Morisuke (4)

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Il vérifia sa cravate et mit le blazer de son uniforme, fébrile. À force de rêvasser, il s'était vraiment mis à la bourre, cette fois! Il réinstalla correctement son sac de cours sur le dos et celui de sport sur son épaule, se félicitant mentalement de les avoir préparé la veille. Il descendit précipitamment du côté de la cuisine pour y prendre un fruit, il avait de l'argent pour le déjeuner, tout en envoyant distraitement un message à Kuroo.

"Morisuke, tu n'aurais pas oublié quelque chose, par hasard?"

L'Omega sursauta en entendant la voix de sa mère, à l'entrée de la cuisine. Cette dernière l'observait, sourcils froncés, tenant à la main son collier de protection. Il grimaça légèrement, en voyant l'objet.

"Maman, je reviens dimanche... soupira-t-il. J'ai pris tout ce qu'il faut en matière de médicaments et injections. Et mon cycle de chaleur est dans plusieurs semaines..."

"Ce n'est pas ce qui a été convenu, jeune homme! rétorqua la Bêta. Même si tu as ce qu'il te faut, je ne veux plus que tu te sépares de ta protection. Pas après ce qu'il s'est passé.." ajouta-t-elle, la voix tremblante.

Le libero baissa les yeux, à l'évocation de son agression, quelques jours plus tôt. Si sa mère n'était pas au courant de tous les détails, à l'origine, elle avait bien vite appris le fin mot de l'histoire. Depuis, elle lui avait imposé le port du collier tous les jours, pour sa sécurité. Il prit l'objet, refusant qu'elle ne s'inquiète ou se sente davantage mal par sa faute..

"Tu refuses toujours d'aller voir le proviseur, ou la police, pour ce qu'il t'as fait?" demanda Kaede, comme si elle lisait le cours de ses pensées.

"Tu sais très bien que les plaintes n'aboutissent jamais, pour ce genre d'agression... murmura-t-il, vérifiant que tout était correctement mis. De plus, ce type à une famille haut placé,  et ce sont des Alphas. Quoi que je fasse.. ajouta-t-il, amer. Bon je dois y aller, à dimanche, maman!"

"Fais très attention à toi, et.. dit elle, à moitié sortie de la cuisine, tandis que son fils mettait ses chaussures. Appelle moi si il y a le moindre problème!!"

Le libero fit distraitement un signe de la main à sa mère, lui faisant savoir qu'il avait entendu, et sortit précipitamment de l'appartement...

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Il accéléra le rythme en entendant la seconde sonnerie, qui indiquait l'heure des cours, retentir. Il put voir, alors qu'il s'approchait de l'entrée des vestiaires de l'équipe de volley, Kuroo qui l'attendait.

"Oya, oya, Oni-Senpai.. salua ce dernier, un rictus aux lèvres. T'es pas du tout en avance, pour une fois..."

"Merci, je suis au courant! cracha le libero, en balançant ses affaires de sports pour refermer la porte tout aussi vite. Bon on y va, j'ai pas envie qu'on me casse les pieds pour un retard aussi.."

Les joues rouges, à la simple pensée de la raison de son dit retard, l'Omega se tut brusquement, sous l'air goguenard de son congénère. Celui ci attendit un petit moment, le temps qu'ils aillent vite enlever le chaussure, avant de remettre le sujet sur le tapis.

"Un retard aussi quoi, Yakkun? insista le capitaine. C'est bien la première fois que je te vois comme ça.. serais ce en rapport à ce que tu as donné à Lev, hier?"

Ennuyé d'avoir été percé à jour aussi facilement, le libero préféra ignorer l'air moqueur du plus grand, tout en posant ses chaussures dans son casier.

"On s'en fiche, c'est pas important ... marmonna-t-il, éludant le sous entendu. Il y a un test en anglais, aujourd'hui je crois.."

Décontenancé par le changement de sujet, Kuroo acquieça tout en suivant le chatain, pour leur salle de classe..

ハイキュー Orgueil et préjugés dans le monde du volleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant