La différence entre l'amour et la passion.

9.

   Samedi, 19h22

   Je me regarde une dernière fois dans le miroir de ma petite salle de bain. J'ai retenu la leçon et mis un t-shirt cette fois. Je regarde l'heure. Tony m'a dit qu'il ne pourrait pas être là avant vingt heures et Adrien est lui aussi en train de se préparer. Le but est quand même que j'arrive avant eux, la surprise serait ratée autrement. 

Je sors de la salle de bain. J'ai décidé de changer de veste pour une fois, celle en jean fera l'affaire. Je l'enfile, caresse mon chat en passant qui est endormi sur le dossier du canapé et sors de mon appartement. 

Je monte dans ma voiture. J'en profite pour envoyer un message à Adrien et lui dire que je démarre. 

Après quelques minutes de trajet. J'arrive enfin devant la maison de Connor. Je panique un peu en voyant que la seule place actuellement disponible est un créneau. Oui, je déteste ça. Je stresse beaucoup trop. Je souffle un grand coup et m'engage dans la manœuvre. 

Je remercie le ciel quelques secondes plus tard d'avoir réussi en une seule fois. Je descends et regarde l'heure sur ma montre. Huit heures moins dix. On est bon.

Mon téléphone vibre et affiche un message d'Adrien.

Adrien : Je démarre également.

PA : je viens d'arriver.

Je range mon portable dans ma poche et pars en direction de la porte d'entrée. Encore une fois, on peut entendre la musique de l'extérieur.

J'entre enfin. J'ai un petit mouvement de recule. Il y a encore plus de monde que la dernière fois. Je tente de traverser la foule pour rejoindre la cuisine. Je salue les connaissances de loin dont Max qui semble surpris de me voir. On dirait que la tromperie a fonctionné. 

J'arrive dans la cuisine. Je reste planté debout devant le bar. Connor et en face de moi en train de parler à un garçon que je ne connais pas. Je ne peux m'empêcher de le trouver magnifique. Il est habillé tout en noir, de la tête aux pieds. Il ne s'est pas coiffé, ses cheveux sont au naturel mais cela lui va tout aussi bien.

Il tourne la tête entre deux mots et son regard croise le mien. Il lui faut un quart de seconde pour se rendre compte que c'est bien moi qui le regarde depuis quelques secondes. Un immense sourire apparaît sur son visage. Il ne prend même pas la peine de finir sa discussion et s'empresse de venir à moi. Il ouvre ses bras et me sert fort contre lui. Et pour la première fois depuis que l'on se connaît, je prends l'initiative de déposer un baiser sur sa joue.

Connor : mais qu'est ce que tu fais là ? Je suis trop content ! 

On peut clairement dire qu'à ce moment là il est heureux. Même un sourd pourrait l'entendre dans sa voix. Et je suis heureux de le voir heureux.

Connor : tu m'avais dit que tu ne pouvais pas venir et les garçons ne sont pas là ? T'es venu tout seul ? 

Je souris. On dirait un enfant de cinq ans qui ouvre enfin le cadeau qu'il attend depuis des mois.

PA : je voulais te faire une petite blague. Et les garçons ne devraient plus tarder à arriver.

Il me regarde. Avant de souffler et de me reprendre dans ses bras.

Connor : j'étais triste quand tu m'as dit que tu ne pouvais pas venir. Dit-il en libérant son emprise.

PA : je suis là !

Connor : maintenant c'est parfait. 

Je lui fais un clin d'œil. Nous sommes coupés de notre petite bulle par l'arrivée d'Adrien. Il me tape deux fois dans la main comme à notre habitude avant de faire une accolade à Connor. C'est la première fois que je les vois faire ce genre de choses.