Chapitre 2: ... Pourquoi ? ...

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A peine eut-il le temps d'ouvrir la porte que sa mère, en robe de chambre et folle d'inquiétude, se dirigea dans ses bras.

- Emmet Michael Fitzgerald ! Ne me refais plus jamais une frayeur pareil ! Et ta joue ?! Mon bébé, ce sont encore ces brutes qui t'ont fait ça ?!!

- Calme-toi maman … C'est rien …

- Il a raison Karen, calme-toi, lança son père dans le salon, Il devait être chez sa petite amie … Oups, pardon ! C'est vrai qu'il préfère les garçons ...

- Mais enfin Bill !

Emmet leva les yeux au plafond et se dirigea vers la cuisine. Une assiette chaude et des couverts étaient disposés sur la petite table ronde de la cuisine. Emmet s'assit et se mit à manger. Sa mère entra à son tour et lança :

- N'empêche, tu ne m'as toujours pas dit où tu t'étais fourré !

- Je rentrais à pied. Des mecs m'ont agressés. Un pote est venu m'aider. On est parti chez lui, histoire de soigner ma plaie. On a discuter et on a pas vu passer l'heure. Il m'a déposé et l'histoire est fini.

- Vous vous êtes embrassés entre-temps ?

- Bill !!

Sa mère s'assit près de son fils et retint sa tête avec sa main. Elle gémit doucement, essayant de masquer la douleur qui était visible sur son visage. Emmet prit dans sa main celle de sa mère qui était posé sur la table.

- Encore une migraine ?, demanda-t-il inquiet.

Elle hocha la tête. Il se leva et donna un comprimé effervescent à cette dernière. Il s'inquiétait de ses migraines. Elle en avait de plus en plus et de plus en plus fréquemment … Il lui a pourtant répéter mille fois d'aller voir un médecin mais celle-ci prétextait toujours qu'elle n'avait pas le temps.

Un cri de bambin se faisait entendre à l'étage. Le père d'Emmet ne bougea même pas un sourcil. Sa mère s’apprêtait alors à se lever mais son fils la retint sur sa chaise. Il lui assura qu'il était capable de s'en occuper. Sa mère l'embrassa le front en guise de remerciement.

La chambre de son frère était située juste à côté de la sienne. Sur la porte, une plaque avec marqué dessus : « Ici dort le petit John », prenait place en plein milieu de cette dernière. Il entra.

Dans la pièce recouverte entièrement de bleu et se trouvait en son centre un berceau dans lequel un petit garçon aux cheveux mouillés de sueurs et aux joues ruisselantes de larmes pleurnichait. Il se tenait debout avec les barreaux de son lit et poussait des cris en direction d'Emmet, le suppliant de le prendre dans ses bras.

Ce dernier s'approcha et le prit délicatement. Il posa sa tête contre son torse dans le but de le calmer. Sa méthode fonctionna sur le champ, changeant le visage attristé du bébé, en visage apaisé. Il le serra un peu plus fort contre lui. Voilà tout ce qu'il avait en guise d'affection : les baisers de sa mère et les câlins de son frère.

Une petite main toucha son visage. Il regarda le petit être aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Il aimerait tellement revenir à cet âge là. Il ne soucierait de rien et se contenterait de câlins lorsqu'il serait triste. Son père l'aimerait et ne ferait aucune remarque à son propos. Sa mère serait heureuse de les voir s'aimer. Mais cette période était belle et bien finie. Finie et enterrée.

Emmet réchauffa un biberon et le donna à son frère. Ce dernier but goulûment. Emmet lui caressa doucement les cheveux et le berça tout doucement. Le bébé ferma lentement les yeux, tout en buvant son lait. Il finit par s'endormir, le ventre plein. Emmet le serra fort dans ses bras, en faisant attention de ne pas l'étouffer, ni de le réveiller, déposa un baiser sur son front et le mit dans son berceau. Une larme s'échappa de ses yeux. Il en avait de la chance, lui …

Love is a PoisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant