Chapitre 1

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Le soleil brille, mes yeux aussi ... J'ai mal, si mal au cœur, j'ai l'impression d'être dans une pièce noire, sans issues. Découvrir que son petit frère qui était porté disparu, a été retrouvé mort dans une cabane, ça fait mal. Tout mon espoir de le retrouver et pouvoir réentendre sa voix, son rire, revoir son visage si enfantin, ses yeux animés d'une lueur si joyeuse, est désormais mort. Deux ans qu'il avait disparu, au début on pensait qu'il allait ressurgir à tout moment et que la vie allait reprendre son rythme, mais au bout d'un an on a commencé à douter, tout en continuant d'espérer. Il n'avait que 8 ans au moment où il a été enlever par un inconnu, il revenait de l'école avec la mère de son meilleur ami d'habitude mais cette après-midi là, il n'était pas là. Il s'est fait enlevé d'après les policiers dans la récréation, comment le kidnappeur a-t-il fait pour s'incruster dans la cour sans se faire voir ? On ne sait pas. Depuis, nous ne sommes plus une famille unie traversant les épreuves en se tenant la main, non nous nous nommes tous éloignés les uns des autres. Mes parents sont devenus si protecteurs mais si distant en même temps, avec ma grande sœur Emily, on s'y était habitués. Il était 10 heure se matin quand on a entendu le téléphone sonner, ma mère depuis la disparition de Raphaël, accourt dès qu'elle entend le téléphone sonner dans l'espoir d'entendre la police prononcer trois mots : « on l'a retrouvé ». Elle a entendu les mots qu'elle rêvait d'entendre depuis 2 ans mais derrière ces trois mots, suivait, « il est mort de faim ou empoisonné, toutes nos condoléances madame ». Elle s'est effondrée sur le sol, quand elle s'est réveillée, elle nous a dit de disparaître, qu'elle ne voulait plus nous voir et que la procédure de divorce était enclenchée. Nous voici maintenant dans un appartement d'une inconnue. La porte s'ouvre, c'est mon père:

«- Ça va ma chérie ?

- J'ai l'air d'aller bien, je réponds en pleurant.

- Je voulais te dire...

- Quoi ? Tu vas me dire quoi, on est dans l'appartement d'une inconnue, tu viens d'apprendre que ton fils, ton seul fils, ton bébé est mort et la seule chose que tu trouves a me dire c'est «ça va ?» , il est mort, mort ! Tu ressens vraiment aucune émotion ? -Je le coupe

- L'inconnue, c'est ta tante donc calme toi, et puis non ça ne me fait pas rien, je veux juste que vous soyez bien mon bonheur passe après vous. Me répond calmement mon père.

- Désolé, je ne savais pas, en m'excusant, qu'est ce que tu voulais me dire?

- Je veux recommencer ma vie à zéro, profiter de toi et ta sœur à fond, on ne sait jamais quel jour est le dernier apparemment, on part demain à 19h30, prépares toi, vas dire au revoir à tes amis. Tu ne prends que les habits que tu veux vraiment, le reste on l'achètera là-bas.

- Hein ? -Je réponds éberlué, d'accord mais on va où ? Et maman ?

- On va chez ma meilleure amie, le temps de trouver un appartement ou une maison, la destination c'est un secret. Et ne t'inquiètes pas pour ta mère, elle a sa sœur et ses parents mais si tu veux rester à Paris avec elle tu peux.

- Je sais pas... Bon je vais dire au revoir à Tom et les autres.

-Bisous, dit-il en refermant la porte derrière lui.

Je réfléchis quelques minutes puis je me dis qu'il faut mieux que je reparte à zéro, moi aussi.

Je me regarde dans le miroir, j'ai les yeux bouffis à cause de mes larmes, mon maquillage a coulé, j'ai une mine à en faire des cauchemars mais c'est mes amis donc je ne suis pas obligée de me maquiller. Je décide de me changer, je n'avais pas eu le courage jusqu'à présent, j'opte pour une tenue plus confortable parce que ce matin je ne m'imaginais pas autant pleurer donc j'avais mis un pull beige en laine, un pantalon beige lui aussi, une ceinture et des bracelets. Mes cheveux était ramenés en arrière avec un bandeau, grâce a ça on voyait mes boucles d'oreilles en or.

Je troque cette tenue contre un jogging rouge adidas avec un gros sweat gris basique, j'enfile mes converses, relève mes cheveux en chignon et sors dans Paris. L'appartement de ma tante se situe près de la tour Eiffel, je me dis que pour un dernier jour à Paris, il faut que je retourne la visiter puisque quand j'étais petite j'y allais presque tous les soirs en rentrant de l'école, mon nez rougit par le froid, un bonnet sur le front, la main de mon père dans la mienne tandis qu'il tenait la main de ma sœur dans l'autre et mon petit frère dans ses bras. On courait jusqu'à la tour et quand ce n'était pas le moment où il y avait foule, nous montions et allions prendre un chocolat chaud tout en haut pour nous réchauffer. On redescendais toujours par les escaliers avec ma sœur, alors que les garçons prenaient l'ascenseur, nous essayions d'arriver les premières. Mon père pour nous faire gagner s'arrêtait à tous les étages mais ça on ne la su que longtemps après. Quand j'étais au collège, je ne revenais plus avec mon père et mon frère et ma sœur, mais avec mes amis et on montait toujours en haut sauf- que cette fois on n'allait pas tout en on s'arrêtait souvent au premier étage, par pure flemmardise, puis on a commencé à moins y allait, a préféré aller faire du shopping sur les champs Élysées -enfin plutôt regarder les sacs de nos rêves ... - et prendre un Starbucks chacun et partir le boire dans le jardin des Tuileries.

Maintenant, je suis seule devant la tour Eiffel, un peu nostalgique, et une force m'attire. Je prends un ticket et je monte au dernier étage, une sensation de joie, la même que celle de mon enfance ressurgit. Quand j'arrive en haut , je commande un chocolat chaud et m'installe près sur une table où l'on voit bien la vue. Il arrive à peu près 1h après donc je le bois en vitesse et redescend après une longue réflexion par l'ascenseur mais quand j'entre dedans, une nuée de souvenir, d'images, de sons, me reviennent à l'esprit. Je ne me sens pas très bien, j'ai chaud, je suis prise de vertige et quand j'entends la voix de mon petit frère crier « Emma, attends nous ! Mily, Emma je veux venir avec vous ! Papa dis leur de m'attendre. », je me retourne en me tenant pour éviter de tomber, je le vois ses yeux autrefois d'un gris vif sont devenus gris ternes, ses cheveux brun bouclés sont maintenant longs pleins de nœuds, je ne peux pas le regarder, je ferme et rouvre mes yeux et je me rends compte à mon plus grand soulagement que ce n'est pas lui.  

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 29, 2020 ⏰

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