Partie 5

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00h14 et 2 secondes

Je me redresse sur mon lit (ben celui de l'hôpital parce que, honnêtement, si j'avais un lit aussi inconfortable que celui-là, je préfèrerais dormir à terre) et je la regarde avec de gros yeux.

- Qu'est-ce que tu fais là?

- Eh bien, je te rends visite, comme tous les jours Saskyou!

J'aimais tellement quand elle m'appelle comme ça! Eh bien, quand elle m'appelait comme ça...

- Mais, comment ça se fait que je peux te voir, te parler.

- Tu n'es pas vraiment en vie, tu es dans un coma profond, presque mortel et je suis là, pour t'aider à faire un choix.

- Euh...

- La vie ou la mort

J'étais assez bouche bée. C'était vraiment étrange et fantastique de pouvoir lui parler à nouveau. Je me levai et marchai vers elle. Je me retournai et me vis couchée sur le lit, les yeux clos. J'avais pas très l'air en forme honnêtement.

- Qu'est-ce qui m'est arrivée?

- Tu as eu une crise. Les médecins ne savent pas trop ce qui s'est passé, mais ils disent que la douleur était tellement intense que ton cerveau a disjoncté et qu'il t'a mis volontairement dans le coma pour pouvoir se guérir. Malheureusement, les médecins disent que le coma dans lequel tu es plongée, est très profond. Ils ne savent pas si tu vas en ressortir.

Je vis mon père entrer dans la salle. Je courus vers lui, mais je passai à travers. Il avait l'air dévasté. Sarah m'emmena prendre une marche avec elle, comme on le faisait si souvent.

00h35

On marche dans l'hôpital et Sarah me parle de la vie et de la mort.

- Tu devras choisir entre la vie et la mort. Sois que tu vas vivre ou que tu vas venir me rejoindre.

- Je voudrais tellement pouvoir encore passer du temps avec toi!

- C'est ça le problème... Je sais que tu veux rester avec moi et je respecterai ta décision, mais tu as une vie à vivre. Tu as des expériences fantastiques à vivre encore. Tu as des peines d'amour, de l'amitié, des coups de foudre, de la tristesse, de la joie, de la colère et plein d'autres. Tu ne peux pas choisir la mort avec les millions d'expériences qui suivront.

J'avais toujours aimé Sarah pour ce côté-là d'elle. Elle avait le don de convaincre les autres et d'avoir les arguments qui allaient nous toucher. Il fallait dire qu'elle me connaissait par coeur, car on se connaissait depuis toujours (la garderie).

- C'est que, je me suis fait une nouvelle amie, ça te dérange pas? Elle hocha la tête de négation. J'ai mon père, des amis supers, un lapin (OMG Ponpon, il est tellement cuute!) et d'autres choses, mais je t'aime tellement Sarah, plus que tout et je ne veux absolument pas te quitter. Je peux juste pas.

- Toute bonne chose à une fin! Dans la vie des fois, tu dois savoir renoncer and just let it go! Tu dois me laisser aller et arrêter de t'accrocher à moi. Je suis morte et tu le sais. Tu dois juste l'accepter, dans ta tête, ce que tu n'as toujours pas fait.

- JE PEUX PAS TU COMPRENDS? Je peux pas te laisser tomber, on a passé toute notre jeunesse ensemble, toutes nos expériences de petites filles se faisaient avec toi. TOUT! Je ne peux pas t'abandonner.

Et je fondis en larmes. Celles absolument inconsolables. Celle qui me peuvent pas s'arrêter avec quelques mots. Celles qui nous montrent notre douleur, celle qu'on ressent à l'intérieur.

- Tu as raison. Je dois vivre. Mais. Promets-moi une chose.

- Quoi?

- Viens me rendre visite. Je n'ai pas besoin de te voir ou de t'entendre, mais fais moi savoir que t'es là à mes côtés quand j'en ai besoin.

- C'est sûr, tu es ma meilleure amie, et tu le resteras toujours.

On se serrait dans nos bras. Cela a duré une éternité, mais j'étais si bien. J'aurais voulu ne jamais la lâcher, mais comme elle dit, des fois, you just need to let it go. Elle me ramena à ma chambre d'hôpital et je m'installai dans mon corps. Je sentis alors une sorte de transe. J'ouvris les yeux et je vis mon père.

- Salut papa.

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La vie de SaskyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant