(#A#) La douce mélodie des oiseaux résonne. Une cacophonie rythmée ou chacun trouve finalement place pour y imposer sa partition et son chant. Une brise printanière caresse mon visage et porte à mes narines les effluves de mousse, de fleurs gorgées de suc et de pollen, de feuilles mortes, d'herbe tendre. Mon corps étendue de tout son long, à l'abri de grands et puissants arbres, savoure le matelas moelleux offert par la végétation forestière luxuriante abordant le village. Je respire profondément en ouvrant les yeux sur le paysage féérique qui m'entoure. Une clairière inondée de lumière, verdoyante, fleurit où les papillons et autres butineurs batifolent. Une aquarelle de couleurs lumineuses, un bonheur visuel. Ce spectacle ravit mon âme.
Je profites quelques minutes de cet interlude bucolique avant de me décider à me lever et quitter les lieux. Ma gorge est un peu irritée, j'ai soif. Je pars donc en direction de la rivière qui se trouve quelques mètres en contrebas. Je connais cette forêt par cœur. J'ai grandi ici avec ma tribu et n'ai rien connu d'autres en trente ans. Je choisi de rejoindre un coin de la rivière que peu d'elfes connaissent. Le cours d'eau prend un virage en coude avant de repartir, et au niveau de ce coude, l'eau s'est enfoncée sous un énorme rocher pour y creuser une petite grotte. Parfait pour créer une petite bulle d'intimité.
En arrivant sur les lieux, mes sens aiguisés m'avertissent que je ne suis pas seul. Je m'approche doucement, l'oreille aux aguets, le pied léger, caractéristique principale des elfes sylvains: notre capacité à nous déplacer en silence. Je me faufile dans un buisson et écarte délicatement les branches afin de dégager à mon regard mon coin secret.
Cet endroit de la rivière est offerte au plein soleil et le spectacle qui s'offre à mes yeux n'en est que plus éblouissant. De longs cheveux d''argent en cascade sur de fines épaules et voilant un dos qui semble magnifiquement sculpté, une chute de rein à couper le souffle...CRAC! - J'ai marché sur une brindille et l'ai cassé dans ma contemplation.
Son oreille pointue a frémi et elle s'est brutalement retournée et cachant son corps dans l'eau.
Elle ne me voit pas, heureusement.
Cela me laisse le temps d'apercevoir son visage. D'incroyables grands yeux verts, un nez aquilin et des lèvres roses et gourmandes. C'est Ciryandil, une amie du village. Je ne l'avais jamais regardée comme cela. C'est une jolie elfe, mais je n'ai jamais pu la voir autrement que comme une simple étudiante en runes.
" - Qui est là? Montrez-vous! Je sais que vous êtes là!"
J'ai honte mais je dois m'exposer afin de la rassurer, de toute façon, je suis coincé. Je ne peux pas rester caché ici comme un voyeur, ni repartir sans être repéré et passer en plus pour un pieutre.
" C'est moi, Alhedriss. E-Excuse moi, Ciryandil, je n'ai pas voulu t'effrayer, ni- ni t'espionner ce...n'est pas ce que tu crois! Je - je pensais être le seul à connaître cet endroit, je suis tombé sur toi par hasard!"
Dès que je suis sorti de ma cachette, elle a croisé ses mains autour de sa poitrine et plongé un peu plus dans l'eau. Ses joues se sont empourprées. Qu'elle est belle...
"- J'étais seulement venu boire un peu, ne t'en fais pas, je m'en vais!"
"- Non, ne fuis pas, je te laisse boire. Je pensais également être la seule à connaitre cet endroit." presse-t-elle confuse.
Je m'applique donc à lui tourner le dos autant que possible pour me pencher et m'hydrater. Je me sens soulagé. Mais le soleil frappant fort et les émotions qui m'ont envahi à la vue de la jeune elfe m'ont donné très chaud. La sueur perle mon visage et traverse ma tunique dans le dos et sur le torse. J'aimerai tellement me baigner...Je regarde le plan d'eau avec envie et salue Ciryandil avant de reprendre ma route.
" - Attends, Alhedriss! m'apostrophe-t-elle. Il fait très chaud aujourd'hui et je vois que tu souffre de cette chaleur. Nous sommes tous deux gardien du secret de ce lieu, il ne serai pas juste que je soit la seule à en profiter. Joins-toi à moi dans ces eaux..."
Je - suis - perturbé... Je ne sais pas quoi faire. Elle m'autorise à me baigner avec elle. Pourtant la gêne me retient. Je me suis senti si troublé de voir son corps dénudé. Je ne sais quoi penser...
