Elle lui donnait 16 ans, peut être 17. C'était bien 17, c'est un nombre impair et elle aimait bien. "Impair"c'est un peu comme "imprévisible ou "incalculable", un peu comme tous les mots qui commencent pas "in/im". Ces mots là finalement, c'est tout ce qui n'est pas. Par exemple, prenez "buvable", on peut dire que quelque chose est "imbuvable" et généralement on regrette ensuite de l'avoir voulu, comme le sirop mal dosé que la jeune fille de 16 ou plutôt 17 ans venait de lui servir.
Elle la remercia avec un grand sourire qui se voulait doux et gentil. On pouvait penser que la jeune cliente allait goûter le sirop, le trouver imbuvable, appeler la serveuse et presque faire un scandal pour un sirop à la pêche, mais non. Elle ne fit rien de tout cela puisqu'elle savait que le sirop n'était pas bon. Comme tout les autres d'ailleurs. Mais celui à la pêche était le plus buvable (ou le moins imbuvable) de tous, ou peut être même de toutes les boissons du restaurant.
C'était le plus mauvais bar du coin, la rumeur courait qu'il n'allait pas tarder à mettre la clé sous la porte. En effet, personne ne le fréquentait, à part peut-être quelques touristes naïfs, des petits groupes d'enfants voulant des glaces arc-en-ciel et un couple de retraités qui venaient chaque semaine depuis leurs 20 ans. Et Eline. Elle venait tous les soirs d'été boire un sirop à la pêche franchement pas bon devant les montagnes majestueusement orangées bordant le soleil pour qu'il s'endorme.
Elle buvait son sirop par petites gorgées à intervalles précis, si bien qu'elle avalait la dernière goutte lorsque le soleil était invisible à l'horizon. Elle attendait encore un petit moment, profitant des dernières secondes d'une journée d'été.
Eline venait de juin à août, peu importe le temps, ses problèmes ou ses occupations de la journée. Elle buvait son mauvais sirop à la pêche en regardant les couchers de chaque soleil de l'été. De temps à autre, elle emmenait un livre avec elle, tournait page après page, buvant gorgée après gorgée, regardant le soleil descendre centimètres par centimètres, profitait du calme. De son calme. De la sérénité et de sa tranquillité intérieure qu'elle venait retourner chaque soir à la même heure, sur la même chaise et avec le même mauvais sirop.Voilà mon premier texte, écrit après m'être émerveillée devant un superbe paysage, j'espère que ça vous plaît, n'hésitez pas à me faire part de vos avis ;)
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RandomTextes en tout genre, qui me passent par la tête. Parfois inspirés de musique, parfois de paysages ou d'autres de ressentis 💫