Real Dakar

Le fameux appel

DAKAR, ÉCOLE SACRÉ-COEUR, 17H

Debout seul dans une foule de personnes, j'attends qu'on crie mon nom pour me dire que j'ai eu mon bac. Il faisait très chaud, et avec ceux qui pleuraient ou criaient de stress, je me sentais étouffé. À cause du fait que je n'avais pas vraiment beaucoup d'amis, j'étais seul dans mon coin en regardant les autres se réconforter et se donner confiance. Je commençai à penser que ce n'était pas mal d'avoir de vrais amis en qui faire confiance. Mais je considérais toujours l'amitié comme quelque chose de frivole et insignifiant. J'ai toujours investi corps et âme dans mes études, donc je n'ai vraiment pas peur d'échouer. Tout ce qui m'intéresse, c'est d'avoir une bonne mention et d'être le premier du centre.

Quand tout le monde commençait à s'impatienter, un vieil homme avec un haut-parleur a crié :

"APPROCHEZ ! APPROCHEZ !".

C'était le président du jury, et il a commencé à citer les noms des candidats admis d'office en série littéraire. À chaque fois qu'il criait un nom, cette personne criait de joie. À la fin de la liste, les élèves littéraires qui n'ont pas entendu leurs noms ont commencé à pleurer, à piquer une crise ou même à s'évanouir. Vint ensuite le tour des scientifiques, et j'étais très pressé d'entendre mon nom en premier. Mais soudain, mon sourire s'est figé lorsque j'ai entendu un nom différent du mien et un autre élève crier. J'ai senti comme un pincement dans mon cœur, et j'étais un peu frustré. Je me disais que qui que soit cet élève, il n'a pas fait plus d'effort que moi.

Pour me réconforter, je me disais que peut-être j'avais fait une erreur quelque part et que je serais deuxième. Mais malheureusement, comme si le destin me jouait un tour, j'ai entendu encore le nom d'un autre élève. Je commençais vraiment à stresser, et je me sentais un peu étourdi, mais je gardais toujours espoir. Et à mesure que le président du jury annonçait les admis et que je n'entendais toujours pas mon nom, je me sentais comme si j'avais une grosse boule d'angoisse dans ma poitrine. Ce sentiment grandissait, et je pleurais déjà comme un bébé quand la liste était sur le point de finir.

Alors que je perdais espoir, j'ai enfin entendu mon nom en toute fin de liste. Même si j'étais un peu soulagé de ne pas être ajourné, j'avais toujours ce sentiment désagréable dans mon cœur. C'était comme un mélange de honte, de frustration, de tristesse, de douleur et de regret. Je me sentais tellement gêné que la seule chose que je voulais était de vite quitter cet endroit.
Je me suis précipité pour sortir en bousculant les gens sur mon chemin, et j'ai fini par entrer en trombe dans une voiture garée devant la porte de l'école. C'était la voiture de mon père, et Saliou, notre chauffeur, était assis sur le siège conducteur.

"Hey petit patron, qu'est-ce qui se passe ? Tu ne l'as pas eu ?" a demandé Saliou en regardant mon visage déçu.

J'étais trop bouleversé pour lui répondre. Si j'ouvrais la bouche, je risquerais de pleurer. Comme s'il avait compris, Saliou n'a rien dit et a démarré la voiture. En arrivant chez moi, je suis monté directement dans ma chambre et je me suis enfermé à clé. J'ai immédiatement sombré dans un sommeil profond, peut-être que j'étais trop fatigué mentalement.

Quand je me suis réveillé, ma chambre était plongée dans l'obscurité. J'ai regardé mon téléphone et il était 22 heures. J'ai pris mon temps pour me lever et j'ai allumé la lampe. Ma chambre était très désordonnée et commençait même à sentir un peu mauvais. J'ai rangé mes affaires et j'ai essayé de nettoyer ma chambre du mieux que je pouvais, sachant que nous avions une femme de ménage qui s'en occuperait plus tard. Me sentant un peu plus réveillé, je suis allé prendre une douche. Propre et rafraîchi, j'ai quitté ma chambre et je me suis dirigé vers la cuisine car j'avais un peu faim. En descendant les escaliers, j'ai vu mon père sortir de la maison en trombe. En entrant dans la cuisine, j'ai vu ma mère faire la vaisselle.