" - Je - je vais garder mon corps caché dans l'eau et tu en fera de même. Mais nous pouvons profiter tous deux de cet espace." insiste-t-elle.
Avec pudeur, elle se tourne afin que je puisse ôter mes vêtements et pénétrer dans la fraîcheur de la rivière. Cela fait un bien fou par cette chaleur. Je pousse un soupir de soulagement et plonge entièrement sous la surface. Je ressors quelques minutes plus tard, haletant.
(#C#) Les minutes m'ont paru longues pendant son apnée mais je suis soulagée de le voir remonté à la surface. Il n'est pas aussi pudique que moi, il s'accoude aux berges et ferme les yeux en savourant la caresse du soleil sur sa peau clair. Il me laisse le loisir de le regarder. Ses longs cheveux noirs ruisselant sur son corps musclé de chasseur.
Il m'a toujours plu en secret. Mais je me suis toujours dit qu'une érudit n'intéresserait jamais un chasseur comme lui. Toujours actif, en chasse, en escalade dans les arbres, en excursion, et moi, toujours plongée dans mes livres, mes écrits, à étudier, traduire... Chaque fois qu'il passait près de moi, je plongeait un peu plus dans mes bouquin afin de ne pas me laisser perturber et ne surtout jamais montrer mon embarras en sa présence.
Je suis plongée dans mes pensées quand je le vois s'étirer et exposer un peu plus son corps à ma vue. Une balafre parcours son torse du sternum au côté gauche. Cela attire mon attention et je ne peux me retenir de m'approcher.
"- Cette cicatrice, comment est-ce arrivé?"
Il me raconte que c'est un coup de défense pendant une chasse. Il était jeune et peu expérimenté, il a commis une erreur et s'est retrouvé face à un sanglier mâle particulièrement agressif.
Ma tendresse pour lui cherche à prendre le dessus sur la raison et, sans m'en rendre compte, je tends la main vers sa blessure. Je stoppe ma main juste avant et plante mon regard dans le sien. Un hochement de tête de sa part m'invite à poursuivre.
Mes doigts glissent sur la cicatrice. Je suis émue de le toucher.
(#A#) Je retiens mon souffle. Elle pose sa main sur moi, sur une partie sensible blessée de mon anatomie.
Lorsque ses doigts entrent en contact avec ma peau, je suis comme électrisé. Une tension s'installe. Elle m'a a peine effleuré, pourtant, son corps nu près du mien, sa beauté que se révèle au grand jour, cette bulle d'intimité qui se forme autour de nous. Le monde disparaît lorsque je plonge mon regard dans le sien.
Je caresse son poignet avec délicatesse. Comme on caresse un oiseau que l'on apprivoise et que l'on ne veut pas voir s'envoler et nous fuir à tout jamais. Je veux apprivoiser cette merveille. Je souhaite qu'elle pose un peu plus que ses mains sur moi. Un frisson me parcours au moment où ses doigts effleurent la partie la plus sensible de ma cicatrice. Inconsciemment, nos corps se sont rapprochés. La naissance de ses seins hors de l'eau attire mon regard, que je parviens tout de même à maîtriser. Je caresse tendrement sa joue. Ses pupilles se dilatent, ses lèvres rougissent et gonflent. Son regard cours de mes yeux à mes lèvres, de mes lèvres à mes yeux. Elle a envie de m'embrasser, son corps me le dit. Je glisse ma main derrière sa nuque et viens presser mes lèvres contre les siennes.
Comme une explosion d'émotions, tout s'agite en moi. Mon rythme cardiaque s'accélère ainsi que mon souffle, mon corps se tend et je sens mon sexe frémir et durcir. J'en veux plus. La passion intensifie notre étreinte. Ma langue envahi sa bouche et caresse la sienne. Sa peau fusionne avec la mienne. Ses seins tout contre mon torse. Elle ondule son bassin contre mon érection, ce qui accentue mon ivresse.
Soudain je me recule à bout de souffle, presque hors de contrôle. Mon sexe tendu réclame satisfaction mais il faut que je soit sûr. Je veux qu'elle ai envie de moi comme j'ai envie d'elle. Je veux son approbation pour laisser le tsunami d'excitation s'exprimer.

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Embarras chez les elfes
Fantasyrécit érotique entre deux elfes Dans ce texte, chaque personnage s'exprime à la 1ere personne. Au changement d'immersion de personnage, les petits sigles avant le texte permettent de savoir a quel personne appartiennent les pensées. Exemple: (#A#)...