Chapitre 5

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Tout était noir autour de moi, mon dos reposait contre l'un des murs de la pièce, mon corps était recroquevillé sur lui-même, pendant que ma tête était posé sur mes genoux. Tout mon être tremblait et des centaines de petites gouttes salées roulaient sur mes joues creusées, un sentiment de honte et de dégoût ne faisait que d'accroître dans mon cœur, et la sonnerie de mon téléphone ne faisait que d'envahir la pièce quand celle-ci décidait de retentir.

Jisung ne rentrait pas ce soir, j'étais seul, complétement seul, comme la dernière fois, mes mains quittent le bas de mes jambes pour se fourrer dans mes cheveux et les tirer violemment, je veux que ça s'arrête, que ces images disparaissent, je veux que tout redevienne normal, comme avant. Je n'entendais pas la sonnette de l'appartement résonner dans le salon, ni les coups que la personne donnait sur la porte d'entrée. 

Je suis tétanisé, dans le coin de ma chambre, entre mon bureau et ma fenêtre, assis à même le sol, à côté de ma mallette, celle où se cache ce que mon meilleur ami déteste le plus. J'ouvre la mallette et j'y sors le carnet et le stylo qui s'y trouvaient, j'allume ma petite lampe de bureau et j'écris tout ce qu'il me passe par la tête, toutes les insultes que je m'inflige, tout ce que je voudrais que mon corps subisse, tout ce que j'aimerais faire pour enfin me sentir en sécurité. Mes larmes mouillent le papier sur lequel mes mots se placent, elles les souillent sans une once de gentillesse. Des bruits de pas se rapprochent de ma porte, j'éteins rapidement la lampe et je range tout le reste à sa place habituelle.

 Le stress monte en moi comme il a l'aisance de le faire presque tout le temps, j'ai peur de me retrouver face à quelque chose que je ne pourrais pas maîtriser ou quelqu'un qui ne veut que profiter de mon innocence et de ma naïveté, je ferme si fort les yeux, comme pour essayer de faire disparaître la présence de la personne qui se trouve dans mon appartement, que ceux-ci me font mal. Soudain, la porte de ma chambre s'ouvre, mes mains viennent boucher mes oreilles et mes larmes ruissellent encore plus qu'avant sur mon visage, des supplications sortent de ma bouche sans que je ne puisse rien y faire, mes yeux sont toujours fermés et ma peur toujours présente.

Quelqu'un me fait basculer en avant, mon corps se crispe et ma respiration se bloque, pris de panique, je me débats, je pousse violemment la personne qui essayait de me toucher, je lui hurlais dessus de partir, de me laisser, que je ne voulais pas que cela recommence, que je voulais juste essayer de vivre, mes paupières ne voulaient pas se lever et mes oreilles ne voulaient capter aucun son, j'étais désorienté et perdu dans ma propre chambre. 

Après plusieurs minutes, mes paupières s'ouvrent doucement, pendant quelques secondes, je vois flou à cause de mes larmes et de la lumière qui agresse mes yeux, lorsque ma vision est enfin redevenue normale, je tombe nez-à-nez avec Chan, je me lève d'un coup, celui-ci ne bouge pas d'un poil, il m'observe simplement, le regard remplit d'inquiétude.

"Qui t'a dit que tu pouvais entrer ?Et comment tu es entré ?" Mon ton était glacial, mes membres tremblaient encore et ma respiration était encore saccadée; "Réponds !"

"Je suis allé demander au gardien la clé parce que je m'inquiétais pour toi, tu ne répondais pas à mes appels et vu ce qu'il s'est passé à la bibliothèque-..." Je le coupe brusquement.

"Tu n'as pas à t'inquiéter, nous ne sommes pas amis, encore moins proches. Je vais bien, tout va toujours bien, maintenant pars, juste, je t'interdis de dire quoique se soit à Jisung." Chan se lève et se place en face de moi.

"Je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans ta vie ou ce qu'il se passe Felix, mais si tu veux en parler, tu as mon numéro, ne reste pas seul." Il attrape doucement ma main; "Je ne te ferais jamais rien, alors n'es pas peur de moi, s'il te plaît..."

"Je n'ai pas seulement peur de toi, j'ai peur du monde, j'ai peur de tout le monde..."

"Je ne sais pas ce qui t'a poussé jusque-là, mais si c'est grave, tu peux tout me dire, je ne te jugerais jamais, je pourrais peut-être même t'aider..."

"Tu ne pourras jamais m'aider Chan, tu ne pourras jamais faire disparaître ses souvenirs, ses sensations, tout ce qui m'a fait devenir comme ça, c'est impossible, alors laisse-moi, je n'ai pas envie de te faire du mal comme j'en fais à Jisung un peu plus chaque jour, ne t'accroche pas à moi, ne devenons pas amis, ça ne mènera à rien. Vis simplement ta vie sans te soucier d'un poids comme moi, tu devrais aller en cours, il se fait tard, même si je ne sais même pas si tu as cours, mais tu devrais juste partir." Il lâche ma main avant de me sourire tristement.

"Sache que je ne vais pas te laisser tomber après ce que j'ai vu aujourd'hui, je vais tout faire pour te comprendre, t'aider et essayer de te rendre heureux."

"Tu devrais y aller Chan, s'il te plaît..."

"Je n'abandonnerais pas."

"Tu devrais pourtant..." Chuchotais-je en regardant le plus âgé partir, le regard remplit de détermination.

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Hello~~

J'espère que ce chapitre vous plaît et qu'il n'y a pas trop de fautes !

On se retrouve bientôt~~

Cette histoire avance si doucement, je suis désolée !❤

𝐌𝐞𝐦𝐨𝐫𝐲 {Chanlix}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant