Nirvxna

O N E

N I R V X N A - 1

 
 
 
Je sens son regard brûler sur ma peau. Il me dévore comme un tigre alléché. À croire que je suis meilleure que ses frites. 
Sa voiture est garée juste en face de la mienne et nous mangeons tout deux ce que nous avions commandé au Burger King quelque minute avant. Trois semaines qu'il a appliqué mon rituel.

- commander sa bouffe,
- manger dans sa voiture,
- écouter du Nirvana.
- partir.

Je fais exprès de lui faire croire que je ne remarque pas son petit manège agaçant pour qu'il finisse par se lasser et lâcher prise. Mais en vain. Toujours là, toujours le même regard fixe et ferme sur ma peau. On dirais qu'il va faire fondre son pare-brise tellement son regard est lourd et pesant. Ça fait vraiment flipper.
Avalant ma dernière frite, j'hésitai à regarder dans sa direction. Si il me voit, il va savoir que je l'ai aperçu et qui sais, il va me suivre jusqu'à mon appartement et y entrer par effraction ? On ne sais jamais à quoi s'attendre...
Alors je me suis décidée à mettre le contacte en route avant de quitter le parking du Burger King.
 

***

 
Même chez moi je me sens épiée. J'en peux plus de ce sentiment pesant et angoissant. Je n'ose même pas me mettre à poil dans ma propre salle de bain juste parce que j'ai vraiment l'horrible sensation d'être scrutée. C'est pas normal. Mais alors vraiment pas. 

Pleins de questions me trotte dans la tête. Qui est ce mec complètement barge, Pourquoi me scrute-t-il comme ça et surtout pourquoi reproduit-il chaque geste que je produis ?

Je bougeais dans mon lit cherchant une position confortable à adopter. Mon réveil affichait " 3h30 " et un grand soupir lassant s'emparait de toute la pièce. Je dois savoir de qui il s'agit. Je dois le découvrir absolument. Peut-être dois-je adopter son même petit manège et il finira par se lasser... Tout ça m'obsède, et franchement je crois sérieusement que ça va mal finir.
 

***

- Alexia si je te dis qu'il est toujours là. Il m'observe et reproduit chacun de mes mouvements... Il est barge ! J'ai toujours cette sensation horrible de son regard sur moi. Même chez moi. Me plaignais-je.
 

- Tu deviens parano Claarys, vraiment. À bouffer tes hamburgers et tes frites à longueurs de temps ça te monte au cerveau. Roulait-elle des yeux. Elle prenait une boucher de son brocolis et tout en mastiquant elle continua, ou non je crois plutôt que t'as vraiment besoin d'un petit ami.

Je soufflais, - Franchement ne parle pas toi avec tes légume à l'eau bio sans matière grasse. Ah non pardon, rectifiais-je, ton eau au légume bio sans matière grasse. Je suis pas parano et je n'ai absolument pas besoin  d'un petit ami ! disais-je le regard ennuyé.

Elle soupirais, - C'est très bon pour la santé je te signal ! s'exclamait-elle offensée. 

- Bah voyons !  roulais-je des yeux.
 
- bref t'es folle ! S'exclamait-elle, je te laisse je dois retourner voir Aloé. Oh, j'allais oublier,  j'ai donné ton numéro au pote de Kaleb, il " souhaitait " vraiment te rencontrer. Me regardait-elle d'un regard qui voulait tout dire. 

Je m'étouffais avec ma frite, - Quoi ?! Sans mon autorisation mais t'es folle ?! j'y crois pas, t'as eu le culot de faire ça sans mon autorisation ! Non mais où va le monde c'est pas possible !  continuais-je d'exploser sans savoir qu'elle était partis.
 
Et quand je regarda autours de moi, un violent frisson s'empara de moi. Il était là, le gars du Burger King, juste à la table d'en face sirotant son soda, lentement, tout en me fixant comme il a l'habitude de faire... j'eus manqué de tomber à la renverse...
 

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