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Mon réveil sonne, me tirant bien trop brutalement du sommeil. Les yeux toujours fermés, je tends le bras et coupe rapidement la sonnerie. Je profite encore quelques secondes de la chaleur de mon lit et pousse la couverture pour m’asseoir au bord du matelas. Deux petits yeux me fixent depuis l’entrée de ma chambre et je souris.

- Tu as déjà faim toi.

Je m’étire un peu et débranche mon portable du chargeur avant d’aller dans la cuisine pour lancer la cafetière. Le temps que le café coule, je remplis la gamelle du petit diable qui me sert de chat. J’ai trouvé Susan dans le hall de mon immeuble il y a bientôt 5 ans, prostrée dans un coin, complètement gelée. Après des semaines à essayer de trouver ses propriétaires, je me suis résolu à la garder, et malgré ses petites bêtises, je ne regrette absolument pas.

Je me serre une tasse de café et m’assois au comptoir de la cuisine pour lire mes mails. Je dois passer au bureau à 9h avant d’aller à Westfield pour filmer un reportage sur Noël, et le shopping inévitable en cette période. C’est vraiment le moment de l’année que j’aime le moins. Au bout de 10 ans à faire ça, on remarque que c’est exactement le même contenu chaque année.

Je termine mon café et passe par la salle de bain pour me préparer. J’enfile un jogging, un sweat, et mes baskets avant de quitter mon appartement. Il est encore tôt, mais c’est ce que j’aime. Courir dans le froid, alors que la ville se réveille à peine.

* * *

- Louis, tu dois déjà savoir pourquoi je t’ai demandé de venir, commence Tony après m’avoir serré la main. Alors je ne vais pas y aller par quatre chemins, nous avons tous les deux une journée chargée.

- Je t’écoute, je réponds en m’asseyant sur un des sièges en face de son bureau. C’est à propos du poste à New York, n’est-ce-pas ?

- Exactement. Comme tu le sais, notre correspondante vient d’avoir un bébé, et elle ne compte pas reprendre le travail. Nous en avons discuté avec le reste de l’équipe, et nous pensons que tu es prêt pour ce poste. A moins que quelque chose ne te retienne en Angleterre, tu commencerais en janvier.

Je n’arrive pas à contrôler le sourire qui étire mes lèvres. Enfin. Il était temps que ça bouge un peu.

- Je suis libre comme l’air. Merci infiniment pour votre confiance.

* * *

Le centre-commercial de Westfield est blindé, comme pratiquement tous les jours à l’approche de Noël. J’ai passé la matinée à interroger des parents en panique de ne pas trouver “le” cadeau qui mettra des étoiles dans les yeux de leurs enfants.

- C’est vraiment ridicule, je râle en mordant dans mon sandwich. Cette fête est devenue vraiment trop commerciale, bruyante et…. oh mon dieu vivement janvier.

Liam, mon caméraman, rigole en prenant une frite dans l’assiette à moitié vide entre nous.

- Chaque année c’est la même chose Louis. Tu commences déjà à râler le 1er décembre, et ça ne s’arrête que le 2 janvier. Dis-toi qu’au prochain Noël tu interrogera des New-Yorkais.

- Justement, profites-en parce-que je vais te manquer.

- Je me demande bien ce qui a pu vous arriver pour que vous détestiez à ce point la meilleure période de l’année, me coupe un vieux bonhomme habillé en rouge assis à la table à côté de la nôtre.

Je le regarde, détaillant son costume de Père-Noël pendant quelques secondes. C’est quoi cette blague ?

- Je n’ai jamais dit que je détestais Noël, je réplique. Ce n'est pas une période que j’apprécie plus que ça, c’est tout.

All I want for Christmas is usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant