[胜利] 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑡𝑦-𝑜𝑛𝑒.

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Wild Life - OneRepublic.

Mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles, mes bras croisés derrière ma tête et mes yeux clos, je pensais. Doucement, je me laissais envahir par une délicate mélodie, souriant, appuyé contre mon oreiller. Ma vie, aussi désordonnée pouvait-elle être, semblait désormais si douce, si cotonneuse. Chaque jour, je flottais sur un tendre nuage, vacillant entre amour et épanouissement de soi-même. Chaque jour, je recevais un peu plus de baisers de la part de Jungkook, un peu plus de bonheur. Même si cela ne faisait que quelques petits mois que nous étions officiellement, enfin pas si officiellement que ça, ensemble, je sentais déjà que beaucoup de choses avaient changé et évolué. Bien évidemment, ce n'était pas si facile que cela. Pour autant, à côté de tout ce que nous avions traversé ces dernières années, cette épreuve semblait plus que simple. On ne portait plus qu'un poids-plume sur nos épaules. Alors, oui, le monde entier n'était pas encore au courant que Jeon Jungkook, cet homme formidable, était enfin mon petit-ami. Mais ça, ça n'avait pas d'importance. Tant que nos familles et nos amis le savaient et l'acceptaient, le reste nous importait peu.

Que dire ? J'aurais pu répéter des milliers de fois que j'étais heureux. Et je ne l'étais pas seulement car j'étais avec Jungkook. Non, Jungkook ne représentait que 99% de mon bonheur. Petit, n'est-ce pas ?

Et le reste ? Simplement : je m'aimais enfin.

Je me sentais en paix avec moi-même. Mon corps, mon esprit, le tout qu'ils formaient, je l'appréciais, car je pouvais l'assumer au grand jour. Je ne l'avais pas réellement senti jusqu'à ce que je sois enfin le petit-ami de Jungkook, mais je n'étais pas moi. Je cachais tellement de choses sur mon amour pour Jungkook que j'étais constamment fermé et crispé, par peur de faire le moindre faux pas.

Désormais, je ne l'étais plus. Et c'était comme si j'étais devenu une meilleure version de moi-même : une version souriante, courageuse, joyeuse, empathique.

Pour tout dire, je n'étais pas le seul à être devenu plus rayonnant. Oh ça non. J'avais observé le changement de Jungkook, progressif et incroyablement incroyable. Quotidiennement, il évoluait. Son sourire était de plus en plus radieux, son mal-être se terrait de plus en plus dans les profondeurs de son âme. Et si j'avais l'air de représenter une partie de ce déclic, je n'en étais pas l'ultime cause. Le jour de l'enterrement du père de Jungkook fut le dernier jour où je le vis pleurer. Ce jour-ci, ses vieux démons furent ensevelis sous des kilos de terre, dans le même cercueil que son géniteur. Je le vis observer chaque clou enfoncé dans cette grande boîte de bois, comme s'il vérifiait et s'assurait que son père ne puisse plus jamais revenir le hanter. Et je savais déjà, à ce moment-là, que ça ne pourrait lui faire que du bien. Par ailleurs, cela se confirma quand la seule autre personne présente à l'enterrement se présenta devant nous, les yeux embués de larmes. Quand il fit son apparition, je me souvins avoir froncé les sourcils, accordant à cet homme une étrange ressemblance avec le géniteur de Jungkook. Et, pour cause, il était son frère, ce que j'ignorais encore jusqu'ici.

Ses mots furent probablement la raison pour laquelle Jungkook cessa définitivement de s'en vouloir de la mort de son père. Courageusement, son oncle s'était dirigé vers nous avant de prendre la main de Jungkook et de pleurer à chaudes larmes en prononçant très exactement ces mots : "Je suis désolé pour toutes ces souffrances qu'il t'a fait endurer. Je suis désolé de ne pas avoir réussi à l'arrêter, de ne pas l'avoir tué moi-même lorsqu'il a manqué de t'étrangler... Tu ne dois pas t'en souvenir, tu avais deux ans à cette époque. Ce jour fut le dernier jour où je vis ton père, où je vis mon frère. Tu pleurais beaucoup, ta mère n'était pas là... Ton père s'est énervé et s'est mis à serrer ton cou... J'ai tenté de l'arrêter, j'ai même appelé les flics mais tout ce que j'ai récolté fut que ton père ne coupe les ponts avec moi et que je ne puisse pas te venir en aide... Je viendrai témoigner pour le procès de ta mère. Si personne n'est venu à son enterrement, ce qu'il y a une raison. Mon frère, ton père, était une ordure. Je ne suis pas là pour lui rendre hommage. Je suis là pour te demander pardon. J'aurais pu t'éviter bien des souffrances inutiles. Surtout, petit, ne te décourage pas. Ne fais pas comme moi. Tu as une éternité devant toi, laisse ce malheur derrière toi et cours vers le bonheur, sans jamais te retourner. C'est tout ce que tu mérites."

«𝙼𝚈 𝙱𝙻𝙾𝙾𝙳. » ᵗᵃᵉᵏᵒᵒᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant