Nathan,
Les mains moites, le cœur battant, la respiration presque coupée, le sang qui pulse dans les veines, je regarde ma femme. Je la regarde pendant qu'elle souffre de martyr. Je la contemple pendant qu'elle donne vie à notre premier enfant. Et j'essaie de tout faire pour ne pas lui montrer que je suis au bord de l'évanouissement.
Elle pousse sans relâche, elle respire. Elle sait comment faire. Elle a pris des cours, elle a vue nombre de spécialistes. Rebecca est une femme forte. Une femme courageuse et qui est actuellement en train de faire ses preuves.
Elle va être une mère exceptionnelle et j'en suis certain. Je l'ai regardé s'occuper du gosse de Swazz, mon pote et ma sœur. Rebecca faisait cela tout naturellement. Elle savait comment y faire sans avoir besoin d'initiation ou quoi que ce soit. C'était comme inné en elle. Fait pour elle. Quant à moi, eh bien c'est tout une autre histoire.Lorsque j'ai appris sa grossesse, j'ai vomi. Je suis tombé malade. J'avais peur. Ce n'était que 5 ans après notre mariage. Je trouvais qu'on n'avait pas assez profité à cause du travail. Cela dit, Rebecca n'a pas arrêté de me rassurer. Elle m'a juré qu'on pourrait continuer à profiter malgré la venue du bébé. Alors j'ai fini par la croire. J'ai mis un mois à digéré la grossesse.
Quand son ventre a commencé à s'arrondir, j'ai été fasciné.
Quand je suis venu avec elle à la première échographie, j'ai eu un déclic. Je pense que c'est à ce moment précis où j'ai compris que j'allais être père et que j'ai bien fait d'écouter Rebecca et de ne pas la faire avorter.
Parce que l'enfant représentait finalement le fruit de notre amour. Et je voulais voir ce ventre s'arrondir encore plus bordel.Rebecca était la plus belle des femmes enceintes.
Elle était pulpeuse... mais tellement grincheuse. Elle mangeait comme un ogre. Des fraises, des fraises, des pois chiches... allez comprendre.
Elle était fabuleuse mais difficiles à supporter parfois.
On a profité de chaque instant de sa grossesse comme on a pu.Et je suis heureux.
— Vas-y mon amour, pousse encore un peu. Tu peux le faire, je dis pour l'encourager alors que la tête est déjà presque sortie.
Je serre sa main dans la mienne, l'embrasse fort et ne quitte pas des yeux celle que j'aime. Ses cheveux sont collés sur son front à cause de la sueur de ses efforts. Ses joues sont rougies par la douleur. Ses yeux sont noyés de larmes. Mais c'est la plus belle scène que je puisse voir.
J'essaie de me contenir, de garder mon calme mais le stresse me submerge. Je veux juste entendre les battements du cœur de notre bébé.
Rebecca pousse une dernière fois, je lui embrasse le front et là nos cœurs explosent.
Les cris retentissent.
Le temps semble se figer.— Félicitations, c'est une petite fille ! nous annonce la sage-femme.
— J'avais raison, soupiré-je en embrassant ma femme chastement.
— Quel va être son joli prénom?
— Artemis.C'était une évidence. On l'a dit en même temps. Artemis c'est secondairement la déesse des accouchements, et de la protection des jeunes. Nous l'avions décidé il y a bien longtemps. Si jamais l'accouchement se passait bien, on optait pour ce prénom.
Je suis si fier de ma femme quand elle reçoit notre fille dans ses bras. Je suis le plus heureux des hommes de voir ma famille enfin réunie. Les mots me manquent quand Rebecca lève les yeux vers moi, et les larmes lui répondent.
Quelques jours plus tard,
— J'ai cru mourrir pendant le travail n'empêche.
Rebecca est assise sur le canapé, allaitant Artemis. Je les prends en photo avec un Polaroïd et accroche l'image sur une grille en métal. On a déjà pas mal de photo dessus, il faudra que Becca se décide à faire un tri et mettre dans un album de naissance toutes celles d'Artemis.
