Le monde bordélique de Roro

Un autre monde

L'année 2020 nous a donné bien des surprises. Tout le monde a en tête ce virus appelé communément la coronavirus, et puis ces deux confinements qu'on a dû subir pendant de longs mois... Il ne faut pas non plus plus oublier, les élections américaines, les feux d'Australie, la mort de George Floyd ainsi que l'assassinat de Samuel Paty qui a engendré des tensions entre la Turquie et la France, et j'en passe... Pour moi, l'année 2020 a été source de rebondissements : j'ai été en couple, puis confiné, puis déconfiné après de longs mois sans voir mon cher et tendre, j'ai eu mon bac, puis mon permis, je suis passé au statut de femme, je suis redevenue célibataire, puis je suis devenue majeure et je suis rentré à la fac. Une année remplie en somme.

Je passe donc de mon lycée de secteur de campagne de 1600 élèves à une fac de banlieue parisienne avec plus de 20 000 étudiants ! De nature sensible j'appréhendais plutôt cette rentrée. Je ne me qualifie pas d'une quelconque fille du 21e siècle, n'ayant pas la même approche de la vie que mes collègues de la génération Z. A mon humble avis, j'aurai voulu vivre à une époque où le respect, la courtoisie était encore de rigueur. Enfin, me voilà donc en région parisienne en 2020.

Je ne vous dirai pas comment je m'appelle, préférant garder l'anonymat, partons du fait que mon personnage incarné dans cette histoire se nommera Roxanne, et il inutile de préciser, que les autres personnages auront également leurs noms de changés.

Commençons donc par le commencement :

Ca fais une semaine que je suis rentrée à l'université, et aussi bizarre que cela puise paraître, j'ai réussi à me faire un petit groupe de potes de 3 personnes. Celui que vous devez gardez en tête est un garçon de 23 ans qu'on nommera Gabriel. On s'est tout de suite très bien entendu ! Les mêmes goûts, même façon de penser, même centre d'intérêts. Il sait pas trop pourquoi il est à la fac d'histoire mais je l'aime bien ! Pendant la deuxième semaine on a bien rigolé, mais, je sentais à travers sa façon de me parler et sa façon de poser ses yeux sur moi qu'il voulait plus que de l'amitié. Je le voyais bien... Sa façon de réagir quand je lui parlais des autres mecs, et ses phrases qui paraissaient si anodines « On va finir ensemble ». Malheureusement, ce n'était pas du tout mon état d'esprit, je sortais d'une rupture compliqué et je voulais me concentrer sur mes études avant tout. Mais je me sentais seule. Je voulais avoir quelqu'un, quelqu'un qui m'aime, qui pense à moi, qui m'envoie des messages, quelqu'un à qui me rattacher dans cette nouvelle. Je gardais donc cette idée en tête, tout en le considérant juste comme mon meilleur ami. L'amour pouvait attendre ! Mais on ne peut pas dire que tout s'est passé comme je le pensais. Il faut maintenant que je vous parle de celui qu'on nommera dans ce texte Kevin. Kevin est donc un L2 d'histoire qui, quand on le voit, paraît en avoir 30, alors qu'il n'a que 24 ans. Je vois déjà certains d'entre vous me dire que je n'attire que des vieux, je vous répondrai alors que je n'ai rien demandé, tout c'est fait contre ma volonté. Kevin et moi étions donc au même cours d'histoire de l'art, après quelques brefs regards, on commença à s'échanger quelques messages, puis on se parla toute la journée. Je ne savais pas comment prendre cette histoire. J'avais tout juste 18 ans, lui en avais 24, il avait l'habitude je pourrai dire, j'entrai à peine dans la vraie vie. Et puis, un jour, il me proposa de venir chez lui joué à un jeu de société, seule. Je dois avouer, qu'en premier lieu j'accepta la proposition. Je vous l'ai dit, je suis naïve, j'ai à peine 18 ans, je ne voyais pas où était le mal de jouer à un jeu de société. Et puis, je demanda conseil à Gabriel, que, je vous rappelle, je considérais comme mon meilleur ami. Celui-ci me disait qu'il n'y avait aucun problème, aucune question à se poser, c'était une après-midi lambda.

Si certains d'entre vous se pose la question : je n'y suis pas allée. On a déjeuné ensemble, mais je lui ai dit que j'avais du travail. On a continué à discuter quelques jours après, mais la relation s'est arrêté très vite. Il ne me parlait plus, il avait jeté son dévolu sur une autre de ma licence avec qui on traînait.

Je venais de prendre conscience de quelque chose : j'étais entré dans un nouveau monde. Un monde, où les hommes ne pensent pas qu'à l'amour, où tout peut être l'objet d'un seul soir, d'une seule heure... Croyez le ou pas, je n'étais pas prête à rentrer dedans. J'étais encore dans l'optique du grand amour, et ça m'a fais un choc. En réfléchissant bien, je venais de comprendre qu'en moins d'un mois, deux hommes, qui étaient plus âgés que moi, avait « flashé » sur moi ? Je sais même pas si on peut appelé ça comme ça....

*ROXANNE*