I] L'effondrement

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Des yeux verts avec une expression plus que effrayante... Des larmes bordent ces yeux remplis de souffrance.
II prend peur, il voit tout partir, tout s'effondrer, tout s'enflammer. Mickael, environ dix-sept ans, le fameux simple lycéen, part loin pour tenter de ne pas mourir comme tous les autres.
L'effondrement prend son pied, il transforme le monde d'aujourd'hui en ce monde apocalyptique, où la loi du plus fort, la loi de penser à soi avant les autres, la loi du; tu tue ou tu te fais tuer domine. Quelque temps après l'effondrement, tout se calme, un semblant de tranquillité revient. Le monde vide et dangereux règne et est la fameuse conclusion de l'époque de la société ainsi que de la vie que l'on connaissait.
Mickael doit reprendre une vie fort compliquée maintenant, il observe ce que le monde est devenu. Il a une reprise de connaissance ce qui lui fait terriblement peur. Le sentiment de se demander ce qu'il se passe l'envahit, essayer de se persuader que c'est un rêve qui ressemble fortement à la réalité. Il pense à ses amis qu'il a dû quitter, en se promettant de les retrouver. Il repense à Pike, son meilleur ami, à Amely, à Luna, à ses parents qui ne sont plus là... Il veut être avec tous ceux qu'il aime pour surmonter ses futures épreuves. En se décourageant, en se lamentant sur son sort qui est celui des derniers survivants, en essayant de savoir ce qu'il va devenir, il se met à pleurer et s'assouplit pour tomber au sol. Après un moment, son sang-froid lui dit de réfléchir comme il faut pour pouvoir survivre. Il réfléchit calmement, il se prépare à commencer une aventure sans limite, une aventure qui sera difficile, qui à chaque choix qu'il fera un pas, pourra se terminer par sa défaite.
Pendant des jours, il marche sans rien pouvoir faire d'autre. Il cherche avec un regard anxieux une possible ville toujours sur pied jusqu'à ce qu'il tombe sur des vivres. Il pille les seuls bâtiments qu'il reste puis continue. Il chasse des oiseaux et lapins qui restent pour se nourrir. Il cherche des humains, il cherche de l'aide. Mickael va pendant des jours, des semaines, des mois voir des années être à la recherche d'autres, il vit seul contre la nature qui est devenue que très peu généreuse pour la survie de l'Homme. Pendant cette période, il s'enrichit malgré tout, il apprend de lui-même comment chasser, comment construire un abri ou bien un collecteur d'eau, des armes ou bien des pièges mais il faut dire également que son âme d'artiste et d'ingénieur l'aide assez suffisamment. Il survit comme un animal en forêt à se battre pour sauver sa peau. Pendant des années il vivra comme tel. Mickael tient très fortement à la promesse qu'il s'est faite il y a déjà longtemps de cela. Pike, aaah ce fameux Pike.
Mickael un an et demi après l'effondrement décide de retourner au dernier endroit où il l'a aperçu, quand il y regarde bien, sous de vieilles pierres est enfoui un vieux dessin fortement abîmé. Mickael, surpris par cette découverte, le regarde de plus prêt et voit... Il voit ce dessin qui a l'air d'être fait avec du charbon. Une usine, deux grands bâtiments au toit arrondi avec une grande cheminée. Il se dit que ce dessin est joli mais, étrange qu'il soit ici. En bas à droite, Mickael baisse les yeux, il voit une signature estompée avec le temps. Mais il l'a reconnaît très bien. Le nom de Pike Rosso y est inscrit ! C'est bon, il est persuadé que c'est lui, il est persuadé qu'il est là bas il va la retrouver cette usine. L'adolescent remercie dieu qu'il soit toujours en vie, si Pike à réussi à le remettre ici c'est que ça ne doit pas être bien loin. Il colle le dessin sur sa poitrine, lève la tête vers le ciel, inspire un grand coup puis reprend espoir. Il décide de reprendre son malheureux chemin qu'il mène déjà depuis plus de un an.
*
Des années plus tard. Mickael toujours aussi seul à marcher dans les bois va faire une merveilleuse découverte. En marchant dans cette grande forêt, il tombe soudainement sur un grand chalet perdu au milieu de nul part, il n'a pas été touché par des bombardements et est très peu abîmé par le temps. C'est un miracle de trouver un aussi grand bâtiment et presque tout neuf. Mickael remonte ses manches et décide de s'y installer. Il commence à y vivre simplement et puis construit un grand atelier pas très loin du chalet. Pour y exploiter son âme d'ingénieur, il y construit énormément de choses, des armes, des systèmes mécaniques, il fabrique des collecteurs d'eau automatiques etc.
Et Mickael sous sa grande ingéniosité aimerait inventer un moyen d'aller récupérer des ressources plus facilement et donc de se déplacer dans des lieux plutôt rudes. Il cherche est aimerait créer un moyen d'atteindre des endroits difficiles d'accès avec des grappins. Mais il n'est pas assez ressourcé pour créer ceci. Maintenant, sa survie sera plus facile après avoir trouvé son nouveau logement. Il pense qu'il va vivre tranquillement chez lui à créer de quoi vivre et repartir trouver ses amis à cette usine après. La vie de l'adolescent se calme légèrement à présent, il sent toujours cette solitude peser mais il arrive à faire avec et se dit que ce n'est pas si grave. Sauf, à certaines périodes où Mickael perd espoir et se dit dans un coin de la tête que, probablement ses amis sont morts et qu'il est le dernier être humain sur cette Terre. Mais ceci lui passe et il reprend son travail quotidien. Il reprend son travail dans son atelier de la taille d'une chambre à coucher, qu'il a lui-même monter et mit sur pied. Au fur et à mesure de ses expéditions, il retrouve des matériaux divers, des boulons, des tôles, des fils de fer, tout un tas de bric-à-brac qu'il amène chez lui pour créer. Et puis, au bout d'un moment les jours commencent à se ressembler, la fameuse "routine" s'installe, mais c'est une routine difficile... Chaque jour est un combat, c'est le combat pour obtenir le droit de vivre, se battre pour survivre. Des fois, il se demande s' il n'est pas fou, vivre seul, vivre alors que le monde tel qu'il était n'existe plus, il ne sait même plus pourquoi il doit continuer de vivre mise à part revoir ses amis. Et il ne sait même plus s' ils sont toujours en vie... Pour se sentir moins seul et pour essayer de ne pas ressentir un manque trop important. Après avoir trouvé du matériel de dessin dans les ruines d'une école, il dessine presque tous les jours les portraits de ses amis, de ses parents. Il les dessine pour pouvoir être en partie avec eux. Il les attache un par un dans son atelier. Sa solitude le pèse énormément, Mickael aimerait tant pouvoir être avec d'autres, pouvoir écouter de la musique, pouvoir rigoler comme avant. C'est peut-être paradoxale mais, en regrettant fortement ce qu'il s'est passé au monde, il se dit que ce n'est pas plus mal. Lui qui se sentait rejeté, qui se sentait pas né dans le bon monde. Cet effondrement pourrait lui permettre d'avoir une chance de trouver son monde à lui. Certes il est seul et très souffrant mais il vit comme il veut, pas au crochet de la société. Il ne se sent pas rejeté à présent puisqu'il est indépendant. Mickael avait peut-être des gens qui l'aimaient, mais il était malheureux dans le monde qui se fichait entièrement de lui.

