𝙀𝙣𝙣𝙚𝙞𝙜𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 ▸▸ 𝘏𝘺𝘶𝘯𝘭𝘪𝘹

눈

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Monté sur un escabeau, un homme, de ses un mètre soixante-dix-neuf, accrochait des guirlandes sur l'imposant conifère qui trônait au milieu du salon.

- Hyunjin ? Appela une voix rauque dans la salle à manger.

Le prénommé se retourna en direction de la tête blonde. Felix, habillé d'un pull de Noël à la couleur du gui et aux motifs de rênes très laids, arrivait les mains recouvertes de maniques de cuisine avec une fournée de gâteau à la cannelle. L'odeur sucrée et enivrante embauma la pièce de vie, la plongeant encore plus dans les festivités de la période de Noël. C'était la première fois qu'ils fêtaient cet événement avec leurs amis et non la famille de l'australien.

- Tu peux goûter ? Supplia le plus jeune, les yeux pétillants d'euphorie.

- Tu es rendu à ton combientième essai culinaire ? Dit Hyunjin qui testait les expériences de son petit ami depuis le début de la matinée.

- Ce n'est que la troisième fois, ricana-t-il, et puis ce n'est pas ton ventre qui va s'en plaindre !

- Oui mais c'est lui qui va perdre ses magnifiques abdominaux ! Annonça le noiraud sur un ton dramatique presque sarcastique.

Hyunjin était descendu de l'escabeau. Il se tenait légèrement penché en avant pour choisir quel biscuit préparé, décoré et coupé en forme de bonhomme de pain d'épices ou autre motif il devait choisir. Voyant qu'il n'arrivait pas à ce décider, le blondinet lui tendit un biscuit en forme d'étoile. Le biscuit étoilé était recouvert d'un glaçage jaune, de billes nacrées à base de sucre et embelli d'une écriture avec marqué « 메리 크리스마스 ». Il avait croqué dans la pâte cuite et encore chaude, ses yeux s'arrondirent à la douceur de la cannelle sur ses papilles, au moelleux du gâteau doré comme le blé et à la saveur sucrée et onctueuse du nappage.

- Les gars vont adorer, tu devrais arrêter de stresser. Dit-il avant de prendre un autre gâteau.

Un minuteur retentit bruyamment pour rappeler au plus jeune que les plats n'allaient pas cuire tout seuls. Hyunjin regarda sa montre qui indiquait six heures moins le quart de ses aiguilles argentées. Son groupe d'amis n'arrivait pas avant  dix heures et pourtant, Felix ne pouvait s'empêcher de s'activer dans tous les sens pour être sûr que tout soit prêt. Comme si le blond passait l'un de ces examens angoissant d'un étudiant en faculté de médecine. Il repartit alors dans la cuisine sans que l'autre ne puisse lui dire plus de mots. Dans un souffle de mécontentement, Hyunjin était remonté sur l'échelle métallique que lui avait prêté son père.

Les minutes s'écoulaient avec douceur, la neige tombait depuis peu et recouvrait le paysage d'un épais manteau glacé. Affaissé dans le canapé, l'aîné regardait ce spectacle merveilleux par les baies vitrées alors que la nuit assombrissait le ciel. Hyunjin avait attendu que Félix sorte pour finaliser la décoration du sapin, mettre l'étoile au sommet de celui-ci et rigoler car la pointe aurait penché d'un côté. Ils auraient gloussé comme des collégiennes pendant plusieurs minutes alors que la magie de cet instant faisait effet. À la place, il se retrouvait comme une loque, emmitouflé, un plaid sur les épaules et une tasse fumante de chocolat chaud dans ses mains pour réchauffer ses longs doigts. Des larmes s'échappèrent furtivement de ses yeux devenus humides. D'un geste rageur, il essuya du revers de sa manche l'eau salée qui perlait et dévalait ses joues rougies par les températures hivernales.

Pour la cinquième fois de la journée, la minuterie du four sonna pour annoncé la fin ou le début de cuisson d'un plat soigneusement préparé. Alors Hyunjin décida qu'il était l'heure de se préparer pour les convives qui allaient bientôt arriver, ou du moins il espérait penser à autre chose. Sans attendre il parti en direction de la salle de bain du rez-de-chaussée. Il avait fait un détour par la penderie qui débordait d'habits. Il en était sorti avec une tenue dans les bras. Tenue qu'il avait soigneusement enfilé alors que des effluves de sapins se frayaient un chemin, hors de la pièce, dans des vapeurs épaisses et suffoquantes. Ses cheveux étaient attachés en un demi-chignon sur le haut de sa tête, laissant des mèches de ses cheveux blonds recouvrir sa nuque. Habillé élégamment d'un pantalon slim aussi sombre que les ailes d'un corbeau et d'une chemise nacré telle une perle délicate. Les boutons de son col étaient ouverts jusqu'à la naissance de son torse, laissant apparaître ses clavicules. Il avait pris le soin d'accessoiriser l'ensemble pour un rendu optimal. De sa main droite, il agrippa le médaillon doré autour de son cou, tira légèrement dessus par simple réflexe, réflexe qui était un facteur apparemment de son angoisse face à la réaction de son copain.