Chapitre 1 (1ère partie)

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Voici Anna Hawkins

Bonne lecture à tous et bienvenue sur ma fiction

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Décembre 1897 ,

Anna Hawkins se tient debout devant la fenêtre de sa chambre, comme hypnotisée.A l'extérieur, la neige tombe sans discontinuitée, sans un bruit.

Bercée par la magie du spectacle, elle regarde avec mélancolie la Cinquième Avenue se recouvrir de son manteau blanc.
Une certaine frénésie semble s'y dégager , les passants affichent des mines réjouies, les enfants sautent dans les airs la bouche grande ouverte afin d'y avaler quelques flocons, et les commerçants accueillent avec plaisir leurs clients. D'ici quelques minutes la rue retrouvera son calme et deviendra silencieuse, chacun aura ainsi retrouvés la chaleur de son foyer, les festivités de Noël pourront alors commencer.

On dit souvent que la bonne humeur est communicative, qu'un simple compliment peut illuminer la journée de quelqu'un, mais ces adages ne s'appliquent pas pour Anna.
Cette époque de l'année, était bien loin d'être joyeuse, le réveillon de Noël allait être différent cette hiver, il ne serait plus jamais le même depuis que sa mère avait «disparue» dans les eaux froides et impitoyables de l'Hudson.

La mère d' Anna avait un don , elle pouvait rendre chaque événement des plus banales en une chose magique et inoubliable, au moment de Noël, l'hôtel particulier des Hawkins prenait alors des airs de fêtes .
Les poinsettias de leurs rouge flamboyant trônaient fièrement sur toutes les tables et consoles de l'appartement, un sapin volumineux était dressé dans le grand salon embaument le foyer d'une douce odeur de sève et résine.
Dans les cuisines , les domestiques s'affairaient à préparer des biscuits en tout genre, avec de délicieuses pointes de cannelle et de gingembre, qu'Anna affectionnait tout particulièrement. Alors, venait le soir du réveillon, un repas fastueux y était servi, les invités installés autour d'une immense table conversaient dans la joie et la bonne humeur . Et puis ,l'orchestre se mettait à jouer d'une musique entraînante , les hommes invitaient alors les dames à danser , et tout était parfait.

La seule personne à qui déplaisait ces fêtes,était Edouard Hawkins, le père d'Anna, un homme froid et distant obnubilé par une seule chose: son ascension sociale dans la haute société New-Yorkaise.
Mais à contre-coeur il s'adonnait à ces «frivolités», afin de gagner la sympathie et le respect de l'élite, il jouait beaucoup sur les apparences, et faisait tous les efforts nécessaires pour être poli et paraître distingué auprès de ses hôtes.
Son apparence et ses manières étaient savamment étudiées, son regard d'un bleu d'acier se voulait franc, mais la fine moustache qui recouvrait le dessus de sa lèvre supérieure rappelait tout de même une certaine rigidité.
Anna et ses proches connaissaient sa vraie nature. Sous ses airs sympathique, se cachaient un homme manipulateur et égoïste, il n'avait jamais vraiment témoigné quelques marques d'affections pour sa fille et pour sa femme.
Edouard, les évitait le plus possible, en s'enfermant durant des heures dans son bureau où il s'abrutissait de travail. Il considérait la famille comme une simple formalité, un homme se devait d'avoir une femme et des enfants, c'était seulement le cours des choses.

Mr Hawkins faisait parti de la caste «nouveau riche» l'industrialisation avait eu fort de lui , il possédait une immense manufacture de sidérurgie qui permettait la construction de chemin de fer.
Les nouveaux riches n'étaient pas forcement acceptés dans la bonne société new-yorkaise, on les affublaient de surnoms désagréables en les qualifiant d'arrivistes, d'opportunistes.
Se faire une place et un nom dans le monde était devenue le combat de sa vie, qui dans son sillage avait causé de manière improbable la disparition d'Elisabeth Hawkins, sa femme.

Ce Noël, promettait donc d'être différent pour Anna, car pour une fois ce fut son père qui se chargea de la liste des invités. Après l'avoir parcourue il y a quelques jours de cela, ce fut avec tristesse qu'Anna constata qu'il y avait définitivement rayé certaine personnes de la liste, de par leur statut social...tout bonnement remplacé par des noms qui lui étaient totalement étranger pour la plupart.
Mais elle reconnue tout de même certains noms pompeux d'aristocrates et de riche familles de Manhattan. Son père avait alors dépensé une somme astronomique, pour pouvoir répondre aux exigences de ses hôtes de prestige .
Anna avait été priée de se montrer souriante et aimable , en se parant de sa plus jolie toilette . Il était hors de questions qu'elle continue à porter ses horribles robes noires qui lui donnait un si vilain teint, pourtant elle ne faisait rien d'autre que de porter le deuil de sa mère.

Et en ce jour des plus sombre, elle arborait de manière tragique une magnifique robe rose en taffetas et en tulle, sa chevelure blonde avait été relevée dans un chignon simple faisant apparaître un cou gracile tout en révélant la douceur de son visage.

Soudain, un grattement à la porte se fit entendre avant même qu'Anna ne se retourne, sa fidèle domestique Nina avait déjà franchis la porte. Elle n'eut pas le temps d'essuyer les larmes qui coulaient le long de ses joues...

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 03, 2020 ⏰

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