La vie n'a comme limites que celles qu'on lui accorde. C'est ce que me répétait ma mère quand j'étais enfant. Chaque fois que j'avais peur ou que quelque chose me semblait impossible, ma maman me répétait cette phrase. La vie n'a comme limites que celles qu'on lui accorde. Ainsi, je pensais toujours tout possible, et je donnais le meilleur de moi-même pour réussir. Aujourd'hui, c'est mon dix-septième anniversaire, et cela fait dix ans que ma mère nous a quitté. Ma mère avait une vie et un travail très compliqué auxquels je n'avais jamais rien compris. Elle a perdu la vie dans un accident de voiture dont moi seule est survécu, un miracle selon les médecins. J'ai très peu de souvenirs de mon enfance, et encore moins de mon accident. Je ne sais que ce que les rapports de police, et hospitaliers avaient écrits. J'ai eu la colonne vertébrale brisée en deux, et il m'aurait donc impossible de marcher, normalement. Cependant, par un miracle, je marche, et jesuis même assez douée à la course à pied.
Enfin bref, aujourd'hui j'ai dix-sept ans, et je vis chez ma tante qui pense que je suis une fille à problèmes comme elle me nomme. Tante Rosalie n'a jamais vraiment apprécié ma présence, c'est pour cela, qu'elle m'envoie gentiment dans un merveilleux pensionnat, loin d'elle. Je suis sur un parking, attendant un bus en direction de MurkyFalls. Plusieurs personnes sont aussi ici, tous des adolescents, qui sait peut-être qu'on leur réserve le même sort que moi. Bien évidemment Tante Rosalie n'a pas choisi ce pensionnat par hasard. En réalité c'est ma professeure de français qui lui a donnée ce nom de pensionnat soit disant idéal pour moi. Un garçon brun m'observe depuis tout à l'heure. Je relève la tête pour le fixer dans les yeux. Étrangement celui-ci détourne immédiatement son regard et enfile des lunettes de soleil, bien que le temps soit nuageux. A quelques mètres de lui, il y a une fille aux cheveux assez voyants... disons qu'ils sont carrément rose fluo, elle ne cesse d'agiter son index comme la baguette d'un chef d'orchestre. Une voiture se gare et un garçon aux airs plus âgés en descend. Il a les cheveux blonds et paraît plutôt normal contrairement aux autres que je vois depuis tout à l'heure. Il sort sa valise du coffre de sa voiture et embrasse une femme, qui je suppose doit être sa mère. Assise dans l'ombre que fait le mur d'en face, il y a une autre fille, elle a le teint grisâtre, très terne, et ses cheveux sont noirs ébènes. Je vois une ombre s'approcher de moi, c'est la punk que j'ai brièvement décrite tout à l'heure. Elle s'assoit à côté de moi sur le banc de l'arrêt de bus, sa valise noir à logo devant elle. Je n'avais pas remarqué tout ses piercings sur son visage de loin. J'en dénombre sept en tout du coin de l'œil.
Peu à peu les trois autres s'approchent de l'arrêt à la vue du bus qui apparaît dans le brouillard de ma petite ville dans un vacarme peu rassurant. Il s'arrête. Direction MurkyFalls. Génial. Un bus rempli de personnes bizarres, qui nous conduit dans un pensionnat bizarre. Clairement le rêve ultime de toute personne. Nous montons un à un,la conductrice à l'air de déjà tous les connaître, lorsque chacun monte à l'intérieur la chauffeuse leur demande de leurs nouvelles, puis ils avancent. Quand viens mon tour, elle me regarde de haut enbas. Elle me regarde dans les yeux, fronce les sourcils puis me sourit.
" C'est la première fois que tu vas à MurkyFalls,n'est-ce pas ?
-Oui.
-Tu vas voir c'est génial ! Tuentres dans à l'internat ?
-J'appellerai plus ça un pensionnat mais oui.
-Tu verras c'est super bien là-bas !J'y suis allée quand j'étais jeune ! "
C'est sans doute pour ça qu'elle est devenue chauffeuse de bus. Loin de moi l'idée de dénigrer cette profession mais ce n'est pas non plus un métier de rêve. Enfin qu'importe, je vais m'asseoir au fond du bus. Personne ne viendra me déranger. Le type aux lunettes de soleil est assis tout devant, juste derrière la conductrice, le blond trois places devant moi. Quant à la fille au teint terne elle s'est mise dans un coin du bus où elle évite les quelques rayons de soleil. La fille aux cheveux roses est assise à côté d'elle, elles ne se parlent pas. Elles se contentent de regarder chacune dans une direction différente. Quelle ambiance ! Lorsque la porte du bus se referme, on voit au loin un garçon courir à une vitesse hallucinante en portant sa valise sur son dos. La porte ouvre à nouveau et laisse entrer un garçontrès grand, brun et mate de peau. Il se dirige vers moi, je détourne le regard et monte le son de mes écouteurs. Je le vois froncer les sourcils comme la conductrice quelques instants auparavant. Il s'assoit à côté de moi, et le bus part. Je pose mon front contre la vitre et je ferme les yeux. A peine ai-je eu le temps de dire ouf que quelqu'un me tapote l'épaule. J'entrouvre les yeux et me tourne vers la personne qui à juger judicieux de me déranger. C'est le garçon en retard. Qu'est-ce qu'il me veut lui aussi ? J'enlève mes écouteurs. Je le toise de haut en bas. Il porte un jean couleur lin et un sweat-shirt bleu pastel. Au moins il sait s'habiller. Son visage à quelque chose de dérangeant. Je trouve que ses yeux ont une couleur étrange, comme s'ils étaient un peu jaunâtre.
" Salut ! Tu vas toi aussi à PennHouse ?
-Oui.
-Génial ! Je m'appelle Gabriel. Comment tu t'appelles miss jenesuispasbavarde.
-Je m'appelle Beth. "
Il me tend sa main, et je lui la serre pour être polie. Il a la peau brûlante, je retire vite ma main. Décidément, tout le monde est bizarre ici. Bienvenue à MurkyFalls.
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MurkyFalls
RomanceLa vie n'a comme limites que celles qu'on lui accorde. C'est ce que me répéter ma mère quand j'étais enfant. Chaque fois que j'avais peur ou que quelque chose me semblait impossible, ma maman me répéter cette phrase. La vie n'a comme limites que cel...