— Ton père et Ruby vont pas tarder à atterrir. Ça va, pas trop stressée de les revoir ?
Rebecca soupire. Malgré l'entente cordiale avec son père, Rebecca reste réticente et je ne peux la blâmer. J'espère que la visite ne va pas trop la fatiguer car ces derniers jours ont été particulièrement épuisants pour ma femme. Entre ses collègues de travail, ma famille proche et mes collègues, nous n'avons pas eu beaucoup de repos. De plus, la petite pleure beaucoup plus qu'on ne l'aurait pensé.
Ruby ayant décidé de vivre en France, elle part en vacances chez son père et s'entend maintenant beaucoup mieux avec Margareth.Alors que Becca met Artemis au lit, la sonnette retentit.
— Nathan! Comment vas-tu?
***
— Mais c'est fou ce qu'elle te ressemble déjà, me dit Ruby au grand damn de sa sœur.
— Non! Elle tient un peu de moi quand même?
— Pas vraiment, renchérit son père, elle a les mêmes yeux verts que Nathan. En tout cas, inutile de faire un test de paternité ici.On rigole et l'ambiance est toujours au beau fixe, plus tard dans la journée nous avons la surprise du couple Swazz et ma sœur avec leur enfant aussi. Il a tellement grandi... le temps passe si vite. C'est un foufou comme son père.
— Je viens pas sans nouvelles, m'annonce-t-il alors que les femmes sont en train de discuter dans la cuisine.
— Dis-moi.Mon cœur commence à accélérer et je me demande vaguement ce qu'il va m'avouer.
Rebecca et moi n'avons pas eu une relation facile et je suis loin de croire que les embûches soient finies. J'espère juste qu'elles repoussent leurs échéances et nous laissent tranquilles le temps que notre petite Artemis grandisse. Elle n'aura pas à souffrir comme Becca et moi. Elle vivra parfaitement bien. Parce que c'est une promesse que je me suis faite lorsque j'ai vu ce petit être grandir dans le ventre de ma femme.— C'est Astrid.
— Astrid ? demandé-je étonné.
Alors elle, c'était le cadet de mes soucis et la dernière chose à laquelle j'aurais pensé.
— Ouais... elle est passé à la villa me demander si j'avais toujours contact avec Rebecca. Elle aurait appris par autrui que vous avez eu un gosse et aimerait passer faire un coucou.
— Étrange, elles s'étaient pourtant quittées sur de mauvais termes.
— Écoute, j'en sais rien non plus. Je t'avoue que j'étais assez surpris de la voir se pointer. On a discuté, elle est toujours avec Emilio et ils comptent faire un tour du monde dans pas trop longtemps.Je hoche la tête.
— Du coup, j'en parle à ta femme?
— Non. Pas maintenant. Elle a besoin de se reposer, ça peut attendre. J'ai pas envie de la voir ressasser le passé et sa déception amicale. Tu sais, en vrai Astrid lui a fait beaucoup plus de peine qu'elle le laisse paraître. Elle m'a toujours dit qu'elle n'a jamais trouvé d'amitié semblable, aussi « confortable et honnête ». Ça m'attriste trop pour la faire revivre tous ces souvenirs.
— T'as raison mec. Et sinon, depuis que vous avez le gosse...Et les conversations d'adultes vont et viennent dans la maison. C'est dingue, nous avons tellement grandi depuis le lycée.
Nous voilà mariés, avec des enfants, alors qu'on était avant pétés aux joints et à l'alcool, dans ses relations qui n'étaient pas sérieuses ni saines.
C'est l'Amour. C'est l'amour qui change la vie.Alors s'il vous plaît, croyez en l'amour et son pouvoir.
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Épris D'amour
RomanceRebecca Holloway, 17 ans, Américaine. Elle était sûre d'elle, sûre de sa théorie, sûre qu'elle ne devait jamais s'autoriser à se laisser aller, à aimer, à pleurer, à s'amuser. Mais tout cela c'était bien avant qu'elle n'arrive en France, là où elle...