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Mes yeux s'ouvrent lentement et un mal de tête me prit. Ça m'avait fait vraiment mal. J'étais en train de découvrir mon entourage; une chambre qui m'était complètement inconnue. Mes yeux s'habituent lentement à la faible luminosité. Des dizaines et des dizaines de livres éparpillés partout au sol. Les volets étaient fermés, me privant de la seule lumière de la pièce. Je perdais mon regard dans la salle puis sursauta en voyant du mouvement.

Jimin.

Il était assis en tailleur face à moi et me regardait avec un grand sourire amoureux.

Et c'est à ce moment-là que je remarqua que mes mains étaient attachées dans mon dos. Je voulus crier mais un bâillon était dans ma bouche, j'étais complètement à sa merci.

« Tu as bien dormi ? » il m'avait posé cette question comme s'il me demandait si j'avais passé une bonne journée.

Je comprenais petit à petit la situation et mes yeux s'embuèrent de larmes. Comment j'avais fini là ?

« Non... » il s'en voulait de me voir comme ça « N'ai pas peur, je vais rien te faire je te le jure... »

Je ne voulais pas m'arrêter. Mes yeux ainsi que mes joues commençaient à me piquer à force de pleurer et Jimin semblait complètement paniqué. Comment voulait-il que je réagisse ?

« Non...s'il te plaît, ne pleure pas... » sa voix était habituellement douce et rassurante mais dans cette situation elle n'était pour moi que plus inquiétante.

Il se mettait à genoux en essayant de me frotter les bras ou me caresser la joue pour me calmer, il s'agitait dans tous les sens, bref, il était en panique complète.

« S'il te plaît... »

Rapidement, ses yeux aussi se mirent à briller. Me voir pleurer le faisait pleurer aussi.

« Arrête de pleurer, s'il te plaît... » ses larmes coulaient sur ses joues rebondis et même si habituellement j'aime bien ses joues aujourd'hui, je les détestais.

« Chul... »

Il passait brièvement sa main sur son visage pour s'essuyer les yeux avant de caresser mes pommettes de ses pouces pour me calmer aussi. Je ne voulais pas qu'il me touche, je me mis à pleurer plus fortement et j'avais du mal à respirer, ma bouche était hors service et mon nez commençait à goûter. Je tentais de parler pour lui demander de s'éloigner, en vain.

« Non non non, Chul calme toi... » sa voix trahissait son incompréhension mais aussi sa douceur.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, il était extrêmement doux dans ses gestes et c'est ce qui me perdait. Il m'avait emmené ici mais était gentil ? C'était complétement contradictoire.

Je finis par arrêter de pleurer, non pas car je m'étais calmée, juste car je n'avais plus de larme. La fatigue commençait à se faire sentir dans mon corps et je ne voyais plus très clair à cause des gouttes dans mes yeux.

Malgré tout, je vis très bien Jimin s'avancer d'un pas hésitant vers moi pour m'embrasser le front. Il m'a ensuite pris dans ses bras puis plus rien.

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Je sentais quelque chose d'incroyablement doux et chaud tapoter ma joue et je me risqua à ouvrir les yeux. Pendant un instant, je ne me souvenais plus de la situation. Jimin était toujours là mais cette fois ci, il déposait de léger baisers sur mon visage, comme s'il avait peur de me déranger.

Il pose ensuite sa tête contre mon épaule où il soupire avant de faire d'invisibles cercles contre ma cuisse.

Il me prit l'envie de renifler, je ne saurais dire pourquoi mais je l'ai fait, ça lui a fait relever la tête. Il s'est alors éloigné de moi et m'a sourit.

Un sourire mignon, gentil, innocent.

Il ne correspondait pas à ce qu'il y avait en face de moi.

« Tu vas mieux ? »

Je ne fais rien, je n'avais même pas essayé de bouger ma tête pour répondre. Comment pourrais-je aller bien ? Je ne sais même pas où je suis.

Il fronce les sourcils. C'était la première fois que je le voyais contrarié.

« Tu sais, ça m'a beaucoup blessé quand tu m'as insulté tout à l'heure. »

Ce sujet, je savais qu'il allait arriver et ça me faisait peur. Je l'avais insulté comme jamais je ne l'avais fait et j'étais maintenant à sa merci, il pourrait tout me faire que je ne pourrais pas me défendre.

Il s'assied en face de moi, en tailleur, puis pose son menton contre la paume de sa main.

« Je pensais que tu m'aimais, que tu ne deviendrais pas comme eux. »

Je voulais m'excuser, pleurer, mais je n'en avais pas la force.

« Alors vas-y, insulte moi. » il me regarde dans les yeux « Vas-y »

Je voyais ses pupilles briller, il allait encore pleurer quand soudainement, il vrilla. Mes mains attachées dans le dos, il s'approche de moi puis s'assied sur mes jambes. Je panique et tente de crier mais le bâillon dans ma bouche m'en empêche.

« Allez ! » il crie faisant augmenter mes pleurs « Insulte moi ! Humilie moi ! »

Je fermais les yeux le plus fort que je le pouvais et tournais la tête. Lui, le petit garçon timide toujours au fond de la classe, était en faite complètement fou. Il m'arrache pratiquement le bâillon de la bouche, énervé que je ne réponde pas.

« J'aime quand tu m'insultes... » il parle d'une voix plus douce « S'il te plaît, parle moi... »

Je ne pouvais rien dire et puis, j'étais beaucoup trop effrayée pour tenter de ne serait ce qu'ouvrir la bouche. Maintenant que je pouvais respirer convenablement, j'avais perdu toute envie de parler.

« Insulte moi ! » son ton avait, encore une fois, complètement changé, il était maintenant énervé, son visage s'approche du mien « Dis moi que je suis une merde, que je mérite pas de vivre ! Tant que c'est toi qui le dit, j'aimerais. »

Il pose ses mains sur mes épaules et me secoue.

« Dis moi que je suis une petite salope ! Que je sers à rien ! Que je dois mourir ! »

Il se calme finalement et éclate en sanglot, moi aussi d'ailleurs, j'avais tellement eu peur. Il repose sa tête sur mon épaule et passe ses bras derrière mon dos pour m'enlacer fortement.

«T'es la seule qui m'aime ici, pourquoi tu m'insultes pas ? »

« J-je suis désolée... » est tout ce que j'ai pu dire

Je n'avais plus de force, j'avais peur, j'étais perdue, c'était horrible.

Il me serre plus fortement dans ses bras avant de me dire la phrase qui scella ma vie.

« Moi aussi, je suis désolé. »

GOOD LITTLE BOY ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant