Bouqui et Malice

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Le Baron de Ti Malice de Time is Money est un personnage de la pièce de théâtre LeGranlakouzen, qui voit 4 barons et une Madone des Zen disserter sur le "Maaal" haïtien,  sur les causes de l'échec haïtien qui sont pour eux, dans le désordre : le vodou, le créole, la démocratie, les zombis, la gauche, Aristide,  l'Haïtien qui n'a pas le sens des affaires, de la discipline, est paresseux, égoïste, jaloux, violent, incompétent, l'absence de valeurs morales chez le paysan, etc. Bref tout un tas de conneries qui  font abstraction de l'économie et qui sont véhiculées par les zentellectuels, la bande des "Ti Malis "divalyerist et  malheureusement assimilées par les "Bouki", les éternels perdants.

Le Baron de Ti Malice de Time is Money est un personnage inspiré par un internaute qui existe du moins virtuellement et dans l'anonymat sur les réseaux haïtiens du net  de même que la Madone des Z, le Baron de Bourdon de Grand Renard, Le Baron des Bienfaits de L'Esclavage, Le Baron de la Crème des Crèmes.

L'histoire de Bouki et Malice

Un jour, causant avec la fiancée de Bouqui, Malice se vanta de pouvoir chevaucher celui-ci comme si c'était son propre cheval.

— C'est impossible, répondit la fiancée, indignée.

— Impossible ! Je vous jure de le faire piaffer devant votre balcon, pas plus tard que cette semaine.

— Allez, vous plaisantez, mon cher Malice.

Le surlendemain, bavardant avec Bouqui, Malice laissa entendre qu'il était invité chez le roi à un bal précédé d'un grand dîner. A ce mot, Bouqui, pensant aux plats succulents, ouvrit immédiatement les yeux, ronds comme des yeux de chouette.

— O Malice, Malice mon frère, emmenez-moi !

— C'est impossible, Bouqui. Voyons, vous n'êtes pas invité.

— Eh bien, vous arrangerez cela. A vous tout est possible, Malice.

— Impossible... à mois que... à moins que… Mais vous n'accepterez pas.

— Allez toujours.

— Voilà. Vous me serviriez de monture. Arrivé là, vous auriez vite fait d'enlever votre selle et de pénétrer dans la salle, comme un invité.

Bouqui refusa avec indignation, mais lorsqu'il pensa aux plats succulents qui allaient lui échapper, il accepta.

— A demain donc, dit Malice.

— A demain, répondit Bouqui.

Deux jours après, Bouqui s'amena de bonne heure. Après avoir causé un moment. Malice lui mit la selle sur le dos. Bouqui gémit.

— A vous entendre, dit Malice, on dirait que vous portez la Cathédrale!

Pour les œillères, Bouqui se plaignit de ne pas voir.

— Ça ne fait rien, vous irez tout droit devant vous!

Mais pour le mors, ce fut toute une histoire... Il se plaignit que cela lui cassait les dents auxquelles il tenait plus qu'à la prunelle de ses yeux. Enfin Malice, s'élançant sur la selle, enfonça les éperons. Son coursier bondit comme une bête féroce.

— Ah non, pour ça non ! Il n'avait pas été question d'éperons!

— Vous plaisantez mon cher. A-t-on jamais vu de cavalier sans éperons!

— Ne le faites pas une deuxième fois ou je ne marche plus!

Cependant, il se décida à trotter, d'une assez fière allure. Hélas! il ne tarda pas à se fatiguer. Un vigoureux coup de cravache le piqua jusqu'au cœur. Il répondit par toutes sortes de bruits venant du ventre…

— Non, non, non, Malice, il n'était pas question de fouet!

— Imbécile, il n'y a pas de cavalier sans cravache!

La pauvre bête suait à grosses gouttes et faiblissait de plus en plus. Soudain, Bouqui leva la tête et vit le balcon où sa fiancée prenait le frais. Alors l'énergie lui revint. Furieux du tour que lui jouait Malice, il se mit à piaffer, ruer, bondir, mais en vain.

Tout son manège n'eut d'autre résultat que d'attirer l'attention de sa fiancée. Et lorsque celle-ci vit Bouqui endurer les coups d'éperons et partir la bride sur le cou, elle en perdit connaissance.

(Adapté de ERNEST Junior, “Le roman de Bouqui et de Malice” )

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