Vendredi 23 octobre 2020

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Je voulais te dire que ça me fait mal à chaque fois que tu dis ça. Ce n'est sans doute rien pour toi, juste une vaste blague. Et j'en rigole. L'autodérision sinon quoi. Mais mon rire nourrit ma peine. Oh. Elle est bien cachée, tu sais. Tellement bien que j'ai mis du temps à la trouver. Et le soucis c'est qu'il n'y a pas qu'un seul toi. Tu penses peut-être que ce n'est rien parce que c'est ta vérité. Rien d'autres que des faits. Mais je ne te permets pas tu sais. Tu t'insinues dans ma tête. Tes commentaires noircissent mon être. Le pauvre n'y était pour rien. Le jugement paraît si naturel. Maintenant, à chaque remarque, je me braque et ne m'assume plus. Comme si j'avais toujours tout faux. Parce que je suis comme ci. Ou comme ça. Toujours trop mais pourtant jamais assez. Et encore si il n'y avait qu'un toi mais vous êtes une multitude de toi, et ça, ça empire le mal-aise, tu vois ?

Tu veux savoir ? C'est comme si j'étais des braises, mon tout formant un feu ardent. Sais-tu d'ailleurs combien de temps ça m'a prit pour réussir à l'allumer ? Pour réussir à crépiter ? À m'exposer ? Et tu es arrivé. Toi et toi. Toi, toi, toi. Tes paroles soufflent sur moi. Si le feu n'est pas encore éteint, il n'en est plus très loin. Parce qu'au début, on se défend. On rajoute sans cesse des branchages, on s'accroche au peu d'oxygène qu'il reste. Mais c'est usant. Sincèrement. Raviver sans cesse, toujours, encore. Qu'arrive-t-il quand on a l'impression de nager à contre courant ? On abandonne. Ok. On abandonne pas d'un coup. On lâche prise petit à petit. On s'essouffle, on étouffe en se demandant; finalement à quoi bon. On accepte. On prend fin.

Le pire étant que je suis sûrement un autre toi pour un autre je.

Étreignons la bienveillance.

Le silence des mots (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant