Quelle journée !

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Le réveil retentissait dans la chambre encore sombre. Ce terrible réveil. Aux yeux de Dan, il sonnait davantage l'heure de sa mort que l'aube d'une belle journée. D'ailleurs celle-ci commençait très mal. Il se trouvait désormais en retard car sa motivation à s'extirper de ses rêves irréalisables, s'était envolée à l'instar de sa chaussette gauche. C'était incroyable qu'elles disparaissent toujours au moment le moins opportun.

La trotteuse ne lui laissait pas de répit, une biscotte avec le fond du pot de confiture entre les dents, en sautillant pour enfiler son dernier pantalon propre, la biscotte craqua et s'étala du côté de la confiture. Bien évidemment.

Tant pis pas le temps pour le petit déj. Ce que ça pouvait le hérisser ce genre de matin. Il prit son sac et se précipita vers la porte d'entrée, il regarda sa montre et percuta un voisin, se trouvant être une voisine, qui sortait de l'ascenseur. Elle fit tomber ses clés tandis qu'il ne lui accorda pas l'ombre un regard, trop focalisé sur son train de vie qui lui filait entre les doigts.

Alors qu'il se garait sur son le lieu de travail, il reçut un appel. Appel qui ne fit que multiplier sa frustration, entre deux disputes, ses nerfs finirent à vif. Il ne décolérait pas, sa respiration saccadait alors qu'il avait la tête en ébullition. On ne le comprenait jamais ! Pourquoi cette journée était si mauvaise ?

En sortant de sa voiture il ferma violemment la portière, il savait pertinemment que c'était inutile, mais cela lui fit du bien une fraction de seconde. Car un instant plus tard il se trouva étranglé pas sa cravate coincée dans la portière. Dan était en plus d'être en retard, un peu honteux et carrément de mauvaise humeur.

Les clients défilaient devant lui. Pourquoi étaient-ils tous si amer avec lui ? Ce jour était vraiment maudit.

La journée poursuivait son cours, répétitive, morne, grise et sans grand intérêt. Elle était si fade que lorsqu'il apprit que sa voiture était à la fourrière, au moment de rentrer chez lui, il ne réagit presque pas. C'était comme si c'était prévu. Après tout, c'est une mauvaise journée ou ça ne l'est pas.

Puis il reçut un coup de fil annonçant encore des nouvelles assez peu réjouissantes. La goutte de trop.

Dan marcha, le regard au-dessus de ses pieds. Le ciel résonna tandis que des gouttelettes vinrent mouiller ses cheveux, son dos, ses chaussures, et de ses yeux, ruisselèrent de timides perles salées. En proie à un grand vide, ou bien au lourd poids qu'il avait sur les épaules, une boule se forma au fond de sa gorge. Les mauvaises nouvelles s'accumulaient. Il n'avait qu'une envie, que cela s'arrête. Il voulait disparaître, glisser lentement et que le monde l'oubli, comme ça plus rien ne pourrait l'atteindre. Chaque nouvelle était un coup qu'il encaissait mal, il voulait contrôler cette violence qui l'atteignait, mais rien ni faisait, il se retrouva juste épuisé en guise de victoire. Pourquoi sa lutte acharnée ne le menait qu'à empirer la situation ?

***

Comme un malheur n'arrive jamais seul, Dan se retrouva assis devant sa porte d'entrée verrouillée et complètement dépourvue de clef. Repensant aux récents événements qui lui étaient arrivés. En effet sur le chemin du retour, il croisa un inconnu qui lui fit un présent et depuis il était en proie à une terrible confusion.

Les cheveux dégoulinant, Dan se trouvait songeur face à cette fragilité magnifique, aux pétales blanches où reposaient quelques perles de pluie.

Un bruit attira soudain son attention, un verrou retenti, une porte s'ouvrit et un voisin approcha. Une voisine. Dans le couloir les pas retentirent jusqu'à s'arrêter à son niveau. La jeune femme demanda alors :

Quelle journéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant