Ce n'était plus qu'une question de temps avant que je ne m'endorme pour toujours. J'entendais désormais les voix affolées de mes camarades essayant d'éteindre le feu endiablé dans la pièce. Et moi, attaché et mutilé par ma propre volonté, j'attendais que le traître m'envoie cette bouteille de poison, ne comptent que sur mon ultime chance.
Mourir, était mon seul espoir.Mais mon plan avait échoué. Ma bonne chance ne m'avait pas supporté dans mon suicide.
Les extincteurs automatiques d'eau se sont déclenchés trop tôt, et les cris étouffés de mes camarades se firent ouïrent à l'image lointaine de mon corps étendu, mutilé et attaché à même le sol.« - Nagito ?! »
Je tournais difficilement la tête et voyait Hajime foncer droit sur moi.
Paniqué et sans doute en essayant de comprendre la situation du mieux qu'il le pouvait, il inspectait avec horreur mon état physique. Trois de mes membres étaient attachés avec une corde à des colonnes en pierre, ma main droite transpercée par un couteau militaire et mes cuisses entaillées.
Mais le bouquet final, je le tenais dans ma main gauche : le câble que je tenais était relié à une lance elle-même suspendue au-dessus de mon torax.
Si je la lâchai, je mourrai dans une terrible agonie.Et Hajime compris rapidement ma situation et appela les autres pour l'aider.
Personne ne vint.
Pendant ce temps, j'hésitais à lâcher ce câble.« - Hajime, laisse cette enflure. » lança Fuyuhiko.
Les autres demeurèrent silencieux.
Mais ceux qui ne se manifestent pas devant le mal n'en sont que complices.« (Hajime) : On peut pas le laisser là !
(Kazuichi) : J'ai pas... tellement l'envie de laisser ce taré s'en sortir. S'il reste en vie... Ce sera ou lui, ou nous. »
Et les yeux de mes camarades devinrent glacials. Néanmoins, j'avais l'habitude d'être traité ainsi. Mourir d'une simple mauvaise chance... était bien ironique pour le Chanceux Ultime.
Mais alors que je me convenais de mon triste sort, Hajime retira les bandages qui couvraient ma bouche.« (Hajime) : Je n'abandonnerai pas un de mes camarades ! »
Et sur ces mots, il m'arracha le câble de ma main et se plaça en faisant descendre précautionneusement la lance afin de pouvoir la réceptionner doucement dans ses bras.
À ce stade-là, je ne pouvais plus mourir.
Ce retournement de situation... Était-ce de la bonne ou de la mauvaise chance ?
Les autres partaient un à un, laissant Hajime avec le fardeau que j'étais.« (Hajime) : Tiens bon ! Je vais te sortir de là. »
Et de ce fait, il retira avec beaucoup de mal le couteau planté dans ma main droite dans le but de découper les cordes avec lesquelles étaient attachées mes deux jambes ainsi que ma main gauche.
Malgré moi, je hurlais de douleur. J'avais beau être perçu comme un fou, je restais un être vivant et ressentant la douleur. Et lorsque ce type de douleur insurmontable vous vient, vous ne savez pas retenir vos larmes.Sans un mot, il me hissa sur son dos et fonça en direction de l'île numéro une pour l'hôtel.
Tout le monde avait abandonné Hajime à mon sort, et il était tout de même resté me secourir.
J'admirais sa détermination du plus profond de mon cœur. S'il était aussi déterminé, c'est qu'il ressentait de l'espoir.
J'aimais cet espoir grandissant.Arrivé devant la porte de sa chambre, il l'ouvrit et me posa sur son lit.
Les draps blancs se teintèrent rapidement de la couleur de mon sang.« - Nagito, compresse du mieux que tu peux tes entailles, je vais chercher de quoi te soigner. »
Et il partit.
La chambre d'Hajime était propre, sans biens personnels, presque comme s'il n'avait jamais mis une touche de lui-même dans cette pièce.
Le silence me saisit.Je commençais à regretter la mort de Mikan, l'infirmière ultime. Nous étions certainement dans un mécanisme virtuel à s'entretuer, mais je n'avais aucune idée de ce qui arrivait à nos corps réels une fois que nos avatars soient tués dans ce monde.
M'accrocher à l'espoir que je puisse survivre même en me tuant dans ce monde m'avait fait me sentir devenir invincible pendant mes instants de démence. Mais qui m'affirmait que je serais sain et sauf ?
Qui me certifiait que les précédentes morts virtuelles de mes camarades, ne seraient pas réelles ?« (Nagito) - Ahahah... Ma quête d'espoir m'a rendu fou. »
Mes larmes firent lentement leur chemin sur mes joues pour venir s'écraser sur les draps.
J'ai toujours préféré mourir que demeurer fou.Mais soudain, la porte s'ouvrît dans un bruit sourd me laissant apercevoir mon sauveur essoufflé et revenu avec une dizaine de sacs.
« (Hajime) : Ne meurs pas sur ma conscience ! »
Et rapidement, il se mit au travail. Une corvée, plutôt. Ces actions pour prétendre me sauver étaient sûrement pour son propre égo, pour suivre une doctrine intérieure qu'il pensait être la bonne à suivre.
Ne pas laisser crever son camarade même si c'était la pire des enflures.Mon pantalon retiré, mes plaies étaient désinfectées et bandées les unes après les autres soigneusement.
« (Hajime) : Je te demanderais juste de te lever le temps que je change mes draps. »
Il déplaçait une chaise à côté du lit, sachant que j'aurais quelques difficultés à me tenir debout et fit office d'appui le temps que je me déplace.
Ainsi, les draps tachés de mon sang se retrouvaient remplacés par de nouveaux tissus blancs.
Ce blanc me rappelait les longues nuits d'hôpital que j'ai pu accumulé au cours de ma vie. Je n'étais qu'un lycéen pourtant.
Le chanceux ultime.Plus j'y pensais, et plus je me disais que cette chance n'était qu'une façade pour cacher la malédiction qu'encourt ce type de talent.
N'attirer que la chance... Mais à quel prix ?
Plus quelque chose de malheureux m'arrive, plus j'ai de chance d'atteindre une bénédiction incroyable.
Ce talent... Ne m'avait jamais donné quelque chose sans me prendre quelque chose en retour.Un jour, il me rendra la mort qu'il m'a confisquée.
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m'étant intéressé à l'univers de Danganronpa et ayant joué aux jeux, je ne pouvais m'empêcher de soulager mon imagination en écrivant cette histoire.
- Meliodah
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Lueur d'espoir
FanfictionEt si le plan suicidaire de Nagito avait échoué ? DANGANRONPA 2 : GOODBYE DESPAIR.