Mini Fiction OrelxGringe - La maison au bord du lac.

OS OrelxGringe - La maison au bord du lac, partie 1/2.

Aurélien posa sa main sur la vitre de la fenêtre de sa chambre, le regard perdu au loin. Aujourd'hui, c'était son anniversaire. Et son père était encore absent. Celui-ci lui avait absolument promis d'être là aujourd'hui mais avait reçu un appel de toute urgence de quelqu'un qui avait fait une mauvaise chute en ville, à plusieurs kilomètres de ce trou perdu. Il lui avait dit d'un air un petit peu abattu d'y aller, que des gens comptaient sur lui pour le soigner, mais au fond il avait simplement senti son cœur se serrer un peu plus dans sa poitrine en l'entendant s'excuser, comme tous les ans, de ne pas pouvoir rester avec lui pour son anniversaire. Son père lui avait pourtant promis d'être rentré d'ici le soir et de fêter comme il se doit ce jour si spécial avec lui mais il avait seulement haussé les épaules et avait attendu qu'il soit parti pour aller pleurer dans son lit. Et en plus, cette année, il se retrouvait en plein milieu de nulle part, dans une maison quasiment vide et dans laquelle il n'avait plus aucun souvenir. Il y avait déjà vécu, oui, de sa naissance à ses cinq ans. Mais il ne s'en souvenait pas, c'était il y a trop longtemps, il était trop petit, et c'était avant... Oui, avant la mort de sa mère. Après sa mort, il avait déménagé en ville et son père avait essayé de vendre la maison. Sans grand succès. Il y avait eu quelques personnes intéressées, évidemment, enfin de ce qu'il avait compris, mais acheter une maison qui se trouvait pile en face d'un énorme terrain boisé et d'un lac faisant tous deux partie de cette dernière mais qu'on devait partager à chaque vacances scolaires avec des colonies, peu de gens trouvaient cela attrayants. Aurélien regarda au loin, essayant d'apercevoir les enfants qui semblaient jouer près du lac. Ces derniers étaient arrivés ce matin, comme tous les 1er de chaque mois lors des vacances d'été. Son père avait toujours refusé les offres des potentiels acheteurs, même les plus alléchantes, qui voulaient bien acheter la maison a la seule condition qu'il arrête de louer à chaque vacances ces bouts de terrains à ces colonies. C'était le rêve de ta mère, mon cœur, de pouvoir aider les enfants les plus défavorisés à avoir, eux aussi comme les autres, de vrais vacances remplies de jeux et de rencontres. Apparemment, son père ne se rendait pas compte que c'était aussi ce qu'il lui manquait à lui aussi. De rencontrer d'autres enfants et de se faire des amis. Il jeta un dernier petit regard en direction du lac avant de se décider. Aujourd'hui, il irait à leur rencontre. Il combattrait sa timidité et sa peur de l'inconnu pour aller se faire des amis de l'autre côté de la rivière.

***

« Punaise mais où c'est qu'ils sont passés ?! C'est pas possible d'être autant froussards ! »

Guillaume essaya de se frayer un chemin à travers les feuilles d'arbres et les buissons, commençant à se dire qu'il était complètement perdu. Il avait décidé avec certains autres enfants de son orphelinat d'aller jusqu'à la maison au bord du lac, nom qu'on lui donnait car c'était exactement la seule maison auprès de ce fichu lac. C'était la troisième année consécutive qu'il se rendait pour les vacances d'été à cette colonie avec les autres enfants de son orphelinat et, maintenant qu'ils avaient tous à peu près dix ans, ils avaient collectivement décider d'aller voir si la légende de la femme noyée du lac était vraie. Enfin, collectivement... Il avait décidé et avait forcé ses amis à le suivre. Si jamais c'était vrai, il fallait que d'autres enfants en soient témoins aussi, afin qu'on ne l'accuse pas de mentir. Sauf qu'apparemment, ces derniers avaient pris la fuite dès qu'il avait la tête tournée parce qu'il se retrouvait à présent seul dans la forêt, et même plus, perdu. Mais ce n'était pas grave, les adultes de son orphelinat lui avaient toujours dit qu'il avait un bon sens de l'orientation et une bonne intuition. Alors il savait qu'il réussirait à retrouver son chemin et aller vérifier la véracité de cette fichue légende par lui-même s'il le fallait. C'est alors qu'il trébucha sur quelque chose et s'étala de tout son long par terre en poussant un petit cri de surprise :