutien.
En marchant à pieds, j'ai été retrouvé vers une localité située à 45 kilomètres de Mongo par une équipe de militaires en mission dans la zone.
J'ai été conduite à la Brigade de Mongo où j'ai tout avoué au commandant . ce dernier ayant suivi , a aussitôt convoqué mes parents ainsi que mon mari .
Suites aux différents échanges, Souleymane a déclaré être prêt pour un divorce mais à condition que mes parents lui remboursent tout ce qu'il a dépensé pour notre mariage à la hauteur d'un million de F CFa.
J'ai alors compris que ce sont les motivations financières qui ont poussés mes parents à me ramener à chaque fois que je fuyais mon foyer. Malheureusement, ce calvaire n'est pas terminé.
J'étais enceinte de 5 mois d'un homme que je n'aime pas. Que dois-je faire avec ce bébé ? Comment pourrais-je le voir si ce n'est pas pour me rappeler de ce passé douloureux ?
L'affaire a été conduite à la justice de mongo et tranchée partiellement. En effet, j'étais allé rejoindre mes parents à Ndjaména pour y accoucher. Après mon accouchement, soit le divorce sera prononcé, soit je pourrais rejoindre mon mari à l'âge de 18 ans selon ma décision.
Comme moi , Achta, des milliers de filles mineurs sont victimes de mariage précoce au Tchad , pour lequel elles sont obligées de vivre dans le silence en dépit des souffrance qu'elles endurent. Les victimes et leurs parents se réservent d'en parler et de dénoncer ces situations à cause de l'honneur, la préservation de la dignité de la famille et des pesanteurs socio-culturelles.
Après tout ce calvaire, j'étais retourner à l'école et tout allait bien. Je n'étais plus retourné chez mon prétendu mari , car mes parents ont compris vers la fin que je n'étais pas heureuse et que mon bonheur comptait à leurs yeux.
J'étais immédiatement retourner à l'école après mon accouchement. Mes parents ont acceptés de nous prendre en charge mon bébé et moi, ils ont même rembourser la moitié de la dote à la famille de Souleymane.
J'ai vécu un calvaire de 2 ans chez Souleymane. J'ai pris la ferme résolution de finir mes études afin de prouver à mes parents qu'une fille peut aussi avoir un avenir meilleur tout comme un garçon. Et ça sera à la fin de mes études que je me marierai si possible.
La vie m'a appris des choses .
Voilà qu'en 2020 que j'ai déjà 21 ans, je suis bachelière d'un baccalauréat de la série D . J'ai eu un garçon qui est aussi à l'école.
Je compte faire mes études en médecine au Burkina.
Tous ensemble luttons contre le mariage des enfants pour un avenir radieux.