❄️ Christmas Latte ❄️

Partie 1/2: Désillusion

[Illustration par arriku]

Encore un.

Encore un Noël en solo mais je devrais y être habituée. Ce n'est pas que je me sente seule ou attristée, non, je suis juste blasée.

Lorsque j'étais au lycée, je suis tombée amoureuse d'un type, il s'appelait Sasuke Uchiha. Comment oublier son visage ? Comment oublier ce nom que j'ai tant appelé ? J'avais fait partie de ses « groupies » quelque peu hystériques qui avaient la bouche en cœur lorsque son regard avait le malheur de croiser le mien. Ma meilleure amie, Ino, était devenue ma rivale au nom de notre amour pour cet individu qui ne prenait même pas le temps de nous calculer. Après tout, nous n'étions que des « poufs » parmi tant d'autres, non ?

Un beau jour, à force de patience et d'efforts, le beau Sasuke avait finalement daigné s'intéresser à moi. J'avais été bien stupide de croire en ses sentiments contrefaits pourtant, cela avait consisté en mon heure de gloire. Marcher au bras de Monsieur Uchiha représentait un important privilège que nulle autre ne pouvait s'offrir. Bien d'autres avaient tenté de séduire son aîné, Itachi, mais en vain. Les Uchiha étaient certainement voués à passer leur vie en ermites désagréables.

Sasuke n'était en aucun cas un romantique et jamais, ô grand jamais il ne laissait paraître la moindre émotion sur son visage. Parfois, je me demandais même s'il n'était pas en couple avec moi dans l'unique but de calmer mes ardeurs et de se débarrasser des actions de l'une de ses plus ferventes groupies. Ou par pure compassion. Après tout, je me souviens m'être contemplée chaque matin face à mon miroir à me demander ce qui avait bien pu le pousser à sortir avec moi. Bien entendu, il n'avait jamais répondu à cette question et s'était contenté d'un simple « Hn. » en guise de réponse. Quoi de plus frustrant que de sortir avec un caillou.

Je pense qu'avec du recul, je comprends mieux ce qu'il pouvait ressentir à cette époque, encerclé en permanence par cette meute de hyènes affamées. Quelle plaie ! C'est peut-être mon unique regret de cette époque : l'avoir aimé sans retour. A quoi bon après tout ? Pourtant, mes années de lycée avaient été probablement les plus belles de ma vie car je m'y étais beaucoup amusée. J'y avais rencontré la plupart de mes amis avec qui nous avions fait les quatre cent coups. Je suis d'ailleurs toujours en contact avec la plupart d'entre eux.

Cela fait bien des années qu'Ino a laissé le taciturne de Sasuke pour se tourner vers Sai, qu'elle a épousé peu après avoir quitté les bancs de l'école. Il y a aussi la timide Hinata, amoureuse de Naruto depuis l'enfance et également sur le point de se marier...

Et moi dans tout ça ?
Dois-je vraiment aller dans ce détail ?
Il semblerait que oui.

J'ai aujourd'hui vingt-huit ans et je suis toujours célibataire depuis bien longtemps. Trop longtemps pour ma famille qui commence à s'inquiéter concernant mon avenir. Ma mère a commencé à m'envoyer des portraits de maris potentiels comme cela est la coutume au Japon mais bien entendu, n'étant pas désireuse de me marier, je les ai toutes rejetées. Aimer c'est risquer de souffrir et je pense avoir eu mon lot. Lors de notre dernière année de lycée, alors que j'étais en couple avec Sasuke, celui-ci a disparu du jour au lendemain sans prévenir quiconque, pas même son meilleur ami Naruto. Non, il s'est volatilisé et n'a plus jamais donné de nouvelles depuis. J'avais tenté de venir lui rendre visite chez ses parents mais... Sa famille entière avait déménagé. Oui, vous avez bien lu : ils avaient déménagé et Sasuke avait jugé bon de ne pas en piper un mot.

Sur le coup, j'ai affreusement souffert de son départ. J'ai eu le cœur instantanément brisé et mon corps ne contenait pas suffisamment de larmes pour le pleurer comme cela m'était nécessaire. Voguant au gré de mon chagrin, j'avais fini par me trouver ma propre issue à cette souffrance : ne plus jamais retomber amoureuse. Facile à dire, n'est-ce pas ? Sauf que je me suis tenue à ma promesse depuis toutes ces années, repoussant le moindre prétendant et rejetant toute proposition de mariage. La solitude, on y prend goût à force.