Au revoir

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Ladybug pressa ses lèvres sur celles de Chat Noir, en espérant pouvoir par ce simple geste lui transmettre tout son amour. Elle voulait qu'il sente qu'il n'était pas seul, qu'elle serait à ses côtés pour toujours.
Qu'il comprenne qu'elle l'aimait aussi, et qu'elle était désolée de ne pas l'avoir compris plus tôt.

Inconsciemment, bien qu'elle refuse de l'admettre, elle savait qu'elle n'aurait plus jamais l'occasion de lui parler, d'entendre sa voix taquine lançant d'affreux jeux de mots dans l'air sans la moindre honte, comme s'il s'agissait d'une vocation.
Et même si cette dure vérité la terrifiait plus qu'elle ne l'avait jamais été, elle se devait d'agir en partenaire et de lui montrer sa présence à ses côtés lors de ce dernier voyage.

Où qu'il aille, elle l'accompagnerait, elle refusait de lui laisser ressentir la peur, ou le moindre sentiment de solitude. Après cela elle pourrait se laisser aller à la tristesse jusqu'a n'en plus pouvoir.

Le baiser échangé fut aussi tendre que bref.

Alors qu'une autre part d'elle même continuait de supplier intérieurement son partenaire de ne pas s'en aller, malgré ses belles résolutions de le soutenir, la super héroïne cessa de sentir la chaude respiration de Chat Noir sur leurs bouches liées.

Elle se décrocha de lui dans un sursaut, comme si le contact venait de la brûler, puis ouvrir ses paupières fermées jusqu'alors.

Sur ses genoux, le héros était aussi immobile qu'une souche. Seuls ses cheveux d'or étaient encore agités par le souffle du vent tandis que les commissures de ses lèvres étaient levés en un doux sourire.

Ce n'était pas normal.

Chat Noir ne savait pas rester immobile une seule seconde. Il ne pouvait s'empêcher de faire le mariole, notamment devant les victimes du papillon.
Alors pourquoi ne bougeait t-il pas ?

La jeune femme posa une main sur son épaule en le secouant doucement, espérant le sortir de son sommeil, sans réaliser que celui ci serait éternel.

« Chat ? » Appela t-elle, sentant l'anéantissement la gagner petit à petit.

Aucune réponse ne fut accordée à son appel désespéré. Et à ce constat, elle eut la nette impression d'entendre son cœur se briser dans sa poitrine.

C'est à cet instant qu'elle comprit.

La réalité, l'inconcevable réalité, venait de la frapper avec encore plus de violence que n'importe quel coup de point qu'elle aurait reçu lors de sa longue et périlleuse carrière d'héroïne.

Et à dire vrai, elle aurait mille fois préféré recevoir un coup de poignard, que de ressentir cette déchirure dans son cœur face à sa prise de conscience.
La souffrance aurait été bien moindre

Elle ne parvenait même pas à assembler les fait dans son esprit.

Son fantastique, adorable coéquipier ne pouvait pas être mort.

Et pourtant, la parfaite immobilité de sa poitrine, lui indiquait le contraire.

Chat noir avait quitté ce monde et il l'avait quitté elle.

La coccinelle passa à toute vitesse ses bras derrière le cou du héros, plongeant ses mains dans sa douce chevelure pour le serrer de toute ses forces contre elle.
Nul doute que si le matou avait encore été en vie, il se serait débattu pour pouvoir prendre une goulée d'air. C'était un fait d'autant plus bouleversant pour l'héroïne, qui savait qu'il n'en prendrait plus jamais de nouvelle.

Une tristesse sans pareille lui enserra le cœur telle les griffes acérées d'un rapace, et le seul moyen qu'elle trouva pour tenter de l'apaiser fut de hurler à s'en briser les cordes vocales :

BlessureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant