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Il fait froid. Comme le jour où on m'a  annoncé la mort de ma mère. Cette pauvre femme était folle, elle avait été diagnostiquée comme schizophréne : hallucinations visuelles et auditives,dialogue avec elle-même et j'en passe. Avant d'être internée dans un hôpital psychiatrique, elle avait acheté un vieux manoir datant du XVIIIe siècle; que je n'ai jamais vu; qui est désormais à moi. C'est aussi dans cette demeure, il y a deux ans de cela, que la gardienne a vu ma mère, assise dans un fauteuil à fleurs, une tasse de thé à la camomille posée sur la table basse, en train de discuter. Le plus dérangeant étant... qu'il n'y avait pas d'interlocuteur. '' Elle parlait joyeusement, les yeux rivés sur le siège d'en face, puis riait à gorge déployée '', ne cessait de me dire Mme. Stoffet au téléphone, paniquée. Peu importe, tout ceci est du passé. De toute façon, notre relation mère-fille, entre ma génitrice et moi, n'était pas les meilleures du monde : à mes 18 ans, elle m'avait mise à la porte. Et sans pitié, elle m'avait dit : '' J'ai été ta mère pendant 18 ans, désormais, se sera chacune de notre côté. Ne m'appelle plus Maman ''. Cela m'a brisé le cœur. Heureusement, grâce à mon travail de serveuse à temps partiel en temps-là, j'ai pu me louer un petit studio. Mais chaque jour était une épreuve et ma peur de me retrouver à la rue était constante. Maintenant, je suis la propriétaire d'une demeure que je compte bien habiter !

Je monte dans un taxi, indique ma destination au chauffeur et m'assoupis, bercée par les klaxons des voitures. Il est environ 14h quand j'arrive. Je suis face au manoir. D'éblouissantes roses dorées ornent la grille. J'entre par un petit pavillon qui semble bien abîmé. Un immense jardin se présente devant mes yeux : une centaine de variétés de fleurs et de plantes sont plantées et fraîchement arrosées. J'aperçois Mme Stoffet dans un coin du jardin, entourée de violettes, un bloc-note à la main.
- Mademoiselle ! s'exclame la charmante gardienne.
- Bonjour, Madame. Ravie de vous voir. dis-je à la souriante Mme Stoffet.
- Le plaisir est partagé. Et mes condoléances pour votre mère. Je suppose que vous voulez faire le tour du propriétaire ? propose-t-elle dans un doux sourire.

À suivre...

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