L'adolescent n'est toujours pas heureux aujourd'hui, mais même s' il est nostalgique, même s' il est triste, il n'a plus qu'à se soucier de sa survie et à songer à comment retrouver ses amis

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L'adolescent n'est toujours pas heureux aujourd'hui, mais même s' il est nostalgique, même s' il est triste, il n'a plus qu'à se soucier de sa survie et à songer à comment retrouver ses amis. Curieux comme il est, il se pose tout un tas de questions, comment le monde est reparti de zéro, comment cela se fait qu'il est seul, pourquoi doit-il survivre...
Après de long mois, Mickael commence à avoir de plus en plus de matériels et commence également à installer un camp assez bien organisé. Il arrive à créer des systèmes et des aménagements qui l'étonnent lui-même. Son talent de créer et de conceptualiser s'est multiplié et s'est renforcé depuis qu'il habite la grande maison. Son atelier, il en est très fier, assez pour y passer toutes ses journées. Il pense enfin avoir pu créer un endroit où il se sent bien en partie. Mais il garde la même tristesse intérieure. Notamment pour Pike et ses autres amis... Ses ambitions grandissent à chaque invention, à chaque fin de projet il souhaite de tout cœur les accueillir. Il y croit de plus en plus fort, et des fois il tente d'aménager son camp pour qu'il garde plus de monde. Il organise déjà leur arrivée, il trouve la force en cela pour continuer. Mickael travaille jour et nuit mais il sait qu'il ne le fait pas pour rien. La solitude, il commence à l'oublier, il s'y fait mais il attend toujours le moment où il verra d'autres humains. Il ne se voile pas la face pour autant. Il sait qu'il reste probablement que très peu de personnes s' il en reste et ceux qu'il verra ne seront pas obligatoirement gentil et sociable avec lui. Il sait très bien qu'il y a plus de probabilités pour qu'il tombe sur un homme voulant soit le tuer soit le voler. Pourtant il veut quand même le croiser pour au moins avoir la confirmation qu'il n'est pas seul au monde et que ce n'est pas l'extinction de la race humaine. Mickael sait très bien que cela peut être dangereux, vivre seul sans avoir connaissance du monde est l'une des meilleures sécurités pour lui. L'innocence lui permet d'être épargné de la mort mais curieux comme il est, bien évidemment que le fait de ne rien savoir le dérange, savoir ce qu'il se passe hors de son camp l'intéresse énormément mais durant un très long moment il va devoir vivre sans avoir de réponses à ses questions. La solitude, l'incompréhension, le doute, l'accompagneront. Sa vie devient l'habitude de survivre. Malgré ses connaissances grâce à ses expériences depuis l'effondrement, il ne sait pas grand-chose de ce qu'il s'est passé et de ce qu'il se passe encore aujourd'hui...

L'EFFONDREMENT Où les histoires vivent. Découvrez maintenant